Le Dow a dépassé les 25 000 points cette semaine. Cependant — à moins qu’il ne parvienne à battre son sommet du 26 janvier –, nous allons partir du principe que la tendance primaire est à la baisse.
Dans la mesure où les tendances primaires durent généralement très longtemps, nous allons aussi partir du principe que les actions pourraient être sur une pente baissière pour le reste de notre vie.
Prochain sommet boursier en… 2048
Les grands mouvements prennent du temps. Les actions US ont connu un sommet en août 1929. Si l’on tient compte de l’inflation, elles ont mis 30 ans à se rétablir. Elles ont atteint un nouveau sommet en 1966 avant de recommencer à chuter.
Là encore, il a fallu 30 ans pour qu’un investisseur récupère son argent (sans tenir compte des dividendes). Si ce schéma se reproduit, on ne reverra pas le sommet de janvier avant 2048.
Bonne chance !
En attendant, le marché obligataire semble lui aussi perdre du terrain. Le sommet, en ce qui le concerne, a été dépassé il y a près de deux ans, en juillet 2016 — depuis, la tendance primaire est à la baisse… et vous pouvez vous attendre à ce qu’elle dure longtemps elle aussi.
Comme nous l’avons vu il y a quelques jours, le dernier sommet du marché obligataire s’est produit vers la fin des années 1940. Si le schéma se répète là encore, il nous faudrait vivre jusqu’à 136 ans pour voir le prochain.
Nous supposons donc que nous avons vu le seul et unique sommet obligataire de notre vie… et que les gains que nous obtiendrons désormais grâce aux actions proviendront des dividendes.
Hélas, le taux de dividendes du S&P 500 l’an passé n’était que de 1,8% — soit à peu près l’équivalent de l’IPC, la mesure officielle de l’inflation.
Taux de dividende des actions de l’indice S&P500 depuis 1945
Source : http://www.longtermtrends.net/dividend-yield/
L’inflation réelle est en fait probablement le double. De sorte qu’un investisseur qui détient des actions pour gagner de l’argent grâce leurs dividendes en perd en réalité.
[NDLR : si les marchés actions ne rapportent plus… et si les marchés obligataires sont en baisse… où investir avec profit ? <a href= »https://pro.publications-agora.fr/m/942815″ traget= »_blank »La réponse est là — et elle va vous surprendre.]
Les grandes tendances existent aussi en politique, d’ailleurs.
« Méchants », mode d’emploi
Nous nous demandons, en ce moment, comment l’on devient un « méchant » dans le paysage géopolitique mondial. L’Iran, par exemple, n’a pas envahi de pays depuis que la dynastie achéménide s’en est donné à coeur joie, au IVème siècle av. J.C.
Depuis, cependant, l’Iran a été envahi par à peu près quiconque s’en sentait capable — les Mongols, les Russes, les Anglais et, en 1989, les Irakiens, appuyé par les Américains. Durant les années 1950, le pays a également vécu un coup d’Etat organisé par les USA. Son président démocratiquement élu a été remplacé par une marionnette de la CIA.
Alors qui est le méchant ?
Aujourd’hui, l’Iran fait partie des bad hombres tant décriés par le président Trump. C’est à tel point que le Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, lui a lancé un avertissement lundi.
L’agence Associated Press nous en dit plus :
« Lundi, l’administration Trump a exigé que l’Iran apporte des changements en profondeur à ses politiques militaire et régionale, sans quoi le pays serait confronté aux ‘plus fortes sanctions de l’Histoire’, le gouvernement [américain] tentant d’augmenter la pression sur Téhéran après la décision du président Donald Trump de se retirer d’un accord nucléaire majeur.
Si un tel traité ne peut être atteint, Pompeo a prévenu que l’Iran subirait de lourdes sanctions qui le condamneraient à ‘lutter pour maintenir son économie en vie’.
‘Elles se révéleront être les plus fortes sanctions de l’Histoire lorsque nous en aurons terminé’, a déclaré Pompeo… »
Les Tables de la Loi ramenées par Moïse du Mont Sinaï énonçaient 10 choses que les Juifs devaient faire pour conserver la grâce de Dieu. Pompeo exige 12 changements de la part des Iraniens.
Nous ne nous rappelons pas que l’Iran ait jamais ordonné aux Etats-Unis de faire un seul changement, sans parler de 12. Est-ce parce que les Etats-Unis sont déjà parfaits… ou bien parce que le Pentagone dépense chaque semaine une somme égale à l’intégralité du budget annuel de la défense iranien ?
Parmi les exigences américaines, on trouve la demande de permettre à des inspecteurs « un accès inconditionnel » à tous les sites nucléaires. Les Etats-Unis accordent-ils à des inspecteurs iraniens un accès inconditionnel à leurs sites ?
Par ailleurs, l’Iran doit libérer tous les citoyens américains qu’il détient pour des motifs « fallacieux » Les Etats-Unis vont-ils relâcher tous les citoyens iraniens détenus aux US pour des motifs fallacieux ?
Non ? C’est bien ce que nous pensions.
Le crime sans le châtiment
Mais le pouvoir a ses propres règles — et la réciprocité n’en fait pas partie. Lorsque vous pouvez jouer les gros bras sans que rien ne vous en empêche… pourquoi hésiter ? Le crime — sans le châtiment. La hausse — sans la baisse. Franchement, pourquoi s’en priver ?
Cependant, le pouvoir reste soumis à la règle du « trop ». Lorsqu’un pays a trop de pouvoir, comme un enfant qui a mangé trop de sucre, il devient insupportable.
La nature a besoin d’équilibre. D’harmonie. « Trop » la perturbe. Elle prospère grâce aux limites, aux contraintes et aux corrections. Quand il y a « trop », quelque chose doit céder. Sinon, la nature bascule dans le chaos et les sottises.
A la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis étaient maîtres du terrain… sans opposition… au sommet de la chaîne alimentaire. Ils auraient pu ramener leurs soldats à la maison et diviser leurs dépenses militaires par deux — voire plus –, restaurant ainsi un peu d’équilibre par rapport au reste du monde.
Les USA auraient pu s’occuper de leurs affaires et se montrer bons voisins envers les autres pays. Ils auraient pu équilibrer leur budget, rembourser leurs dettes et consacrer leur temps, leur argent et leur énergie à construire un grand pays.
Au lieu de cela (et nous ne nous souvenons pas que cela ait été débattu au Congrès), ils ont pris un autre chemin.
« L’ennemi » avait été battu… mais les dépenses militaires continuèrent de grimper aux Etats-Unis. Elles atteignent aujourd’hui 580 Mds$, contre 355 Mds$ en 1991. La Guerre contre la Terreur à elle seule coûte environ 50 000 $ par ménage US.
A présent, partout dans le monde, les Etats-Unis bombardent, assassinent, lâchent des drones… brutalisant, menant à la baguette et embobinant des petits pays qui ne peuvent pas se protéger.
Mais qui bombarde des cibles à la Nouvelle-Orléans ? Qui envoie des drones tuer les « extrémistes » américains du Kentucky ? Qui assassine des dirigeants « insurgés » en Californie ? Qui impose des sanctions aux Etats-Unis ?
Les Américains sont parfaitement satisfaits de la situation. Ni les démocrates ni les républicains ne s’y opposent.
Mais qu’en est-il des gardiens de l’ordre naturel ? Qu’en est-il des défenseurs d’une justice civilisée ? Qu’en est-il de ceux qui s’assurent que les gens obtiennent ce qu’ils méritent ?
Qu’en est-il des dieux ? Que pensent-ils de tout ça ?
Nous parions qu’ils n’apprécient pas.