▪ Il y a tout juste douze mois, j’estimais dans ma lettre, Small Caps Profits, que le CAC 40 pourrait finir aux environs des 4 200 points. Cela représentait une hausse de 5% par rapport à 2009 — considérée comme la meilleure année de la décennie, boursièrement parlant j’entends. Au final, l’indice phare de la Bourse de Paris a terminé à 3 847 points, soit une baisse de 3,3%. De leur côté, les valeurs moyennes ont surperformé — comme d’habitude devrais-je dire. Ainsi, le CMS 190 a fini l’exercice avec un gain de 15,6%.
Pour 2011, les choses vont être compliquées. Si les investisseurs veulent du rendement, ils devront forcément se repositionner sur les actions. Et c’est bien là que résident les meilleurs espoirs de voir une hausse des marchés actions en 2011. Sur le front macro-économique, les nouvelles resteront mitigées. Reste l’espoir que le redémarrage de la croissance économique puisse permettre aux états européens, et notamment la France, d’éviter de voir leur notation dégradée. Si une dégradation devait survenir, la très forte exposition des banques françaises à la dette souveraine des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) pourrait faire peser un risque systémique.
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Investissez dans les Cobras !
Le potentiel des BRIC n’est plus celui qu’on croit — désormais, les profits potentiels se trouvent ailleurs. Où exactement ? Quelques éléments de réponse sont ici…
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Mais je vais considérer que personne n’a intérêt à spéculer sur la fin d’un ou du système. Et cela même s’il est intéressant de constater que l’essentiel des reproches sur les finances publiques se porte sur les pays européens alors que les Etats-Unis restent le plus gros consommateur de dette. Tout aussi étrange que cela puisse paraître, et malgré une croissance anémique et une création monétaire astronomique, la dette souveraine US continue de servir de valeur refuge. Au moment où j’écris ces lignes, prêter à 10 ans à l’Etat américain rapporte un taux d’intérêt de 3,28%.
A ce titre, je vous conseille la lecture d’un livre, 20 000 milliards de dollars, d’Edouard Tétreau. Ancien analyste médias au Crédit Lyonnais, il a déjà décrit, avec une franchise certaine, les errements du système ayant conduit à l’explosion de la bulle internet dans son précédent livre, Analyste au coeur de la folie financière. Entre 2007 et 2010, il a été envoyé en mission aux Etats-Unis pour Axa Private Equity — soit au moment du démarrage de la crise des subprime. De mon point de vue, il offre une analyse assez sensée de la manière dont les Américains voient le problème de leur dette. En clair et pour paraphraser la fameuse maxime d’Henry Kissinger sur le dollar, c’est leur dette mais c’est notre problème.
Revenons en Europe. Il y a tout de même quelque chose de positif à extraire de ce bourbier. En effet, la crainte de contagion de la crise de la dette en Europe — qui apparaît plus que jamais d’actualité avec des agences de notation qui jouent, comme d’habitude, aux pompiers pyromanes — joue favorablement sur la parité euro/dollar. Au plus grand bénéfice de l’économie allemande et de NOS sociétés exportatrices. Eh oui, n’en déplaisent à certains, l’Hexagone en renferme un certain nombre…
2011 devrait également voir s’exacerber le découplage entre les résultats des entreprises et les craintes sur l’environnement économique général. Au global, il semblerait que le consensus actuel anticipe malgré tout une hausse comprise entre 10 et 20%. Pour ma part, je me suis livré à une petite étude prospective en comparant le cycle 2003/2007 avec celui que nous connaissons actuellement.
La première conclusion à laquelle je suis arrivé est que, malgré leurs différences, l’explosion de la bulle internet et notre actuelle "1929 2.0" (crise des subprime) ressemble à s’y méprendre, pour le moment, à du copié-collé. Ce qui ne veut pas dire que nous aurons des années aussi euphoriques que celles connues entre 2003 et 2007. Surtout quand on sait que des problèmes majeurs devront être traités cette année et notamment ceux de la dette souveraine de part et d’autre de l’Atlantique…
Je me suis également amusé à comparer le niveau actuel de valorisation du CMS 190 au regard des performances publiées par les sociétés qui composent cet indice. Il ressort de cette analyse — malgré un chiffre d’affaires et des résultats qui sont supérieurs de 10% par rapport au niveau de 2006 — que leur niveau de valorisation reste inférieur de près de 13%. Comme vous l’aurez noté, il existe bel et bien un potentiel de revalorisation certain de l’indice et donc du segment des valeurs moyennes en général. Donc, l’année 2011 sera bonne pour les investisseurs en small caps !
[Jean Chabru est le rédacteur en chef de Small Caps Profits, un service de recommandation ultra-efficace se concentrant sur les petites valeurs. Spécialisé dans le segment des small et midcaps, Jean Chabru et son équipe de spécialistes mettent à votre disposition l’une des plus grandes bases de données françaises sur les petites valeurs. Le but ? Vous positionner sur des petites valeurs explosives avant le reste des investisseurs… et attendre que le marché s’en aperçoive et fasse monter les cours !]