La Chronique Agora

Dans quel pays stocker ses métaux précieux ? (1/3)

Vous avez investi dans l’or, ou bien voulez y investir ? Où et comment le conserver, vous demandez-vous peut-être : toutes les réponses sont ici.

Si vous êtes un lecteur régulier de ces colonnes, sans doute vous êtes-vous déjà penché de près sur l’investissement en métaux précieux, en particulier en or et en argent physique.

Face à la multitude de négociants présents sur le marché, peut-être même avez-vous délaissé les solutions traditionnelles que sont les bureaux de change et de métaux précieux, ainsi que les banques.

En effet, depuis le début des années 2000 se sont développés de nouveaux acteurs en ligne qui vous proposent de stocker vos métaux dans les coffres d’une société tierce, en dehors du système bancaire, à l’étranger.

Pourquoi stocker ses métaux hors de France et en dehors du système bancaire ?

Lorsque vous achetez vos métaux sur son site internet, ce type de négociant vous propose de les stocker au sein des entrepôts de l’une des sociétés spécialisées dans le gardiennage et le transport de fonds avec lesquelles il collabore.

Ces dernières jouissent généralement d’une renommée mondiale, comme c’est le cas l’américain Brink’s, du britannique G4S, de l’allemand Rhenus Logistics, du suisse Via Mat ou encore de l’israélien Malca-Amit.

Cette option présente tout d’abord l’avantage de vous permettre de conserver votre assurance patrimoniale en dehors du secteur bancaire. Vos métaux précieux physiques seront en effet plus en sécurité s’ils sont stockés auprès de sociétés spécialisées dans le gardiennage et le transport de fonds que s’ils sont stockés auprès d’entités dont le prêt constitue le cœur de métier, a fortiori dans le cas d’une crise financière ou monétaire.

Cette solution vous permet également de conserver votre métal dans un pays plus avantageux que la France sur toute une série de critères.

Voici la liste de ceux qui me semblent devoir être pris en compte, et ce sur la très longue durée :

– stabilité politique, économique et fiscale du pays ;

– respect des libertés financières individuelles (des ressortissants domestiques mais également des étrangers) ;

– respect du droit de propriété (idem) ;

– culture domestique vis-à-vis des métaux précieux.

Quel pays privilégier ?

La liste des candidats est assez restreinte : Suisse, Liechtenstein, Hong Kong, Singapour, Nouvelle-Zélande, Australie et Canada.

Vous aurez sans doute remarqué le tropisme « commonwealthien » de cette liste. Rien d’étonnant, l’Histoire ayant montré que les personnes qui ont laissé leur argent dans les pays où l’effigie de la reine d’Angleterre figure sur les billets et les pièces de monnaie s’en sont plutôt mieux sortis que les autres, comme le rappelle régulièrement Charles Gave.

Notez au passage que, comme à chaque fois qu’il s’agit d’investissement, rien ne vous interdit de diversifier non seulement vos achats entre divers négociants en métaux précieux, mais également entre différents pays de stockage. En sachant qu’en matière de diversification géographique, il peut être sage de répartir vos avoirs entre plusieurs zones économiques.

Voici ce que j’écrivais à ce sujet dans mon livre en 2013 :

« Le Canada et l’Australie ont pour avantage d’être des pays producteurs de métaux précieux (ce qui tend à y rendre improbable l’hypothèse d’une réquisition étatique) mais il n’est pas exclu que ces pays (ainsi que la Nouvelle-Zélande) suivent les Etats-Unis si le gouvernement américain décide d’une nouvelle réquisition sur son territoire.  

La Chine travaille quant à elle à faire de Hong Kong une place financière de premier plan : il est donc peu probable qu’elle y mène une politique de réquisition des métaux précieux.  

A noter que là aussi, il est tout à fait envisageable de réduire le risque en diversifiant les pays de stockage, par exemple en stockant une partie de son métal en Suisse (stabilité politique dans le cadre d’un régime démocratique particulièrement fonctionnel, traditionnelle neutralité sur le plan diplomatique, importance accordée à la confidentialité des affaires) et le reste en Asie. »

 Avec les événements en cours à Hong Kong, il est clair que la considération ci-dessus a pris quelques rides. Le reste me semble toujours d’actualité.

Pour en être certain, je vous propose de nous pencher sur l’avis de Ronald Stoeferle et Mark Valek (S&V) d’Incrementum AG. N’étant pas moi-même expert en droit comparé, je m’en remets à l’analyse de nos deux Autrichiens favoris.

Dans la dernière édition de leur rapport In Gold We Trust, ils ont proposé à leurs lecteurs un focus sur trois des candidats de notre liste : le Liechtenstein, la Suisse et Singapour.

Zoom sur la principauté du Liechtenstein

S&V connaissent très bien le pays puisqu’Incrementum AG y est basé. Et, pour quelqu’un comme moi qui ignorait à peu près tout du Liechtenstein, S&V ont des choses très intéressantes à raconter !

Nous nous situons bien entendu en dehors de l’Union européenne, mais au sein de l’Espace économique européen et de l’espace Schengen. La devise nationale de ce confetti territorial est le franc suisse, et sa défense militaire est assurée par son voisin suisse. Rien d’extraordinaire jusque-là.

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est lorsque l’on s’intéresse à la constitution luxembourgeoise et à la famille régnante, ce que nous ferons dès demain.

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