** Comme vous le savez, on dit que la bourse "anticipe". Parfois, elle ne se donne pas la peine d’anticiper beaucoup. Et parfois, elle semble complètement aveugle. Elle se précipite à toute vitesse sans se rendre compte que le pont a été détruit ! Et quand elle freine enfin, il est trop tard.
* Pour l’instant au moins, les marchés ont les yeux ouverts. Mais quelles horribles choses aperçoivent-ils ?
* Les marchés se sont effondrés ces dernières semaines. Même l’action de Warren Buffett — Berkshire Hathaway — a été divisée par deux.
* Que voient les marchés pour qu’ils veuillent traiter le sage d’Omaha si durement ? Quels mauvais présages le marché a-t-il remarqués ? Quels démons craint-il ? Quelle épidémie, quelle guerre, quelle dépression, quelle faillite, quelle hyperinflation…
* … nous avons dit "hyperinflation" ?
* Attendez une minute. Nous mettons la charrue avant les boeufs.
* Quoi que voient les marchés boursiers de la planète, ce doit être un beau fouillis… comme si le monde n’avait pas d’avenir.
* Jusqu’à présent… la seule chose dont nous soyons certains, c’est qu’une "récession de bilan" est en train de s’installer. Et il se peut qu’elle se transforme en dépression de bilan. Les prix des actifs chutent. Les gens réduisent leurs dépenses. Les entreprises, les individus et les investisseurs tentent tous désespérément de reconstruire leurs bilans — en se débarrassant de leurs dettes. Nous sommes tous Japonais, à présent, en d’autres termes.
* L’addition sera salée… mais ce n’est pas la fin du monde. Les actions vont se remettre… les acheteurs ressortiront leurs portefeuilles… la vie reprendra comme avant. Non ?
* C’est en tout cas l’avis de notre collègue Porter Stansberry :
* "Aujourd’hui… j’ai acheté une sélection d’actions dans l’intention de les détenir pour le très long terme".
* "Aujourd’hui, j’ai très délibérément mis environ 25% de mon épargne en liquide dans dix valeurs, en quantités égales. Même si c’est une somme significative, si je perdais tout, j’arriverais tout de même à survivre confortablement. Les dix valeurs que j’ai acheté cet après-midi sont : Amazon, Bank of America, Berkshire Hathaway, Campbell’s Soup, eBay, Google, Harley Davidson, Intel, Coke et Exxon Mobil. J’ai l’intention d’investir 25% supplémentaires de mon épargne en liquide durant les six prochains mois, pour acheter durant les séances où […] les marchés chutent. Une fois que je serai entièrement investi, j’utiliserai les stop loss pour empêcher toute perte catastrophique. Et ce portefeuille boursier représentera environ 20% de ma valeur nette. Comme on dit, c’est un investissement important pour moi, mais rien dont je ne puisse pas me passer".
* "Pourquoi est-ce que j’achète ?…"
* "J’admire beaucoup ces entreprises. Ces sociétés (à l’exception des deux valeurs financières) ont réussi à gagner des rendements à deux chiffres sur leurs titres depuis de nombreuses années — ce qui est rare. Je pense que cela continuera à être le cas, même si l’économie s’affaiblit considérablement. Les prix actuels de ces actions sont, dans la plupart des cas, plus bas que jamais, si l’on compare par rapport à leurs bénéfices. Même si les bénéfices de ces entreprises chuteront sévèrement à court terme, à long terme, leur cours actuel sera multiplié. Dans 30 ans, lorsque je serai prêt à prendre ma retraite, je pense que j’admirerai encore beaucoup ces entreprises, et l’investissement que je fais aujourd’hui produira un revenu substantiel pour moi sous forme de dividendes. Je suis très confiant quant au fait que la valeur intrinsèque de ces entreprises augmentera au cours du temps, dépassant de loin l’inflation et le rendement offert par des investissements plus sûrs, comme les obligations".
* "Ces deux derniers mois ont été très durs pour moi. Il est très difficile de voir les prix des actions chuter. Je sais que beaucoup de mes lecteurs perdront tout intérêt pour les marchés boursiers. Je sais que les prochaines années seront probablement très difficiles pour ma société. Je m’inquiète de la sécurité financière de ma famille et de mes amis".
* "Je ne peux pas me rappeler une époque plus difficile — financièrement — de toute ma vie".
* "De manière tout à fait ironique et paradoxale, les émotions que je ressens en ce moment — l’anxiété, la tristesse — m’indiquent qu’il est temps de faire des investissements à long terme. Sans ces difficultés émotionnelles et l’immense incertitude qui règne sur les marchés, ces valeurs ne seraient pas abordables à des prix raisonnables".
* "Personne ne peut connaître l’avenir, mais je parie que ce n’est pas la fin du monde".
** Porter a raison ; ce n’est pas la fin du monde.
* Nous sommes cependant d’avis que c’est bel et bien la fin pour certaines choses. Pour les mythes de la finance : les "actions pour le long terme"… "acheter et ne plus y toucher"… les fonds de couverture qui ne couvrent rien… les produits dérivés, mais dérivés de quoi ?… les millions de dollars de "primes d’encouragement" pour les dirigeants. Et peut-être que tout le système monétaire mondial basé sur le dollar est en train de disparaître ? Le keynésianisme ? Le monétarisme ? L’Hypothèse des marchés efficients ? Ces théories ridicules doivent bien disparaître un jour, elles aussi.
* Nous réfléchirons à ce qui nous attend au fur et à mesure que M. le Marché nous révèle ses intentions.
* En attendant, jetons un oeil à l’or. L’or n’anticipe-t-il pas, lui aussi ? Que voit-il ?
* Si l’on en juge par les preuves, l’or voit un ralentissement — mais un ralentissement qui ne sera pas aussi dur pour le métal jaune que pour les autres métaux… ou pour les valeurs boursières. Dans le monde entier, les actions ont perdu environ 50%. L’or n’a perdu que la moitié de ce pourcentage.
* Que voit-il d’autre ?
* Notre oracle, pour l’or, est notre vieil ami Issy Bacher. Il y a quelques mois, Issy avertissait que l’or allait baisser. Vendredi dernier, il envoyait cette note :
* "Je vous envoie un graphique du prix de l’or au prix de clôture (de jeudi) de 738 $".
* "Sur le graphique, une ligne montre clairement que le cycle a atteint son plus bas, et va grimper à l’avenir".
* "La ligne supérieure montre que le prix de l’or a trouvé un seuil juste sous les 738 $".
* "Conclusion : dans le futur immédiat, le prix de l’or est dans une tendance haussière".
* "Au fait : le Dow Jones a un seuil de soutien très fort aux alentours des 7 500 points, et les cycles atteignent leur plancher".
* Nous ne savons pas à quelle sorte de "cycles" Issy s’intéresse, mais à la fin de la journée de vendredi, le Dow avait grimpé de près de 500 points, tandis que l’or avait repris 50 $, frôlant les 800 $ l’once.
* Comme nous le savons, cher lecteur, c’est la déflation maintenant… l’inflation plus tard. C’est le Japon maintenant… l’Argentine plus tard. L’or regarde peut-être plus loin… vers les pampas. A moins que l’inflation n’arrive plus rapidement que nous le pensons.