La Chronique Agora

Que va-t-il se passer maintenant ? (1)

Par Simone Wapler (*)

Nous allons assister à une poursuite de la déflation des actifs financiers et immobiliers, une reprise de l’inflation, une montée du chômage.

Poursuite de la déflation
Les marchés actions n’ont pas encore atteint leur point bas. A mon sens, le point bas sera très proche de celui de 2003. Ceci signifie un CAC 40 entre 2 500 et 3 000 points.

Mon analyse reste inchangée : la bulle de l’éclatement des nouvelles technologies n’a pas été correctement purgée. Le processus de déflation a été interrompu par l’abaissement des taux de crédit entre 2000 et 2004.

Ce crédit à bas coût a été employé pour gonfler une autre bulle, celle de l’immobilier américain et de la consommation sans richesse. La bulle immobilière du crédit hypothécaire n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg du papier imprimé. La partie immergée concerne les CDS ou crédit default swap. Pour faire simple, il s’agit de subprime appliqué aux entreprises. L’en cours de cette bulle s’élève, selon la Banque des règlements internationaux (BRI) à 60 000 milliards de dollars. Avec la détérioration de la situation économique, des emprunteurs industriels pourraient devenir insolvables. La facture des banques risque de s’alourdir encore. Pour le moment, nous n’en sommes qu’au début de la montée des défaillances de ces emprunteurs industriels.

La situation des CDS ressemble à celle des subprime à la mi-2007. Sauf que les sommes en jeu sont bien plus importantes. La déflation va aussi toucher les biens immobiliers. La multiplication des défaillances des entreprises va se traduire par du chômage. L’immobilier résidentiel, tout comme l’immobilier commercial ou professionnel, auront du mal à trouver preneur en récession.

Reprise de l’inflation
Je sais, cela peut paraître contradictoire d’avoir inflation et déflation. Ce n’est pas dans les livres d’économie. Et pourtant, c’est ce qui va nous arriver. En effet, la monnaie fiduciaire et digitale n’est que peu évoquée.

La monnaie est fiduciaire car elle n’est ancrée à aucun actif tangible. La monnaie est digitale car elle se présente principalement sous forme de 0 et 1 stockés dans des ordinateurs. Dans un monde idéal cette monnaie devrait être émise proportionnellement à la richesse créée. Son volume devrait refléter fidèlement l’évolution du PIB, la somme des biens et services produits.

Ces dernières années, il n’en a rien été. Baisse des taux directeurs, endettement des États dits riches, politiques de relance par la consommation… Tout ceci a conduit à une émission monétaire sans précédent historique dans l’Histoire.

Les Etats-Unis ne peuvent pas faire faillite, pas officiellement. Pourquoi ? Parce que toutes les banques centrales du monde détiennent des dollars et des bons du Trésor comme réserve monétaire. Que vont-ils faire ? Emettre de la monnaie, ce qui revient à une dévaluation pour pouvoir payer leurs dettes en monnaie de singe.

Mais que ce soit monnaie rognée, papier imprimé à partir de rien ou ligne de crédit apparaissant sur un ordinateur, ceux qui échangent des biens tangibles entendent en avoir pour leur argent. Quand ils constatent que la monnaie est abondante ils augmentent leurs prix. Ils ne sont pas dupes.

La suite dès demain…

Meilleures salutations,

Simone Wapler
Pour la Chronique Agora

(*) Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par les investissements "tangibles".
Elle analyse chaque semaine le secteur aurifère dans la lettre d’investissement L’Investisseur Or & Matières.

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