▪ Pauvre reprise. Elle semblait aller si bien. Et maintenant, voilà. Elle est dans le pétrin. Sa chance a tourné. Elle est vidée.
"Inhabituellement incertaine", c’est ainsi que Ben Bernanke décrit la situation.
Ce qu’il veut dire par là, c’est qu’il n’a pas plus d’idée de ce qui est en train de se passer qu’il n’en avait il y a deux ou trois ans… ou même un an.
Vous vous rappellerez que M. Bernanke est celui qui avait prévenu le Congrès US qu’on "n’aura peut-être plus d’économie d’ici lundi" si le Congrès n’approuvait pas une loi fournissant renflouages et secours.
Et maintenant qu’il a doublé la masse monétaire américaine à la Fed… et encouragé le gouvernement à mettre en danger 10 000 milliards de dollars dans divers renflouages, garanties et projets de dépenses… il est perplexe. Où est la reprise ?
▪ Regardez l’emploi US, par exemple. L’Associated Press nous en dit plus :
"Les nouvelles demandes d’indemnités chômage ont enregistré la semaine dernière leur plus forte hausse depuis février, annulant ainsi une chute notable il y a deux semaines. Cette hausse a été engendrée en partie par des facteurs saisonniers mais reflète également la faiblesse du marché de l’emploi".
"Le département de l’Emploi US a annoncé que les nouveaux dossiers d’assurance chômage ont grimpé de 37 000, pour atteindre les 464 000 (une fois les ajustements saisonniers pris en compte). Les analystes s’attendaient à une hausse plus limitée, selon une étude de Thomson Reuters".
Semaine après semaine, les preuves affluent. La reprise ne reprend rien du tout. Elle sombre dans la morosité.
Mais ne vous inquiétez pas, cher lecteur. Bernanke a annoncé au Congrès US qu’il était prêt à faire tout ce qu’il fallait pour secourir la reprise et remettre l’économie sur pied. Bloomberg :
"Le président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, a déclaré que les banquiers centraux ‘restaient prêts’ à agir comme nécessaire pour aider la croissance tandis qu’ils se préparent à finalement augmenter les taux d’intérêts depuis leur niveau actuel de zéro ou presque, ainsi qu’à réduire des engagements financiers record".
Que peut faire Bernanke ? Eh bien, il peut imprimer de l’argent. Même la "menace crédible" d’imprimer de l’argent devrait suffire à provoquer des "attentes d’inflation" sur les marchés, a déclaré Bernanke par le passé.
L’annonce de cette semaine a provoqué une hausse de l’or — de 3 $. Ce n’est pas beaucoup. Apparemment, la menace n’est pas très crédible.