La Chronique Agora

Que mettre dans votre assurance-vie multisupport ?

Que faut-il mettre dans son assurance-vie multisupport ? Vaste question… à laquelle nous allons tenter de répondre aujourd’hui. 

Tout d’abord, gardez en tête que, si vous avez souscrit un contrat d’assurance-vie par le biais de votre banque, vous ne pourrez pour ainsi dire rien faire de bien… sauf si, bien sûr, nous parlons d’une banque privée comme Carmignac au travers de laquelle vous avez investi plusieurs millions d’euros…

Donc si, comme moi, vous faites partie du commun des mortels, je vous soumets une analyse logique pour bien comprendre comment vous y prendre.

Halte au fonds en euro !

Gardez bien à l’esprit que votre banque a conçu un contrat qui va dans SON intérêt. Un contrat préalablement imaginé par l’établissement d’assurance de votre banque tout spécialement pour cette dernière, avec l’objectif de référencer des fonds « maison » qui investiront dans un univers de gestion au sein duquel elle gagne de l’argent.

A titre d’exemple…

… Le Crédit Agricole ouvre un contrat d’assurance-vie pour un client et lui proposera ensuite des OPCVM (organismes de placements collectifs de valeurs mobilières) de Calyon, l’une de ses filiales. Il sera ainsi en quelque sorte juge et partie, avec des fonds gérés et distribués par ses soins, et la mise en avant des fonds de ses propres filiales ou sociétés de gestion.

Dès lors, si vous nourrissez l’espoir de faire une bonne opération à travers une enveloppe fiscale comme « l’assurance-vie » – qui reste intéressante en termes de succession encore aujourd’hui –, tâchez d’investir dans un contrat d’assurance concocté par des distributeurs indépendants, avec un univers d’investissement beaucoup plus large que celui de votre banque.

Dans la même logique, si les montants sont suffisants, faites-vous aider pour construire votre propre enveloppe via le Luxembourg et une compagnie locale, et non la filiale luxembourgeoise de votre banque.

Par ailleurs, ne recherchez pas la garantie en capital. En d’autres termes, soit vous ne faites rien et laissez votre argent sous l’oreiller, soit vous investissez, mais de grâce, proscrivez le fonds en euro. Il n’y a en effet aucun intérêt à en avoir ! Pour vous donner une image, c’est comme vouloir nager le crawl dans sa baignoire ou faire un marathon sur son balcon…

N’oubliez pas la garantie plancher !

Bref, une fois le bon contrat trouvé, prenez conseil, mais en partant du principe qu’il vous faut un contrat qui offre un choix conséquent en matière d’OPCVM et de SCPI avec aussi, tant qu’à faire, des unités de comptes. Vous pourrez ainsi créer une allocation de fonds de portefeuille proposant une alternative crédible au fonds en euro.

Outre l’allocation, je vous invite également à vous pencher sur la garantie plancher, qui n’est ni plus ni moins qu’une garantie « décès » juxtaposée à un contrat d’assurance-vie multisupport. Comme tout contrat d’assurance décès, elle comporte une cotisation annuelle qui, en cas de décès du souscripteur, confèrera un capital minimal à ses héritiers.

Cette garantie plancher constitue un vrai garde-fou pour vos héritiers sur le capital que vous aurez investi. Lorsque j’étais conseiller, il m’est arrivé d’avoir des garanties décès de 950 000 €… Imaginons maintenant que vous avez investi 500 000 € et avez fait une moins-value de 200 000 €, une énorme déception dont votre conseiller vous a fait part.

Eh bien, si vous avez souscrit à l’assurance décès, vos héritiers retrouveront tout de même le capital initial, même si vous aviez pris un risque maximum dans votre enveloppe.

Il s’agit de mon point de vue d’un avantage de poids, car trop souvent les clients se restreignent, privilégiant des placements peu avantageux au détriment d’investissements jugés trop risqués, à tort donc, pour ne pas mettre leurs proches dans l’embarras.

La cotisation de cette assurance décès, à laquelle s’ajoutent les frais de gestion du contrat, varie chaque année en fonction de l’âge atteint par le souscripteur-assuré. Elle peut certes atteindre un niveau élevé pour les plus de 60 ans, mais cela reste tout de même un point essentiel en termes de sélection d’un contrat d’épargne.

Pour autant, si la garantie plancher assure une somme minimale au bénéficiaire du contrat d’assurance-vie, dans la pratique les sommes garanties peuvent varier radicalement en fonction de ce à quoi vous avez souscrit, aussi je vous invite à demander à votre conseiller – privé et indépendant ! – les options de ce type.

Apprenez à connaître et à respecter vos limites

D’une manière générale, ne vous mentez pas à vous-même ! Si l’idée de la perte vous fait peur, n’achetez pas une voiture de sport qui pourrait perdre 50% de sa valeur au bout de deux ans, voire moins.

Veillez à bien prendre en compte vos limites, autrement dit ce que vous êtes éventuellement disposé à perdre, et à comprendre la structuration des fonds, notamment leur maturité d’investissement que vous pouvez connaître dans le DICI (document d’information clé pour l’investisseur).

Une enveloppe d’assurance-vie n’est pas un compte-titres, il n’y a pas besoin d’arbitrer tous les quatre matins, et vous pouvez retrouver dans ce document tout ce que vous devez savoir.

D’après moi, il faut aussi remplacer les fonds en euro par une allocation de SCPI dans un panier sectoriel sans corrélation.

Examinez également les maisons de gestion, comme M&G AM qui héberge des fonds comme Optimal Income Fund ou Global Dividend Fund ; ou encore Fidelity qui propose des fonds de qualité comme Fidelity Patrimoine et Fidelity EMEA.

Enfin, prenez tous les conseils que vous jugerez utiles auprès de votre consultant indépendant CIF (« conseil en investissement financier »), étant entendu qu’un courtier en assurance n’est pas un conseiller en investissement financier et n’a donc pas le droit de vous préconiser une allocation écrite.

En conclusion, pour un bon choix d’allocation, sachez déterminer vos limites de pertes, les accepter, et faites-vous accompagner par un expert indépendant !

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