La Chronique Agora

Que deviennent les marchés émergents ?

** Les économies occidentales entrent de toute évidence dans une période plus difficile. Lorsque la dernière grande bulle a éclaté — dans l’immobilier et le secteur financier — cela a semblé mettre un coup d’arrêt à l’économie tout entière. Les consommateurs ont moins à dépenser… et aucun moyen évident de gagner plus. Le secteur de la finance prête moins volontiers. Même si la Fed ouvre les robinets, essayant de rendre l’argent plus facile à obtenir, les banques freinent des quatre fers. Elles ont peur de prêter.

* Dans la mesure où l’économie réelle dépend des dépenses de consommation et du crédit pour se maintenir en forme, il semble assez probable de la voir ralentir. Les Etats-Unis sont probablement déjà en récession.

* Implication : vendez les valeurs américaines et l’immobilier.

* Jusqu’à présent, les marchés boursiers et les analyses graphiques ne confirment pas ce conseil. Que savent-ils que nous ignorons ? Se pourrait-il qu’ils voient un autre boom sur Wall Street ? Ou bien les gens détiennent-ils des actions uniquement comme couverture contre l’inflation et la chute du dollar ? Est-il possible que les marchés aient l’intention de rester où ils sont tandis que l’inflation s’attache à réduire la valeur réelle des actions ? Ces dix dernières années, le S&P a stagné. Mais l’inflation a érodé entre 25% et 30% de la richesse des détenteurs d’actions.
 
* Les valeurs financières ont été particulièrement mises à mal cette année — elles ont perdu de 30% à 50%. Les spéculateurs se demandent s’il n’est pas temps d’acheter. A la Chronique Agora, nous ne prétendons pas détenir la vérité, mais il nous semble que la bulle du secteur financier a éclaté… Même s’il y a assez de crédit pour gonfler une nouvelle bulle, elle ne concernera probablement pas les valeurs financières. Elles ont eu leur heure de gloire ; la prochaine bulle sera ailleurs.

** A présent, regardons un peu en dehors des Etats-Unis. S’il y a un ralentissement sévère aux USA, on pourrait s’attendre à un ralentissement quasi-général. Lorsque les Etats-Unis s’enrhument, dit le proverbe, le reste du monde attrape un cancer terminal. Mais nous commençons  à nous dire que cette fois-ci, ce pourrait bien être l’inverse.

* Sur les marchés émergents, les taux de croissance atteignent deux à trois fois ceux des Etats-Unis. Les marchés boursiers étrangers sont en plein boom — quoique très nerveux. Peu d’entre eux sont bon marché. La seule grande exception, c’est le Japon — si méprisé par les investisseurs mondiaux que nous l’achetons par pure sympathie.

* Il ne fait aucun doute qu’un ralentissement aux Etats-Unis endommagera ces marchés étrangers. Certains exportent de l’énergie vers les USA. D’autres de la nourriture. D’autres encore des produits finis. Un déclin de la demande américaine entrainera une baisse des ventes, à des prix plus bas.

* "Je vends toutes mes actions de marchés émergents, à l’exception de la Chine", déclare notre vieil ami Jim Rogers.

* A quel point les étrangers seront-ils atteints ? Combien de temps la crise durera-t-elle ?

* Nous n’en savons rien, mais pour chaque consommateur américain en perte de vitesse, on trouve trois ou quatre étrangers prêts à prendre sa place. Le problème, c’est que ces étrangers n’avaient pas l’argent, jusqu’à présent. Ou ils ne voulaient pas le dépenser (on dit que les Chinois épargnent près de la moitié de ce qu’ils gagnent… les taux d’épargne sont très élevés dans d’autres pays étrangers également).

* Compenser les dépenses américaines ne se fera pas du jour au lendemain. Mais tout de même, en Inde et en Chine, les salaires grimpent d’environ 10% par an. En Russie, ils ont été multipliés par six sur les huit dernières années. Et il nous semble assez raisonnable que, tôt ou tard, la demande provenant de sources nationales internes rattrapera puis dépassera les dépenses des Américains. Vous pouvez donc peut-être envisager d’utiliser la faiblesse actuelle pour vous positionner à bon prix sur des marchés étrangers. Si l’on regarde les choses à long terme, bon nombre d’entre eux semblent prêts à croître et prospérer non pas pendant encore quelques années… mais bien quelques générations.

* L’un des plus importants, parmi ces marchés en développement, est l’Inde. Nous avons contacté notre ami Ajit Dayal, qui gérait autrefois le Fonds Quantum de George Soros, et qui possède à présent sa propre société à Bombay.

* Que se passe-t-il en Inde, lui avons-nous demandé. Les 200 plus grandes valeurs de la bourse de Bombay ont chuté de 32% cette année. Mais sur les 12 derniers mois, elles sont toujours en hausse de 45%. Alors quoi ? Faut-il toujours acheter ?

* "Oui", nous a-t-il répondu… "absolument. L’économie indienne se développera de plus de 6% par an en termes réels au cours de la prochaine décennie, ce qui donnera aux investisseurs d’excellentes occasions de faire des rendements raisonnables, ajustés au risque, de 15% à 20% par an. Cela reviendrait à multiplier votre investissement par quatre ou six au cours des 10 prochaines années".

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