La Chronique Agora

Quand les énergies fossiles deviennent écolo… les investisseurs font leurs jeux ! (2)

Suite et fin de notre analyse sur la nouvelle donne pour les énergies fossiles.

▪ Un éventail de pollution, mais peut-être une solution
Lorsque l’on me parle de réchauffement climatique, je pense immédiatement au CO2. Pourtant, il est loin d’être le seul en cause. En fait, seule la moitié du réchauffement causé par l’homme vient du CO2. Hydrofluorocarbones, noir de carbone (suie), méthane, mélange de nitrogène, voici les autres coupables.

Ces deux derniers éléments sont largement dégagés par le secteur de l’agriculture (les estomacs du bétail) et ne représentent pas moins de 10% du réchauffement causé par l’homme. Eh oui, il est difficile de trouver des thématiques d’investissement 100% éthiques ! Le noir de carbone (issu des moteurs par exemple), se mélange aux glaciers et accroît leur capacité à absorber la chaleur et donc à fondre. Il serait responsable de 12,5% à 25% du réchauffement. Enfin, les hydrofluorocarbones (gaz industriels) ont un potentiel pour réchauffer la planète 1 440 fois supérieur au CO2.

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Les énergies principalement utilisées et en cause de toutes ces sources de réchauffement sont essentiellement le pétrole, le charbon et le gaz naturel. L’utilisation des énergies primaires est attendue en hausse de 55% entre 2005 et 2030. Et 83% de cette augmentation sera due aux énergies fossiles.

Et évidemment, ce sont les géants émergents, Chine et Inde en tête, qui tirent la demande : 74% de l’augmentation viendraient des émergents, dont 45% uniquement de ces deux pays ! Déjà, leurs émissions ont explosé ces dernières années. En Chine, uniquement au cours de la première moitié de cette décennie, les émissions de CO2 par personne ont presque doublé, pour atteindre 4,6 tonnes. En Inde, elles sont passées de 1,1 à 1,3 tonne.

Parmi les énergies fossiles, on pense souvent au pétrole, dont les cours sont suivis avec attention. Mais celle qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le charbon. Selon certains experts, comme Bjørn Lomborg, la moitié de l’électricité mondiale provient du charbon. "Pour des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde, cette source d’énergie représente 80% de l’énergie totale. Pourtant, brûler du fioul émettant du carbone est la seule façon pour des pays en voie de développement de se sortir de la pauvreté". Toutefois, il ne faut pas croire que les énergies fossiles soient l’apanage des seuls pays émergents. Prenez les Etats-Unis par exemple. Presque la moitié de son énergie provient encore du charbon.

Et puisque nous nous intéressons au thème des améliorations possibles en termes d’écologie, en réfléchissant d’abord aux énergies fossiles, c’est autour du charbon que j’ai cherché des initiatives prometteuses. Et j’en ai trouvé une : l’idée est de capturer les émissions de CO2 émises au sortir des cheminées d’usine par exemple pour éviter qu’elles ne s’envolent dans l’atmosphère, et de les stocker.

L’idée est audacieuse, un vrai défi, et un véritable pari sur l’avenir. Mais ce sont de telles idées, de tels défis que nous cherchons ici. Et puis, la société que j’ai choisie possède d’autres activités énergétiques qui se portent bien. Donc le risque est somme toute mesuré. Mais voyons cela de plus près.

▪ Stocker le CO2 : ce nouveau défi se concrétise car la solution existe
Capter et stocker le CO2 afin d’éviter qu’il ne s’élève dans l’atmosphère, voici une solution qui est de plus en plus sérieusement envisagée par les acteurs industriels majeurs, en particulier alors que les quotas et les taxes carbone se multiplient. Tenez, alors même que je suis en train d’écrire ces lignes, Total inaugure à Lacq, dans le sud-ouest de la France, la première chaîne européenne de captage, transport et stockage de CO2.

Ce projet expérimental représente un investissement de pas moins de 60 millions d’euros, et c’est un autre géant industriel français qui a l’a rendu possible grâce à sa technologie : Air Liquide. Il est vrai que cette solution est encore controversée. Mais face à la domination des énergies fossiles et à la hausse prévisible des émissions de CO2, le captage et stockage du CO2 apparaît de plus en plus comme une solution viable et fait l’objet d’investissements croissants.

En témoignent d’ailleurs les déclarations des experts gouvernementaux français. Selon eux, d’ici 2050, cette solution pourrait s’appliquer pour 7 000 installations industrielles et un tiers des émissions dans le monde. A Copenhague aussi, cette option a suscité un grand intérêt – malgré les critiques de certains qui estiment qu’elle n’est pas 100% verte. Pour ses défenseurs, elle aurait le potentiel, en 2050, de supprimer de 20% à 40% des émissions de CO2.
[NDLR : Ingrid Labuzan a aussi détecté pour ses lecteurs des opportunités plus que prometteuses dans le secteur des énergies fossiles : profitez-en à votre tour !]

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