La Chronique Agora

Quand les banques ne prêtent plus, les entreprises ont besoin de vous (2)

Par Frédéric Laurent (*)

Prochaine bulle : le credit revolving des cartes bancaires
Jamais les banques ne reproduiront, ou tout du moins pas avant très longtemps, les profits exceptionnels qu’elles ont pu présenter en 2007. Après la crise des subprime qui a bien failli les mettre K.-O., les crédits à la consommation sont la prochaine bulle à retardement. D’après l’agence de notation Moody’s, l’ensemble des créances de cartes bancaires représente 450 milliards de dollars. Compte tenu de la dégradation économique, le nombre de défauts de paiement est en augmentation affolante.

Il vous faut savoir qu’aux Etats-Unis, les ménages utilisent très peu les cartes de paiement. Ils consomment grâce à leurs cartes de crédit, qui sont monnaies courantes — a contrario de la France. Les prêts à la consommation sont automatiques ! Or quand il n’y a plus d’argent sur le compte, mais que des crédits ont été pris (même pour des dépenses courantes), les ménages sont une fois de plus pris à la gorge. Ils se sont bien souvent retrouvés à utiliser leurs cartes de crédit pour faire face au paiement de leurs échéances immobilières impayées !

Ce credit crunch à venir risque d’être énorme. C’est en cela que la crise de la consommation actuelle n’est pas simple. Il y a beaucoup de dettes à éponger.

Les actions des gouvernements visent justement à ne pas couper ces crédits, que ce soit aux Etats-Unis ou en France. En France ? Oui, pour que vous puissiez continuer à vous endetter pour acheter votre voiture à -30%, votre nouvel écran plat, et que vous ne pensiez pas à vous serrer la ceinture. On vous a dit que cette crise serait vaincue par la relance ! Alors consommez, consommez, sinon, point de relance.

Consommer oui, mais la banque n’est pas prêteuse !
Incontestablement depuis cet automne et malgré la bonne volonté des Etats, les banques n’en font pas de même. Un crédit est difficile à obtenir et très cher. Que vous soyez particulier, PME ou grande entreprise, le résultat est le même : on ne vous prête plus ; ou moins et/ou plus cher.

Car les banques veulent des garanties. Alors que les apports de fonds sont vitaux en ces périodes difficiles, notamment pour innover, se développer, et éviter aux entreprises de se recroqueviller sur elles-mêmes, alors que les trésoreries se sont contractées, les banquiers regardent la solvabilité de l’emprunteur et veillent à ne prendre aucun risque.

Mais il en va de même pour les grandes entreprises : en prévision de l’enlisement économique, les banques leur prêtent moins… alors qu’elles ont absolument besoin de fonds pour avancer. Ou quand elles prêtent, c’est plus cher : en temps qu’investisseur, nous devrons en tenir compte dans le calcul des futurs bénéfices.

A vous de faire le banquier et d’encaisser !
Pour faire face à leurs difficultés, les entreprises font appel au marché obligataire. Quand les augmentations de capital ne sont plus opportunes, on recourt aux bons vieux procédés : demander de l’argent à des investisseurs contre la promesse d’un remboursement avec intérêt.

Et l’on revient à l’investissement sain : des entreprises ont besoin de financement ; et pour ce faire, elles se tournent à nouveau vers l’investisseur en leur proposant des obligations. Et comme les investisseurs sont vigilants quant à la qualité de la signature, la solidité de l’entreprise à laquelle ils vont prêter, et comme ils veulent être grassement récompensés du risque pris, l’investissement obligataire va devenir un investissement sain, tranquille et quasi garanti !

C’est donc aujourd’hui sur le marché obligataire, et plus précisément sur une obligation convertible d’une belle société que nous allons nous pencher. Deux atouts : la haute sécurité, et le rendement garanti !

Meilleures salutations,

Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora

(*) Diplômé d’un DESS de Gestion Internationale de Fortune, Frédéric Laurent exerce ses activités de conseil et de gestion depuis une vingtaine d’années. Il a choisi de se mettre efficacement au service de l’investisseur particulier – bien souvent mal conseillé par les institutionnels. C’est dans ce but qu’il a rejoint les Publications Agora en intervenant régulièrement dans la rubrique Patrimoine de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine.

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