Les investissements miracle n’existent pas plus que le Père Noël… il est donc essentiel de n’étudier que des propositions cohérentes avant d’investir sur quelque support que ce soit.
L’AMF s’est récemment fendue d’une nouvelle alerte sur les escroqueries dans les investissements au travers d’un véhicule d’investissement bien particulier : les « parkings » au Portugal.
Non pas que ce type d’investissements ne soit pas rentable en temps normal, il peut même s’agir d’un bien précieux dans pléthore de grandes villes, mais le fait est que, comme pour tout, il y a des règles auxquelles il faut se conformer.
Un parking à Lyon, Grenoble, Marseille, Paris, ce n’est pas le même prix, mais c’est peu ou prou le même montage : dans tous les cas, il convient de vérifier l’environnement et la profondeur de marché. Opter pour un quartier sûr permet aussi de se prémunir au maximum contre les risques de vol.
Prenons par exemple le cas de l’achat d’une place de parking moyennant 27 000 € dans une grande ville. La superficie de ladite place variera en fonction des lieux et vous pourrez soit louer à un particulier désireux d’obtenir un emplacement pérenne pour sa voiture, ou diversifier les locataires pour deux, trois ou quatre scooters.
A titre personnel, je gare moi-même mon scooter dans Paris et nous sommes trois à nous répartir la place. Le loyer total s’élève à 200 € par mois, à partager en trois donc. De son côté, le propriétaire n’a presque pas de frais supplémentaires une fois la location effectuée.
Pour autant, croire à une rentabilité extraordinaire au Portugal, pays où le salaire moyen est autrement plus bas qu’en France, relève du pur fantasme.
Il y a quelques semaines, j’ai envoyé aux lecteurs de Delamarche en Liberté une alerte à ce sujet : c’est exactement du même ordre que ce cabinet du sud de la France qui propose à ses prospects et clients un investissement à tous les coups gagnant dans l’immobilier à Detroit…
Une gigantesque supercherie…
Laissez-moi maintenant vous partager une histoire incroyable qui m’est récemment arrivée. J’ai été victime d’une usurpation d’identité dans le cadre d’une affaire rocambolesque.
Tout est parti d’un coup de fil d’un monsieur qui me demandait si j’allais bien et si je pouvais enfin lui répondre au sujet d’investissements qu’il aurait fait au travers de mon cabinet cet été, alors que je l’ai fermé en 2017.
Alors que j’étais quelque peu désarçonné, car tout à fait certain que cet individu n’était pas un ancien client de mon cabinet, mon interlocuteur m’a ensuite demandé pourquoi l’accès à son compte de titres « Market.net24online » ne marchait pas.
Je lui ai alors demandé l’ensemble des pièces justificatives du soi-disant placement que je lui aurais conseillé au mois d’août.
C’est alors que j’ai découvert une escroquerie grossière, quoique plutôt bien organisée, avec des malfaiteurs qui ont usurpé mon identité, mais aussi celle d’un avocat fiscaliste de Paris travaillant pour un important cabinet.
48 000 € volés !
En arpentant la toile, les internautes pouvaient découvrir une publicité alléchante proposant une plus-value de 35% en l’espace de deux semaines garantie en investissant dans des « lots FDJ » censés être des actions FDJ (Française des jeux).
Un certain Stéphane Dubois, directeur de la banque « Montepio-Direct » – qui n’existe pas [NDLR : Banco Montepio existe, il s’agit d’une banque portugaise sans activité de marché en France et qui dispose simplement d’une antenne à Paris] –, y proposait un rendez-vous avec l’un de ses conseillers si l’on souhaitait se faire présenter ce fameux investissement qui devait rapporter 35% en deux semaines. Ce qu’a donc fait mon interlocuteur.
Le conseiller en question lui a alors fait une démonstration « magique » de la pertinence de son placement, avec au bout du compte le versement d’intérêts de 35% sous deux semaines, lui envoyant par la suite de la part de Stéphane Dubois un document intitulé « Formulaire de demande d’achat d’actions » (ce qui ne veut strictement rien dire) avec les logos de Banco Montepio et de la FDJ.
La personne qui m’a téléphoné m’a ensuite expliqué avoir fait les virements suggérés malgré ses réserves, après avoir recherché mon nom sur Internet. Il a alors trouvé des vidéos sur BFM Business, RT France ainsi que des liens vers mes articles.
Même vigilance avec l’autre personne, qui se trouve être avocat et dont il a consulté attentivement la fiche. Rassuré, mon interlocuteur s’est donc exécuté et bien mal lui en a pris…
Un premier virement a été effectué sur un compte au nom de « Chen », dans une grande banque en ligne assez connue, puis un autre au nom de « Toppler » dans une banque étrangère et un troisième au nom de « Volak » dans l’une des plus grandes banques françaises.
Le total des versements a dépassé les 48 000 €, un montant considérable, et il est permis de se demander pourquoi ce malheureux a fait autant de virements sur des comptes différents et à des noms différents.
Attention aux fraudes qui pullulent…
Par la suite, le fameux lien « Market.net24online » a cessé de fonctionner, et Stéphane Dubois de la banque « Montepio-Direct » et son acolyte ont stoppé net toute correspondance par e-mail.
Après deux mois sans nouvelle, l’individu escroqué s’est présenté dans une gendarmerie locale pour déposer plainte contre X, mais il ne reverra jamais son argent.
Si un jour vous avez des doutes, vous pourrez jauger la fiabilité de votre interlocuteur sur le site www.orias.fr. Par ailleurs, il existe certes des placements susceptibles de vous rapporter 30%, mais il faut alors accepter le risque de perdre beaucoup plus que le capital investi.
Voici la première page du document qui a servi pour bâtir l’escroquerie…
Pour finir, gardez bien à l’esprit que, dans toutes les opérations d’investissements, les conseillers sont tenus de vous fournir des informations claires, précises et non trompeuses.
Faites attention aux fraudes diverses et variées, qui pullulent actuellement, comme me l’a confirmé l’AMF.