La Chronique Agora

Les prêts sur marge, un nouvel indicateur qui passe au rouge

Inflation

▪ "Choisissez votre poison", proposait notre collègue Greg Guenthner il y a quelques jours dans la lettre e-mail The Rude Awakening. "Obligations, actions, marchés émergents, matières premières… Quoi que vous choisissiez ce matin, vous verrez du rouge sur votre écran".

Aïe. Où va donc tout cet argent ?

"Il part en fumée"… suggère notre collègue de The 5 Min. Forecast Dave Gonigam. Ce qui est créé à partir de rien retourne là d’où il vient.

"Les investisseurs américains n’ont jamais autant contracté de prêts sur marge", observe Floyd Norris dans le New York Times. Lorsque le marché boursier atteint plusieurs plus hauts à la suite, comme c’est le cas depuis ces six derniers mois, les investisseurs individuels se précipitent… et souhaitent emprunter de l’argent pour spéculer.

"L’investissement spéculatif a augmenté chez les investisseurs individuels", continue Norris. "Il est monté à un niveau qui par le passé indiquait que le marché atteignait des niveaux intenables et risquait l’effondrement".

Pour Floyd, la margin debt — dette adossée aux comptes sur marge — en pourcentage du PIB américain est un bon indicateur :

"Ces dernières décennies, la première fois que la margin debt totale a dépassé 2,25% du PIB c’était en 1999, lors de la bulle internet. La margin debt a chuté lorsque cette bulle a éclaté mais elle s’est mise à remonter avec la bulle immobilière — alors que certains signes indiquaient que des investisseurs utilisaient leurs investissements pour garantir des emprunts immobiliers".

"Ce boom des prêts sur marge s’est lui aussi mal terminé".

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Cela sera-t-il le cas cette fois-ci encore ? Nul ne le sait… mais nous pouvons avancer certaines hypothèses.

"Le niveau croissant de la dette est considéré comme une mesure de la confiance des investisseurs", explique Alexandra Scaggs dans le Wall Street Journal, "puisque les investisseurs souhaitent de plus en plus s’endetter pour investir lorsque les actions montent et qu’ils ont plus de valeur dans leur portefeuille sur laquelle emprunter".

"La dernière hausse a été alimentée par des taux d’intérêt faibles et un rally boursier de 16% en un an".

En résumé : la Fed injecte des capitaux spéculatifs dans le système bancaire. Les réserves excédentaires engendrent des prêts sur marge. Par définition, les prêts sur marge alimentent la spéculation.

Et voilà.

"A mon avis", nous écrit un lecteur qui affiche un certain scepticisme face à notre thèse d’investissement, "essayer d’utiliser de l’or, des bulbes de tulipes ou quoi que ce soit d’autre pour contrôler les banquiers et les responsables politiques est une solution de facilité. C’est comme l’islam qui se sert de la burqa pour éviter aux hommes d’être importunés par la vue d’une jolie femme… [ces rallies spéculatifs] font partie de notre nature".

En effet, l’argent facile travaille bien… jusqu’à ce qu’il ne travaille plus du tout.

"Je suis certain que les hommes politiques", continue notre lecteur, "s’ils sont réellement intéressés par dévaluer le dollar avec l’or comme garantie pourraient trouver un moyen de manipuler le prix de l’or pour leur propre usage. N’est-ce pas ce que font de mieux les hommes politiques ?"

Peut-être devraient-ils essayer, ne serait-ce qu’un peu…

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