La Chronique Agora

Les prêts étudiants, nouveaux déclencheurs d’un krach boursier potentiel ?

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▪ Notre drapeau d’Alerte au Krach avertit d’un risque sur les actions. Nous vous conseillons d’agir avec précaution, cher lecteur.

Jusqu’à présent, ceci dit… Depuis début septembre, les nouvelles n’ont pas été si mauvaises pour les actions. Si vous voulez en acheter, l’industrie et la presse financières peuvent vous donner plein de raisons de le faire. Il y a de l’espoir, vous diront-elles, pour l’empire américain… et toute sa structure capitalistique.

Oui, les journalistes, les analystes et les commentateurs se sont remis au travail. Ils trouvent des problèmes. Des risques. Des inquiétudes. Et aussi des raisons d’être haussier.

Le fractionnement, par exemple, augmentera de 1 200 $ les revenus des ménages américains, annonce un article de Bloomberg :

"La hausse de la production de pétrole et de gaz naturelle engendrée par la fracturation hydraulique stimule l’économie américaine en réduisant les coûts de l’énergie pour les consommateurs et les fabricants, selon un rapport financé par le secteur".

"En 2012, le boom énergétique a soutenu 2,1 millions d’emplois, a ajouté près de 75 milliards de dollars de revenus fédéraux et nationaux, a contribué à hauteur de 283 milliards de dollars au PIB US et a augmenté les revenus des ménages de près de 1 200 $, selon le rapport publié aujourd’hui par HIS CERA".

Peut-être que Bloomberg a raison. Peut-être que le fractionnement donnera à l’Empire de dettes américain un nouveau souffle… tout à fait comme Rome a connu un renouveau pendant 200 ans supplémentaires après la Crise du troisième siècle. Le fractionnement réduira le déficit commercial, dit-on, rendra le secteur manufacturier américain encore plus puissant et augmentera les revenus des ménages.

A leur place, nous attendrions un peu avant de dépenser cet argent. Ce serait bien si les Etats-Unis entraient dans un nouvel âge d’or… comme la période entre la fin de la Deuxième guerre mondiale et la fin du 20ème siècle. La première partie de ce boom était authentique — avec une hausse des salaires du niveau de vie. La deuxième partie — dans les années 80 et 90 — était en grande partie frauduleuse, financée presque entièrement avec de l’argent emprunté. Les gens dépensaient plus… ils vivaient mieux… mais ils s’endettaient plus lourdement. Maintenant, les voilà confrontés à des années de réduction de dette et de niveau de vie en baisse.

Pour l’instant, le 21ème siècle n’est pas exactement un âge d’or non plus. Plutôt un âge de revêtements de cuisine en granit. Un âge où les apparences comptent plus que la réalité. D’abord, les gens semblent améliorer leur niveau de vie en dépensant de l’argent qu’ils n’ont pas en choses dont ils n’ont pas besoin… achetant des maisons plus grandes et des voitures plus élégantes… Puis, quand la bulle éclate, les autorités semblent provoquer une "reprise" en leur donnant plus de crédit.

Les choses qui comptent vraiment, pendant ce temps — l’épargne, les investissements, la paix et la prospérité — n’ont pas eu lieu. Les choses qui se sont produites, par contre, ont été de gigantesques désastres — des guerres inutiles et des politiques économiques crétines qui ont encourage les dépenses et le zombie-isme.

▪ Si on parlait des prêts étudiants…
L’une de ces politiques fait à nouveau les gros titres : les prêts étudiants. Encore un programme gouvernemental corrompu donnant naissance à un fruit pourri. Voici un article de Reuters :

"Ce que nous ne savons pas sur le problème à 1 200 milliards de dollars des prêts étudiants".

"Les bases :
1 200 milliards de dollars — la somme estimée des dettes étudiantes en cours.
260 milliards de dollars — le montant de cette somme en 2004.
37 millions — le nombre d’Américains ayant une dette étudiante en cours, selon les estimations de la Fed de New York.
28 000 $ — la charge de dette typique du diplômé universitaire en 2012 le jour où il termine ses études, selon Hamilton Place Strategies.
9 000 $ — cette même charge de dette en 1993.
810 milliards et 670 milliards de dollars — le total des prêts automobiles et cartes de crédit en cours détenus par des Américains, respectivement, ce qui donne une bonne longueur d’avance à la dette étudiante".

"Les taux de défaut de paiement :
13,4% — le taux de défaut de paiement aux Etats-Unis concernant les emprunteurs dont les prêts sont entrés en remboursement depuis l’automne 2009-automne 2010. (C’est la première année pour laquelle le gouvernement a publié les taux de défaut à trois ans).
22,7% — les défauts durant les trois premières années pour les diplômés provenant d’universités à but lucratif. Ces dernières avaient le taux de défaut à trois ans moyen le plus haut, à 22,7%, les institutions publiques suivant avec 11% et les institutions privées à but non lucratif à 7,5%, selon le département de l’Education.
Sept millions — le nombre d’emprunteurs ayant des prêts étudiants en défaut, sur un total estimé à 37 millions. Cela inclut les prêts publics et privés, selon le CFPB".

Les prêts étudiants ne sont qu’une petite partie d’un tableau plus vaste — mais partout où l’on regarde, la scène est la même. Les insiders prennent de plus en plus d’argent aux outsiders. Tout le monde veut être un initié. Dans une démocratie, au cours du temps, de plus en plus de gens trouvent des moyens de truquer le système et rejoindre les initiés. En fin de compte, tout le monde semble avoir un angle d’attaque.

Et en peu de temps, la civilisation elle-même est en route vers le déclin et la ruine. Cela arrive quand il y a plus de parasites que de producteurs… plus d’électeurs ayant la main dans le bocal à bonbons que de gens fabriquant des bonbons !

Oui, cher lecteur. Un peu de démocratie — bien cadrée, disons, par une Déclaration des Droits et une Constitution — peut être une bonne chose. Mais tôt ou tard, les zombies prennent le pouvoir. La vieille définition est encore la meilleure : la démocratie — un système politique dans lequel deux loups et un agneau votent sur ce qu’il y aura à dîner.

Oyez, oyez… n’est-ce pas la cloche du souper que nous entendons ?

 

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