La Chronique Agora

Préteriez-vous 1 000 Mds$ à des étudiants ?

crédit automobile

Tout le monde adore emprunter mais peu de gens aiment rembourser… et encore faut-il le pouvoir. Une terrible déflation menace les crédits étudiants et automobiles.

Hier, nous avons vu le contexte qui montre que le cycle de crédit allait se retourner et que les crédits automobiles et étudiants se trouvent en première ligne. Aujourd’hui, nous examinons plus précisément la bulle du crédit automobile subprime.

Le prix moyen d’une voiture neuve (environ 35 000 $) est le plus élevé jamais enregistré. Comparé au salaire moyen (environ 50 000 $), les voitures sont beaucoup plus chères qu’elles ne l’ont jamais été auparavant. Alors comment les Américains ont-ils fait pour acheter un nombre record de voitures neuves ? De deux manières : grâce au crédit-bail et à des politiques de crédit très facile.

Le crédit bail (leasing) et les taux bas gonflent les ventes des constructeurs

Depuis 2014, nous avertissons que les standards des prêts automobiles sont bien trop laxistes et que tôt ou tard, la hausse des défauts réduira fortement la demande de véhicules neufs (et fera couler le bilan des prêteurs). Avions-nous raison ?

La valeur des prêts auto qui sont en défaut d’au moins 30 jours totalise actuellement 23 Mds$ – en hausse de 14% rien que sur l’année dernière. Depuis 2014, le plus important prêteur indépendant sur le marché, Santander Consumer Etats-Unis (SC), a vu son titre baisser de moitié. Selon moi, il baissera encore de moitié bientôt.

Les fabricants auto eux-mêmes ont vendu en leasing (loué, donc) leurs véhicules neufs à un niveau record (30%). Cela semble très bien… jusqu’à ce que ces voitures reviennent aux concessionnaires. Le nombre de voitures d’occasion en retour de location a doublé depuis 2012 et continuera d’augmenter encore de 25% au cours des deux prochaines années. Selon Morgan Stanley, cela entraînera une chute de 50% du prix des voitures d’occasion.

Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé lors de la chute des prix de l’immobilier ?

Beaucoup de gens qui avaient bien trop emprunté d’argent pour acheter leur maison ont décidé qu’ils ne pouvaient plus rembourser leur prêt parce qu’ils étaient « sous l’eau. » Ils ont envoyé à la banque les clés de leur maison et ont acheté une maison meilleur marché un peu plus loin.

Il ne faut pas oublier qu’un pourcentage record d’acheteurs de voitures neuves au cours des cinq dernières années étaient des emprunteurs à risque. Vu la faiblesse du versement initial et les allongements des durées des prêts (jusqu’à sept ans !), ces acheteurs n’ont jamais été propriétaire de la moindre partie de leur voiture. Que pensez-vous qu’ils feront de ces voitures ? Ils renverront les clés et achèteront une voiture d’occasion moins chère.

Les crédits ont été « titrisés », comme en 2008, et le taux de défaut monte

Le taux incroyable de 32% de tous les encours d’ABS (asset backed securities) auto émis en 2016 étaient « en risque très élevés » – ils étaient seulement 5% en 2010. Je vous garantis que nous verrons le premier défaut d’ABS automobile de l’histoire. Ces titrisation de dettes sont actuellement notés « AAA » – tout comme l’étaient les crédits immobiliers subprime. C’est pour cela que les prêts automobiles douteux ébranleront tout le système bancaire.

Que disent les constructeurs de ces problèmes ? Ford Motor a été le premier à les mentionner, en déclarant que ses bénéfices chuteraient de 50% cette année. Comment a réagi son action ? Elle n’a pas vraiment réagi… mais cela ne saurait tarder.

Les cours des actions des constructeurs automobile ne reflètent pas encore la situation. Mais l’épingle approche de la bulle.
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Demain nous verrons celle des crédits étudiants.

Porter Stansberry

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