La Chronique Agora

Powell dope Wall Street… mais la bulle enfle dangereusement

Entre signes de surchauffe boursière, contradictions économiques et excès de valorisation, le risque d’un retournement se précise.

La grande nouvelle est tombée vendredi dernier.

The Wall Street Journal rapporte :

« JACKSON HOLE, Wyoming — Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a ouvert la voie à une baisse des taux le mois prochain en déclarant que le marché du travail pourrait s’affaiblir suffisamment pour freiner l’inflation alimentée par les droits de douane. »

Les investisseurs ont compris le message. Youpi !

Yahoo! Finance rapporte :

« Le Dow Jones bondit de 800 points pour atteindre un niveau record, le S&P 500 et le Nasdaq s’envolent alors que la conclusion de Powell à Jackson Hole alimente les paris sur une baisse des taux en septembre. »

Le marché boursier est plus effervescent que jamais. Et comme nous le soulignons régulièrement avec pessimisme, toutes les bulles finissent par éclater. Notre méthode — non brevetée — pour faire face au risque d’une perte importante consiste simplement à rester à l’écart des principales allocations boursières jusqu’à ce que le ratio Dow/or tombe à 5.

Il n’y a rien de magique dans le chiffre 5. Il ne garantit pas que les actions ne baisseront pas davantage, mais il nous assure que nous faisons au moins une bonne affaire. Nous pouvons alors attendre tranquillement le prochain marché haussier.

Actuellement, le ratio est d’environ 13.

Pendant ce temps, tout semble indiquer que l’économie tient bon… pour l’instant. Mais il existe de nombreux indices qui nous montrent à quel point nous sommes proches d’un effondrement.

Après une progression de 12,8 % en glissement annuel le mois dernier, les importations ont encore bondi de 39,2 % ce mois-ci. Nous avons donc deux mois consécutifs de hausse du volume des importations.

Cela pourrait traduire une anticipation accrue de certains biens et matériaux avant les dates limites des négociations tarifaires en cours. Si tel est le cas, la hausse constatée ce mois-ci sera de courte durée.

En revanche, si les importations continuent d’afficher une forte croissance même après les échéances à venir, cela signifierait que les accords commerciaux conclus par le président Trump n’entravent pas la circulation des marchandises. Nous en saurons plus dans les mois à venir.

Les importations sont un indicateur des achats au détail, ce qui suggère que le secteur se porte bien. Mais attendez…

L’histoire semble incomplète.

Ainvest rapporte :

« Les ventes de boîtes en carton s’effondrent, indiquant une correction de la demande au détail aux Etats-Unis. »

Cette baisse pourrait refléter une contraction des dépenses de consommation, lesquelles représentent près de 70 % de l’économie américaine.

Selon la théorie classique, un ralentissement du marché boursier n’est confirmé que lorsque le secteur des transports est également en baisse. Les entreprises peuvent produire tout ce qu’elles veulent. Mais tant que les produits ne sont pas expédiés, il n’y a pas de vente… pas de transaction… rien pour stimuler l’économie.

La prudence reste de mise. Et à Wall Street, nous entendons sonner le glas.

Yahoo! Finance :

« Faut-il acheter à la baisse alors que l’action Palantir chute pour le septième jour consécutif ? »

TipRanks :

« L’action Palantir (PLTR) chute de 17 % par rapport à son plus haut historique ; voici comment acheter à la baisse sans risque. »

Benzinga :

« Palantir vient de passer sous la moyenne mobile à 50 jours : est-il temps d’acheter à la baisse ? »

Tout cela ressemble à une bulle. Palantir se négociait 250 fois ses bénéfices et 90 fois son chiffre d’affaires… des niveaux totalement absurdes.

Et maintenant, presque toute la presse financière n’a qu’une seule idée en tête : acheter à la baisse ! Même si la correction n’est guère plus qu’une ride sur le visage d’un jeune mannequin.

Un jour, lorsque le ratio Dow/or tombera à 5, les actions représenteront à nouveau de bonnes affaires. Les investisseurs seront alors lassés par les actions, et non plus séduits par elles. C’est lors de cette baisse-là que nous voudrons les acheter.

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