▪ Comment une banque trouve-t-elle sont argent — le financement qui va lui permettre justement d’exercer son activité de banque ?
L’argent que vous déposez sur vos comptes est crucial pour une banque. Ce qu’elle redoute le plus, c’est que ses clients retirent massivement leur argent. Pour comprendre pourquoi, voyons auparavant où les banques trouvent l’argent qui va leur permettre de financer leur activité tout en respectant les nouvelles règlementations.
▪ Une banque a plusieurs moyens pour trouver de l’argent
– Les capitaux apportés par les actionnaires (actions cotées) ou par les sociétaires (parts sociales pour les banques mutualistes), ainsi que l’accumulation de bénéfices non distribués qui constituent les réserves et donc des fonds propres « durs ». Ce capital peut financer certaines activités comme l’entrée au capital d’organismes du logement social pour des banques mutualistes régionales ; une participation minoritaire dans une banque étrangère ; ou tout simplement l’investissement dans des fonds communs de placement à risque (les FCPR, ou ce que l’on appelle aussi le private equity).
– Les emprunts sur le marché interbancaire. Lorsqu’une banque a besoin d’argent, elle peut l’emprunter sur les marchés financiers ou auprès d’autres institutions en émettant des obligations. Dans ce cas les acheteurs des obligations sont les prêteurs et c’est à eux que la banque paiera des intérêts. Elle peut emprunter au jour le jour jusqu’à un an sur la courbe monétaire, et sur du moyen/long terme en se basant sur les courbes des swaps. Par exemple : admettons que le taux de swap 10 ans est de 3%. Si l’Etat français émet à 10 ans à 3,50%, le spread de liquidité = 0,50%. Si la BNP émet à 10 ans à 4,80%, le spread de liquidité = 1,80%. Si l’Italie émet à 10 ans à 6%, le spread de liquidité = 3% etc.). La banque va prêter à des taux d’intérêt plus élevés que les taux auxquels elle emprunte et c’est comme cela qu’elle gagne de l’argent.
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– Les ressources émises sur le marché :
1/ à moins de un an sous forme de certificats de dépôt ;
2/ à moyen et long termes sous forme de ressources dites « seniors » (elles ne sont adossées à rien si ce n’est à la confiance que l’on a dans l’émetteur bancaire — autant dire que ce type d’émissions n’est pas ce qui se fait de plus fréquent aujourd’hui) ;
3/ à moyen et long termes sous forme de ressources dites « sécurisées » : obligations foncières adossées à des créances que la banque détient sur le secteur public territorial ; obligations à l’habitat adossées à des crédits immobiliers qui sont garantis. Vous le savez si vous avez pris un crédit pour acheter votre logement : lorsqu’une banque fait un crédit immobilier, elle prend une garantie (que vous avez payé dans le crédit) auprès d’un organisme spécialisé, par exemple le Crédit Logement. Donc la banque a un risque très faible. A partir de là, les banques peuvent émettre une obligation sur le marché, dite « obligation sécurisée » (en anglais covered bonds)… Sécurisée pour l’investisseur car garantie par des crédits hypothécaires de la banque émettrice. Comme c’est sécurisé, le rendement offert à l’investisseur est plus faible qu’une obligation bancaire classique adossée à rien (« en blanc », dit-on aussi) si ce n’est à la confiance que l’on a dans la banque qui émet.
Enfin, dernière source de financement pour les établissements bancaires, les ressources clientèle allant des dépôts à vue aux PEL en passant par les livrets d’épargne et les compte à terme.
Une banque doit veiller à ce que ses sources de financement (le carburant indispensable à la poursuite de ses activités de crédit et d’investissement sous toutes ses formes) soient aussi diversifiées et stables que possible.
▪ Une banque a besoin de la confiance des investisseurs et de ses clients
Vous voyez combien la confiance a de l’importance dans le maintien de cette stabilité. Les banques ont besoin de la confiance des investisseurs pour qu’elles puissent émettre de la dette obligataire — et qu’elle soit souscrite. Elles ont besoin de la confiance des actionnaires pour éviter une trop forte volatilité des fonds propres, et surtout, elles ont besoin de la confiance des clients pour disposer de ressources longues et stables. Par exemple, plus les clients auront confiance dans la banque plus ils lui confieront des fonds à long terme (plan épargne logement, compte à terme, emprunts obligataires à moyen et long termes — ce qui est vital pour les banques et elles se battent littéralement pour récupérer de la ressource clientèle.
N’avez-vous jamais été approché par votre banque sur des solutions de placement ? Les banques vont chouchouter le client sur ce type d’épargne longue car c’est pour elles moins cher que de devoir lever du cash sur le marché auprès de gros institutionnels.
Dans le même temps, la banque réduit son risque de liquidité, gagne un temps précieux et se prépare aux nouvelles exigences réglementaires de type Bâle III (qui demande que les crédits à long terme soient de plus en plus adossés à des ressources longues — qu’elles viennent du marché ou des clients).
Donc la confiance du « grand public », de vous et moi, est indispensable pour une banque ; elle fera donc tout pour éviter que ses clients ne viennent retirer massivement leur argent — d’où la catastrophe systémique que vous imaginez si tout le monde se ruait au guichet pour retirer son épargne.
Première parution dans le Billet du Trader du 05/10/2011.