La Chronique Agora

Pourquoi les salaires stagnent

▪ Aujourd’hui, nous allons creuser un sujet : les salaires. A la surface, nous nous lamentons sur le manque de tout progrès de la rémunération horaire aux Etats-Unis au cours du dernier demi-siècle.

Plus profondément, dans la glaise et le sous-sol, nous nous demandons comme il est possible que l’économie la plus riche et la plus technologiquement avancée de l’histoire, sur une période de fonctionnement de 50 ans qui a vu l’invention d’internet… le triomphe du capitalisme en Chine et en Russie… et un voyage sur la Lune — c’est-à-dire le demi-siècle le plus abondant de l’histoire humaine — a échoué à améliorer le sort de ses composants les plus importants.

Enfin, au niveau de la roche-mère, nous trouvons l’explication : les politiques de la Fed ne sont que des sottises dangereuses.

La semaine dernière, nous avons décrit et illustré le charlatanisme et l’incompétence derrière les prévisions économiques de la Fed. De toute évidence, elle n’est jamais au courant de ce qui arrive. Aujourd’hui, nous révélons ce que ses politiques ont causé.

▪ Commençons par une conclusion
Thomas Piketty se trompe sur la manière dont le monde fonctionne. Il voit le travailleur… et l’investisseur… se faisant concurrence pour les récompenses matérielles d’une société capitaliste. Et, en tant que gauchiste à l’ancienne, il part du principe que l’homme en salopette s’en tirera toujours moins bien. Le travailleur n’a que son temps et la sueur de son front à offrir à son employeur. Génération après génération, il n’a pas plus de temps ou de sueur qu’il n’en avait à l’époque de Jacob et Ismaël.

Si la richesse avait vraiment bénéficié d’intérêts composés de 4,5% depuis la nuit des temps, nous serions tous zillionnaires

Le capital, en revanche, augmente… année après année… devenant chaque jour plus important… avec des usines de plus en plus colossales… des cheminées de plus en plus sombres et sataniques. M. Piketty donne même le chiffre du taux auquel le capital augmente annuellement : 4,5%. Comme le souligne Jim Grant, c’est mathématiquement absurde. Si la richesse avait vraiment bénéficié d’intérêts composés de 4,5% depuis la nuit des temps, nous serions tous zillionnaires. Au lieu de ça, le capital augmente… puis se fait passer à tabac par les marchés baissiers, les dépressions, les guerres et les politiques des banques centrales.

En réalité, il n’y a pas de concurrence entre le capital et la main-d’oeuvre. Tous deux bénéficient, selon la rareté ou l’abondance relative de ce qu’ils ont à offrir, de leurs contributions mutuelles.

Le capitaliste apporte les ressources. Le travailleur les transforme en quelque chose qui vaut plus — y compris la valeur de son propre temps — que les ressources avec lesquelles il a travaillé. Plus le capitaliste est riche, plus il a besoin de mains qualifiées pour l’aider à faire fructifier sa richesse. Et plus le travailleur a de quoi travailler — une moissonneuse-batteuse, par exemple, plutôt qu’une pelle — plus il peut créer de nouvelle richesse.

Généralement, les capitalistes et les travailleurs deviennent plus riches — ou plus pauvres — de concert. Quand ce n’est pas le cas, c’est que quelque chose ne va pas.

Les lecteurs de ces colonnes le savent déjà. Les initiés utilisent toujours le pouvoir policier du gouvernement pour tromper les travailleurs, étouffer la concurrence, empêcher le progrès et généralement étrangler le bien public avec de la paperasserie, des taxes et des réglementations.

En l’occurrence, ils ont réussi à maintenir les salaires plus ou moins inchangés pendant 46 ans. Nous y reviendrons…

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