La Chronique Agora

Pourquoi les professionnels de la gestion financière sont-ils dépassés ?

La gestion financière personnelle bute sur un biais cognitif qui nous pousse à rester sur un sentier très étroit en croyant que nous y sommes en sécurité.

Aujourd’hui, nombreux sont les personnages aux biographies plus ou moins exactes qui assurent détenir le secret de la réussite, promettent monts et merveilles et affirment sans sourciller n’avoir jamais failli. Au milieu de toute cette hypocrisie, James Altucher dénote.

Lui ne tire pas le voile sur ses erreurs passées. Bien au contraire. Extrait du dernier livre de James Altucher :

« Au sortir de l’adolescence, mon père me répétait souvent : ‘ne fais pas les mêmes erreurs que moi’. J’écoutais attentivement ».

James a connu des succès colossaux, a échoué, puis réussi à nouveau. Il a créé 20 sociétés, dont 17 ont fait faillite. Il a vendu la première pour 15 M$, a tout perdu, puis en a vendu une autre pour 10 M$ quelques années plus tard. Depuis, ses investissements ne lui ont pas fait défaut. Préférez-vous apprendre de vos propres échecs ou de ceux des autres ? Vaste question. Après tout, dans les affaires comme dans la vie, c’est le parcours qui règle la mire.

Une chose est sûre : celui de James est si riche qu’il serait regrettable de ne pas vous en inspirer.

Vous apprendrez vite à connaître cet homme d’expériences, qui a réussi, dans sa grande sagesse, à conserver ce petit grain de folie propre aux personnes d’exception.

Dans ce livre, ce sont les idées qui prévalent. Les siennes, mais aussi les nôtres – celles qu’il nous encourage à former, à développer. Les idées font les richesses de notre siècle, la fortune de notre vie. Encore faut-il entretenir notre créativité, la stimuler, la sublimer.

Pour cela, une certaine discipline s’impose. Et un leitmotiv : choisissez-vous.

C’est la première fois qu’un ouvrage de James Altucher est publié et distribué en France. L’édition originale, Choose Yourself, a été classée parmi les 12 meilleurs livres Business de tous les temps par USA Today.

 

En exclusivité, James a souhaité vous en dévoiler quelques pages.

[Vous pouvez ensuite me retrouver en compagnie de James, à Paris, pour une interview exclusive et inédite durant laquelle James nous donne tous les détails de ce véritable guide vers la richesse, qui a déjà changé la vie de milliers de personnes à travers le monde…]

Vous pourriez trouver ce livre dans la section gestion financière, dans un magasin, ou sur un site. Le terme « gestion financière personnelle » n’existait pas avant 1970. Et dans de nombreux cas, ils avaient raison, à cette époque. Voici à quoi s’attendaient les gens.

Nous avons déjà abordé le schéma qu’à peu près tout le monde suivait : on allait à l’école. On allait à l’université. Là, on se constituait un réseau. On décrochait un emploi en tant que collaborateur junior dans une grande entreprise. On commençait à placer 10% de son revenu dans des structures imaginaires instaurées dans le cadre d’un partenariat État/banques, et libellées IRA, Roth IRA et 401(k), entre autres. [NDR : comptes épargne-retraite, aux États-Unis].

On grimpait les échelons. On surveillait la progression du marché actions. On surveillait l’augmentation de l’action de l’entreprise pour laquelle on travaillait. Et un jour, on était vice-président (voire plus !). Ensuite, c’était la retraite à 65 ans, avec suffisamment d’argent — la retraite étant versée par la Sécurité sociale — pour vivre jusqu’à 80 ans et quelque, après quoi on mourait en paix.

Bien entendu, il pouvait y avoir de mauvaises passes, en cours de route. Un divorce. Un licenciement ou un débauchage par une autre entreprise qui tournait mal. Mais ces mauvaises passes n’étaient pas si dures. Nous appellerons cette chronologie « l’échelle de la réussite ».

En deux millions d’années d’Histoire, l’humanité n’a jamais connu d’échelle de la réussite.
Mais après la Deuxième guerre mondiale et l’explosion de la prospérité, aux États-Unis, il a fallu prendre beaucoup de décisions :

Des secteurs d’activité entiers ont été créés pour répondre à chacune de ces questions. En fait, j’irai jusqu’à dire qu’une seule de ces questions continue d’être traitée par des gestionnaires pesant des milliers de milliards de dollars, et parfois même des centaines de milliers de milliards. Et ces gestionnaires commettent parfois des erreurs (l’effondrement de 2008, la bulle Internet de l’an 2000, la crise asiatique de 1997, le dévoiement du crédit à la fin des années 1980 et au début des années 1990, et ainsi de suite).

Certains ont connu une belle réussite. Je ne vais pas les citer. Mais beaucoup de monde a gagné des dizaines de millions de dollars en écrivant des livres, en faisant des émissions de télévision, en donnant des conseils, en créant des sociétés qui tentaient de répondre à toutes les questions ci-dessus et se concentraient sur l’une ou l’autre d’entre elles.

C’était ça, à l’époque, la gestion financière personnelle, et c’est toujours le cas.

Comme je l’ai indiqué, cette notion de gestion financière personnelle n’existait pas avant les années 1970. Elle n’aura pas beaucoup de signification au cours des années à venir d’ailleurs. Le monde a déjà changé, mais le secteur de la gestion financière personnelle est toujours porté par son élan, et les médias (des chaînes de télévision jusqu’aux maisons d’édition) ont préservé le mythe selon lequel vous avez besoin d’aide pour prendre les meilleures décisions concernant votre vie. J’ai cité séparément tous les points ci-dessus car tous ont un coût.

Par exemple, il faut payer pour aller à l’université. Vous devez payer pour acheter une maison. Si vous décidez de conserver longtemps votre emploi, cela a un coût. Lorsque vous prenez des décisions financières avec une banque, puis avec un conseiller financier et un fonds commun de placement, il y a un coût et des frais à tous les niveaux.

Cela tombe sous le sens, et c’est normal : tout se paye. Et dans de nombreux cas, vous retirez un avantage en payant. Voilà pourquoi les gens payent. À présent, les avantages sont de plus en plus rares, et ils se métamorphosent même en inconvénients. Mais beaucoup de gens — des millions, même — ne veulent pas en entendre parler. Ils pensent, et ils veulent croire, que ces mêmes règles s’appliquent toujours, et donc ils verrouillent la porte de leur propre prison, de sorte que personne ne puisse l’ouvrir de l’extérieur, même s’il n’y a pas de serrure.

Lorsque je m’exprime à ce sujet, on ne peut pas dire que les gens m’ignorent. L’idée selon laquelle l’économie a totalement changé et les anciens procédés ne fonctionnent plus met vraiment les gens en rogne. J’ai reçu de nombreuses menaces de mort. Beaucoup de gens incapables de gérer ce changement m’ont écrit pour me dire que je ne savais pas de quoi je parlais.

Mais pourquoi les gens sont-ils en colère ? S’ils ne sont pas d’accord avec moi — ce qui est clairement le cas — pourquoi ne se contentent-ils pas de m’ignorer ?

Je le répète, chaque aspect de « la gestion financière personnelle » (je ne vais pas conserver les guillemets) entraîne un coût : et parfois il est considérable. Parfois, il est si important que toute votre existence peut en être modifiée. Lorsque quelque chose coûte très cher, comme c’est souvent le cas pour les décisions concernant la gestion financière personnelle, un biais cognitif entre en jeu : le biais lié aux placements.

Un biais cognitif se produit lorsque notre cerveau — qui, armé des meilleures intentions, veut nous protéger de la nature — nous fait rester sur une voie étroite que l’on considère comme sûre pour différentes raisons.

Certaines de ces raisons sont génétiques.

Certaines sont dues à des habitudes contractées au cours de notre vie. Certaines viennent de vos fréquentations (votre « tribu »), et certaines viennent des gens que vous admirez.

Lorsqu’il se produit un évènement qui défie votre biais cognitif, une substance neurochimique appelée « cortisol » se propage dans tout votre cerveau. C’est cette même substance qui se déclenchait lorsque vous couriez à toutes jambes, il y a un million d’années, en voyant un lion. Bien entendu, les lions ne vous pourchassent plus dans les rues : mais votre cerveau n’est pas au courant.

L’équivalent actuel de la rencontre avec le lion, c’est peut-être la personne qui vous dit que vous avez pris une décision qui vous coûte trop cher. C’est là que le biais entre en jeu et que votre cerveau s’affole. « NON ! » « COURS ! »

Voilà pourquoi ce livre n’est pas pour tout le monde. Si vous dites à quelqu’un qu’il a fait une erreur en achetant une maison, même à présent, dix ans après l’explosion de la bulle immobilière, cela peut le rendre fou. Si vous dites à quelqu’un qu’aller à l’université, ce n’est peut-être pas la meilleure façon d’employer quatre années de son existence, et 100 000 $ de frais, à un si jeune âge, cette seule pensée peut le rendre dingue. Notamment s’il a déjà investi du temps et de l’argent et qu’il a besoin de repousser toute sensation de regret.

Si vous dites à quelqu’un que décrocher un emploi et un salaire n’est peut-être pas la meilleure façon de gagner de l’argent, qu’en réalité c’est peut-être bien la meilleure façon de courir à la faillite, il ne l’intègre même pas. Le biais lié à l’investissement est trop vaste. « Vous parlez de toute mon existence ! »

Voilà également pourquoi je vous demande de n’offrir ce livre à personne. Contentez-vous de le ranger.

Le point clé dont il faut se souvenir est le suivant : tous les aspects de la gestion financière personnelle ont un coût, ou entraînent des frais.

Ces coûts totalisent des millions d’euros sur toute une existence, parfois même en quelques années seulement. Ils sont si importants — et s’étendent à tellement de foyers peuplant l’économie — qu’ils créent souvent la différence entre richesse et insolvabilité. Sur le plan de la société, le résultat net est une augmentation de l’inflation, qui fait repartir le cercle vicieux de la gestion financière personnelle.

Voilà pourquoi il est temps de sortir de ce cycle. Il est temps de s’y mettre et de vivre selon les nouvelles règles énoncées dans ce livre.

Tout au long de ce livre, je parle d’abondance, de ce qui signifie souvent « argent ». Et dans presque tout le livre, vous pouvez partir du principe qu’il s’agit bien de cela.

Mais partez également du principe que l’abondance signifie « reconnaissance ». Vous pouvez ne pas être reconnaissant vis-à-vis des choses que vous ne possédez pas en abondance. J’ai beaucoup d’enfants, donc j’en suis reconnaissant. J’ai beaucoup d’amis, donc j’en suis reconnaissant. Si je suis bloqué dans les embouteillages, j’ai une abondance de temps me permettant de rester assis à écouter de la musique, réfléchir et rêvasser. Je suis également reconnaissant de vivre dans un quartier où tant de personnes voudraient résider.

L’abondance signifie d’innombrables choses. Ce livre explique comment je m’efforce de créer de l’abondance dans tous les domaines de ma vie. L’argent est juste un effet secondaire de la véritable abondance. Parfois, j’essuie des échecs lamentables, en essayant de créer de l’argent. Mais tant que mon abondance s’accroît, tous les effets secondaires de l’abondance s’accroissent également.

[Pour assister gratuitement à cet entretien exclusif avec James Altucher, cliquez ici !]

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