La Chronique Agora

Pourquoi le pétrole va grimper

pétrole

Les autorités se battent pour mettre fin au règne de l’or noir… mais le pétrole n’a pas encore dit son dernier mot – et le retour de l’inflation pourrait l’aider à faire son grand retour.

Ce n’est pas parce que les activistes ciblent un secteur que ce dernier est un mauvais investissement. Les capitalistes complotent… et le capitalisme survit. Il fait ses affaires comme il le peut, repoussant toutes les mauvaises surprises qui peuvent lui arriver.

Rappelez-vous que le gouvernement est réactionnaire par nature… tentant en permanence de protéger les élites qui le contrôlent. Ainsi, plus les autorités « transforment » un secteur, plus les initiés ont de chances d’en profiter.

Nous avons parlé des entreprises du tabac la semaine dernière. Notre vieil ami Chris Mayer a souligné que la transformation orchestrée par les activistes et les régulateurs n’a absolument pas nui aux investisseurs des grandes sociétés du tabac.

En 1998, le Tobacco Master Settlement Agreement a exigé des quatre principaux cigarettiers américains – Philip Morris, R. J. Reynolds, Brown & Williamson et Lorillard – qu’ils versent un minimum de 206 Mds$ au cours des 25 prochaines années pour régler les plaintes médicales à leur encontre.

Et puis… en 2012… The Tobacco Atlas déclarait : « les profits de l’industrie du tabac n’ont jamais été aussi élevés ».

Comment était-ce possible ?

Les conséquences de l’activisme

Lorsque les activistes ou les autorités ciblent un secteur, la première conséquence est simple : l’argent se détourne dudit secteur. Craignant des taxes plus élevées, une mauvaise publicité ou une réglementation plus stricte, les investisseurs passent leur chemin.

Personne ne se lance dans le tabac alors que les autorités essaient d’interdire la cigarette. De même, peu d’investisseurs mettront leur argent dans la construction de nouvelles plateformes pétrolières lorsque les autorités insistent pour qu’on passe au « vert ».

Cela a pour effet de rendre le capital existant – déjà investi dans le secteur – plus précieux. Pas de nouvelle concurrence en d’autres termes ; des profits plus élevés.

La deuxième conséquence – et la raison pour laquelle nous sommes si haussier sur l’énergie – est la suivante : le manque de nouveaux investissements entraîne une baisse de l’offre.

Or le niveau de vie actuel dépend en majorité de sources denses en énergie comme le pétrole et le gaz. Au fil du temps, le nucléaire, l’hydrogène, le solaire et l’éolien joueront sans doute de plus grandes rôles.

Mais pour l’instant, le gaz et le pétrole restent majoritaires.

Alors que toute nouvelle concurrence est éliminée ou presque… avec peu de croissance ou de nouveaux investissements… les compagnies pétrolières seront plus profitables que jamais.

Mais elles seront aussi transformées – en zombies.

La production va chuter… la demande continuera d’augmenter… et les prix vont grimper. (Plus tard, les activistes et les autorités accuseront les pétrolières « avides » d’augmenter les prix.)

L’utilisation de carburant est déjà revenue à ses niveaux pré-Covid aux Etats-Unis.

Et les investissements dans le pétrole et le gaz ont grimpé de plus de 50% depuis le début de l’année. A ce jour, le pétrole enregistre les meilleures performances.

Non seulement les investisseurs anticipent une hausse des profits, ils font aussi appel au pétrole et au gaz pour se protéger contre l’inflation.

Une fois qu’on commence à extraire le pétrole, les dépenses en capital sont « intégrées ». On peut poursuivre l’extraction jusqu’à ce que le puits soit à sec. On peut également facilement suivre l’inflation en ajustant les prix à la hausse.

Politique gouvernementale

Oui, c’est là le thème principal de ces derniers jours également – l’inflation.

Lorsque l’offre de biens et de services baisse (grâce à la zombification de l’économie) et que la masse monétaire augmente (durant les 12 mois d’hystérie Covid-19, les grandes banques centrales ont ajouté près de 10 000 Mds$ à leurs bilans)…

… M. le Marché rationne les biens et services susdits en augmentant les prix.

Ce qui génère toujours plus de notes de bas de page dans notre Chronologie d’une économie en déclin.

Le déficit budgétaire US l’an dernier était de 3 200 Mds$… ou 14,9% du PIB.

(En comparaison, l’an dernier, l’Argentine, avec 50% d’inflation, avait un déficit budgétaire de 8,5% du PIB.)

A présent, Joe Biden a proposé un budget à 6 000 Mds$. L’inflation est désormais une politique gouvernementale – intentionnelle… délibérée… et désastreuse.

Ragoût statistique

Le Financial Times nous en dit plus :

« Une mesure de l’inflation aux Etats-Unis, étroitement surveillée par la Réserve fédérale, a enregistré en avril sa plus forte hausse en glissement annuel depuis les années 1990, soit une augmentation plus importante que prévu, ce qui alimente les inquiétudes concernant la hausse des prix.

Il s’agit de l’indice des dépenses personnelles de consommation (PCE Index). Il augmente désormais de 3,1% en glissement annuel. (L’indice des prix à la consommation, IPC, autre mesure importante de l’inflation, a augmenté au taux annuel de 5% durant le premier trimestre). »

Cela n’est pas si alarmant en soi. Mais cela annonce la tendance inflationniste que nous prévoyons.

Si l’on combine les derniers chiffres de l’IPC et le PCE, le ragoût statistique « a de légers relents de stagflation », a déclaré Paul Ashworth, de Capital Economics.

Même ici, flottant au-dessus d’une mer de cristal sur les ailes du vent nord-atlantique vers nos bureaux actuels, en Irlande, l’odeur des zombies est manifeste.

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