La Chronique Agora

Pour savoir où va l’or, suivez le pétrole !

or, pétrole, pic, pénurie

Vous aimeriez savoir ce qui attend la production mondiale, et donc le prix, de l’or ? Un moyen pour l’anticiper est d’observer la production de pétrole : elle pourrait donner des indices sur le moment de la baisse définitive de la production… et donc de la hausse du prix.

La production mondiale d’or en 2021 est estimée aux alentours de 3 000 tonnes, ce qui représente une baisse de 1% par rapport à 2020, et de 9% par rapport au sommet historique de 2019, à 3 300 tonnes. On peut facilement attribuer cette baisse à la crise liée au Covid.

La précédente baisse de ce type a eu lieu de 2000 à 2008 ; elle résultait de deux décennies de baisse des prix, de 1980 à 2000, qui avait entraîné une baisse de 34% de la production.

La question qui s’impose est la suivante : où se dirige la production mondiale d’or, à l’avenir ?

Pic de production

Le sommet de 2019 est conjoncturel, puisque lié au Covid-19. Il n’est donc pas le plus intéressant à analyser. Ce qui nous intéresse réellement, c’est l’aspect structurel des variations.

Selon moi, le pic de la production mondiale d’or est vraiment très proche, car il sera intimement lié au pic pétrolier (World Total Liquids). La baisse de la production mondiale de pétrole et la hausse du prix du pétrole entraîneront mécaniquement et inévitablement une baisse définitive de la production d’or.

Cela aboutira à une accélération de la hausse du prix de l’once d’or. Et c’est la raison pour laquelle je suis toujours aussi haussier sur le prix de l’once d’or. Je conseillais déjà en 2001 l’achat de l’once d’or à 300 $. Depuis, son prix a été multiplié par 6. Et aujourd’hui, malgré cette hausse, je demeure aussi optimiste qu’en 2001 !

Vous aimeriez savoir ce qui attend la production mondiale d’or ? Suivez la production de pétrole, elle vous donnera le moment du corner sur l’or. Lorsque la production mondiale de pétrole va faiblir, celle de l’or déclinera en même temps.

Deux matières premières fortement liées

Pourquoi ? Car, pour obtenir 1 ou 2 grammes d’or, il faut parfois transporter et traiter une tonne de minerai ou de roche extraite à plusieurs kilomètres de profondeur (Afrique du sud), ce qui demande beaucoup d’énergie.

Ce qui est aussi très probable, c’est qu’en plus de la baisse de la production mondiale de pétrole les problèmes géopolitiques à l’échelle planétaire s’intensifient, ainsi que l’inflation. Ces deux facteurs vont eux aussi dans le sens de la hausse du prix de l’or. Attention, tous « les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des pays ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite ». (Ne vous trompez pas, la hausse du prix du pétrole est structurelle et non conjoncturelle).

Si vous pariez sur la hausse du prix de l’or, vous pariez aussi sur la hausse du prix du pétrole. Car, avec un pétrole peu coûteux, vous pouvez produire de l’or à moindre frais. C’est ce qu’il s’est produit entre 1980 et 2000. Pour moi, le plus important se trouve dans le graphique qui suit. Vous pouvez y voir que, depuis 60 ans, la hausse du prix du pétrole et la hausse de l’or ont la même trajectoire (le prix du pétrole a été multiplié par 23 pour que le graphique soit plus lisible).

La première vague de hausse de l’or et du pétrole a débuté au moment du 1er choc pétrolier, c’est-à-dire au moment où les Etats-Unis ont atteint leur pic de production de pétrole conventionnel en 1971 (d’autres vous diront que c’est à cause de l’embargo de l’OPEP, mais c’est un vaste sujet).

Dix ans de hausse ?

C’est aussi précisément à ce moment-là que les Etats-Unis abandonnent l’étalon-or. C’est une période très intéressante pour l’or et le pétrole, qui peut nous aider à comprendre les événements qui vont bientôt arriver.

On note trois grandes vagues de hausse : en 1970-1980, en 2002-2011, puis aujourd’hui. Et, à chaque fois, l’or et le pétrole évoluent ensemble.

Remarque : les deux précédentes vagues de hausse ont duré une décennie…

Avec son pic de production, le réchauffement climatique et le manque d’investissement dans le secteur depuis une décennie, le pétrole connaît une tempête parfaite. Cela a et aura bien évidemment des conséquences sur la production et le prix de l’or ainsi que de beaucoup d’autres métaux.

Pour terminer voici une citation très parlante du géologue français Louis de Launay :

« L’or, c’est quand on y réfléchit, quelque chose comme de la force vive emmagasinée, c’est de l’énergie passée à l’état de potentiel. »

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile