L’inflation atteint les prix des produits alimentaires, en hausse de 31% sur un an au niveau mondial. Ce qui est rendu possible par les politiques monétaires appliquées par les grandes banques centrales.
Les décideurs et économistes ne comprennent rien à l’inflation, parce qu’ils parlent de choses qu’ils ne connaissent pas.
Le réel, ils ne connaissent pas ! Ils connaissent les théories, les modèles, ils se commentent les uns les autres, mais la réalité leur échappe.
Les éléments de langage remplacent la véritable connaissance.
Regardez le graphique ci-dessous. Vous ne trouverez aucun prévisionniste ou aucun modèle pour vous expliquer ceci.
Et tout est à l’avenant. Les économistes parlent d’abstractions alors que les vrais mécanismes leur échappent.
Nous sommes depuis des années dans un monde ou le profit, les revenus, les recettes de certains producteurs, de secteurs entiers, sont comprimées. Autrement dit, ces agents économiques n’avaient pas le pouvoir d’imposer leurs prix et de réaliser le profit qu’ils espéraient. Les banques centrales – et le Covid-19 – viennent de leur donner une occasion en or de rattraper le temps et l’argent perdus.
Pour comprendre la hausse des prix actuelle, il faut connaître la vie, la nature humaine : les agents économiques saisissent une opportunité historique.
La politique monétaire pouvait contrer l’inflation
Les prix étaient réprimés, on était assis sur des ressorts et, d’un seul coup, avec les conditions exceptionnelles, permissives, les ressorts se détendent.
L’inflation était potentielle, elle était en réserve, puis elle se concrétise.
C’est une notion absolument essentielle à comprendre.
La politique monétaire a un rôle permissif. C’est-à-dire qu’elle autorise ou n’autorise pas les hausses de prix, mais elle ne les crée pas. Sauf quand on fuit devant la monnaie, mais c’est un autre aspect du problème.
Ce qui crée les hausses de prix, ce sont les volontés, les désirs, les besoins des agents économiques d’augmenter leur part dans le gâteau national, international et mondial.
Les marges bénéficiaires sont insuffisantes. La profitabilité du capital est insuffisante. Les revenus sont insuffisants. Les déficits extérieurs sont trop élevés.
Tout cela – entre autres – constitue des ressorts d’une inflation qui avant n’était que potentielle, mais qui, à un moment donné, trouve le moyen de s’exprimer.
Les prix de base alimentaires s’envolent… Comme le souligne Daniel Lacalle sur Twitter :
« Continuez d’imprimer, accusez la météo.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires a augmenté sur un an à un niveau alarmant de 31% en octobre.
L’indice des prix de l’alimentation et des boissons du FMI a augmenté à un rythme similaire.
En termes réels, les prix mondiaux des produits alimentaires sont désormais plus élevés qu’à leurs pics de 2008 et 2011. »
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]