La Chronique Agora

Comment la politique a tué le marché et l’économie

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La politique a tué le marché concurrentiel au fur et à mesure que l’emprise de l’Etat s’étendait. La politique devenant alors le moyen le plus facile de prospérer, les gens se sont dirigés de préférence vers cette activité qui permet de prendre par la loi plutôt que d’essayer d’échanger librement. Tandis que la croissance économique marque le pas, les profits issus de la politique augmentent.

Les investisseurs semblent attendre le résultat des toutes prochaines élections, comme s’ils attendaient que Donald Trump meure. Ils consultent leurs montres, vérifient leurs téléphones portables. Les sondages nous disent que « c’est couru d’avance ». Mais on ne sait jamais, le vieux briscard pourrait bien nous étonner.

Aujourd’hui, nous devons prendre du recul afin d’avoir une meilleure perspective.

Le Deep State est aux commandes

Nous avons observé de quelle façon le dollar post-1971, falsifié par l’Etat, avait modifié l’intégralité de notre société : notre économie… notre gouvernement… et notre vie de famille, également.

L’économie productrice de richesses a disparu ; désormais, celle qui l’a remplacée augmente la dette et supprime la richesse réelle.

Comme nous l’avons indiqué il y a quelques jours, si l’on calcule la croissance « réelle » du PIB (corrigée de l’inflation), selon la méthode employée sous le mandat de Reagan, on découvre que le pays s’est appauvri depuis 1989.

L’Ancienne République s’est envolée, elle aussi, avec son social-libéralisme américain au grand coeur et ses conservateurs grippe-sou et rechigneux.

A présent, le Deep State seul tient fermement les commandes du Congrès, de Wall Street, de la Défense, de la Santé, du monde universitaire et de la presse grand-public.

Envolés les repas cuisinés à la maison… les foyers de type Papa a raison [NDR : série télévisée des années 1950 vantant la stabilité d’une famille américaine modèle]… ces familles ne possédant qu’une voiture… les maris qui gagnaient le pain de la famille… et les femmes au foyer.

Aujourd’hui, les problèmes qui touchaient les quartiers pauvres — la drogue, les familles éclatées — se sont étendus aux banlieues résidentielles et zones rurales.

Comment cela s’est-il produit ?

Il n’existe que deux façons d’obtenir ce que l’on veut, au sein d’une communauté : par l’échange, ou en prenant.

Pour obtenir ce qu’il vous faut, soit vous travaillez, vous créez de la valeur supplémentaire, vous négociez et échangez, ou bien vous dégainez un pistolet.

Autrement dit, c’est le marché ou la politique.

Comment la politique a tué le marché

Mais la politique va au-delà d’une candidature à la présidence. Elle n’est ni figée ni bien maîtrisée. On dirait plutôt un liquide dangereux et volatil : une enzyme nocive issue des besoins physiologiques les plus primaires de l’être humain, et qui s’insinue au sein de l’économie et de la société.

Dans une certaine mesure, les gens sont tout aussi capables de faire de la « politique » que de commettre un meurtre. Certains y sont enclins. Et parfois, cela s’empare de toute une société.

D’abord, l’idée leur fait tourner la tête, vu les opportunités offertes. Avec le gouvernement… et son argent bidon… sur lequel s’appuyer, comment ne pas imaginer pouvoir faire tout un tas de bonnes choses.

Alors ils perdent un peu la tête… en agitant leurs pistolets et les pesos, en proclamant des droits et tout un charabia, et en s’engageant dans des projets auxquels il aurait mieux valu ne pas toucher… tout en gérant mal, de A à Z, les quelques choses qu’ils auraient dû faire correctement.

Finalement, ils se retrouvent avec un horrible bazar infligeant une terrible migraine à tout le monde.

Aujourd’hui, si vous dirigez une entreprise dans le domaine médical – assurances, ambulances, hôpitaux, médicaments, cabinet médical, instruments médicaux et analyses – vous vous retrouvez partenaire, en quelque sorte, de l’Etat. Que vous le vouliez ou non.

Il vous dit ce que vous pouvez faire ou non. Il approuve vos médicaments. Dans de nombreux cas, il détermine le prix auquel vous pouvez les vendre. Il peut vous faire mettre la clé sous la porte… ou vous enrichir.

Tout le secteur est politisé. Si vous voulez intégrer ce domaine, la première chose à faire est probablement d’engager un avocat et un lobbyiste, pas un médecin.
[NDRL : C’est pour retourner à votre profit ces distorsions de marché que nous avons créé un service bien spécial : FDA (comme Food & Drug Administration) Biotech Trader. Notre spécialiste de ce secteur, Ray Blanco, y spécule sur l’effet spectaculaire des décisions administratives sur les cours des valeurs biotechs. Pour profiter de ce service bien spécial, c’est ici.]

Lorsque votre entreprise tombe sous l’emprise de la politique, les intérêts du client… ou du propriétaire… ne sont plus prépondérants. La satisfaction du client fait place au lobbying, aux harcèlements, pressions, menaces, coups de poignard dans le dos, et à la séduction. L’entreprise se replie sur elle-même. Sa mission première est désormais de récompenser les initiés.

Dans un libre marché, la politique se limite d’elle-même. Tout ce qui vous empêche de fournir de meilleurs produits et services vous désavantage par rapport à vos concurrents.

La politique détruit votre entreprise.

Mais lorsque l’Etat prend le contrôle de l’économie, la politique a libre cours.

Alors, tandis que la croissance économique marque le pas, les profits issus de la politique augmentent. C’est le paradoxe de l’oeuf et de la poule. La croissance ralentit-elle en premier, la politique devenant alors le meilleur moyen de réussir ? Ou bien est-ce la politique qui ralentit la croissance ?

On ne sait pas. C’est peut-être bien les deux.

Le triomphe de la politique sur l’économie

Dans le cas des soins médicaux, par exemple, la part du PIB américain occupée par le secteur de la santé a augmenté : elle est passée de moins de 7% en 1970 à plus de 17% à l’heure actuelle.

Comment cela s’est-il produit ?

La politique…

Depuis 1970, le nombre de médecins a à peine doublé. Mais le nombre « d’employés administratifs », lui, a augmenté de 3 000%.

Même chose pour l’éducation. Les enseignants offrent un bon rapport qualité/prix ; le personnel administratif, lui, fait de la politique.

Depuis 1970, le nombre d’enseignants a augmenté d’environ 60%. Le nombre d’administrateurs non-enseignants a augmenté deux fois plus.

On constate la même tendance dans l’armée, également.

L’armée, dans un sens, c’est de la politique pure. Elle est censée recourir à la violence. Pourtant, même l’armée peut être ébranlée par la politique, et détournée de sa véritable mission.

Les forces armées idéales sont agiles et endurantes. Les combattants doivent être jeunes et vigoureux. Alors, à mesure qu’ils vieillissaient, le Pentagone avait coutume de leur dire que c’était « up or out : la promotion ou le licenciement. Les vieux soldats étaient du personnel inutile… sauf s’ils étaient destinés à atteindre le sommet.

Et ce personnel inutile au sommet s’est révélé fatal. Il a ralenti la prise de décision, voulu « mener un dernier combat ». Il a fait obstacle.

Lorsque les Etats-Unis ont remporté la Deuxième guerre mondiale, on ne comptait qu’un officier pour 10 soldats. A présent, il y a deux fois plus d’officiers… quatre fois plus de généraux… et, depuis, nous n’avons gagné aucune guerre.

Comme l’avait prédit David Stockman, ex-conseiller au budget de Ronald Reagan, il y a 30 ans… nous assistons au « triomphe ultime de la politique ». Les élections ne sont qu’un spectacle de foire, un détail.

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