La Chronique Agora

La politique des banques centrales aggrave les récessions (2/2)

banque centrale

C’est lorsque la crise surviendra que les conséquences d’années de mauvaise politique monétaire se feront vraiment sentir.  

Comme nous l’avons vu hier, la pénurie de crédit productif est très probablement le résultat des politiques monétaires expansionnistes mises en œuvre par les banques centrales, qui ont entraîné un détournement des richesses produites par les agents économiques productifs vers les agents économiques improductifs. Ce détournement a entraîné une réduction de la quantité de richesses disponibles, ce qui a ensuite entraîné une réduction de la quantité de crédit productif.

N’oublions pas que les politiques monétaires laxistes de la banque centrale ne peuvent pas se substituer au crédit productif. Si c’était possible, la plupart des économies du tiers monde auraient déjà éliminé la pauvreté.

Il convient de noter que, tant que la quantité de richesses continue de croître, les politiques monétaires laxistes peuvent donner l’impression d’aider à relancer la demande globale. Cependant, une telle politique risque d’affaiblir au fil du temps le processus de création de richesses, ce qui entraînera probablement, à terme, une baisse du niveau de vie des individus.

Une fois que la quantité de richesses commence à décliner, les tentatives de stimuler la demande globale par le biais de politiques monétaires laxistes ne feront qu’empirer les choses. A cet égard, le Zimbabwe et le Venezuela constituent des exemples frappants.

Une politique monétaire laxiste visant à stimuler la demande n’aura pas les effets escomptés, car une augmentation de la demande ne peut remplacer l’augmentation de l’épargne nécessaire pour permettre l’utilisation productive des facteurs de production inutilisés.

Notez une nouvelle fois que la banque centrale ne dispose pas de l’épargne nécessaire pour alimenter le processus de création de richesses.

La création monétaire permet-elle de relancer l’économie ?

Certains commentateurs sont d’avis qu’à l’aide des politiques monétaires laxistes de la banque centrale, l’économie pourrait repartir d’elle-même, tout comme il est possible d’amorcer une pompe en y ajoutant un peu d’eau afin qu’elle puisse ensuite pomper l’eau du puits.

Cette métaphore est cependant trompeuse étant donné que, sans une augmentation préalable de l’épargne disponible, aucun développement de l’activité économique ne peut se produire.

Encore une fois, injecter davantage de monnaie dans l’économie, et donc distribuer davantage de crédit non adossé à une épargne équivalente, ne permet pas de remplacer les biens d’équipement inexistants, c’est-à-dire les biens nécessaires à l’augmentation de la production de richesses qui permettrait par la suite d’absorber la main-d’œuvre et les capitaux inemployés.

Un facteur majeur contribuant à l’apparition de ressources inemployées réside dans les politiques monétaires laxistes conduites par les banques centrales. Ces politiquent entraînent en effet un détournement des richesses des activités productives vers les activités improductives.

Remarquez que les activités non productives ne peuvent pas survivre par elles-mêmes. Cet état de fait devient évident une fois que la banque centrale doit resserrer sa politique monétaire. Ce resserrement permet de mettre fin au détournement des richesses vers les activités non productives. Par conséquent, ces activités finissent par décliner, puisqu’elles elles sont incapables de survivre par elles-mêmes.

Il est donc évident que les politiques monétaires laxistes visant à éliminer le problème des facteurs de production inutilisés ne font en réalité qu’aggraver les choses. Le problème de l’allocation non optimale des ressources s’intensifiera encore davantage. Afin d’accroître le taux d’utilisation des facteurs de production inemployés, il est nécessaire de suivre les désirs des individus sur le marché et non ceux des bureaucrates du gouvernement.

Certaines activités seront durement touchées par la crise à venir

Compte tenu de la quantité de richesses actuellement disponibles, il est tout à fait possible que certaines activités soient amenées à disparaître et d’autres à décliner. Cela implique que les individus employés dans des secteurs dont les produits et services sont les moins prioritaires pour les consommateurs devront s’adapter.

Pour cela, ils devront soit accepter des salaires plus bas, soit se reconvertir dans des activités dont les produits et services sont plus fortement demandés par les consommateurs, ce qui implique qu’ils devront acquérir de nouvelles compétences.

Diverses ressources qui étaient affectées aux activités en situation de bulle devront être réaffectées à d’autres usages. Étant donné que la demande pour ces ressources risque ne pas être aussi forte qu’auparavant, leurs prix devront baisser.

De toute évidence, créer davantage de monnaie ne peut pas résoudre le problème des facteurs de production inutilisés. Ce qu’il faut, c’est du temps pour reconstituer le réservoir de richesses qui a été endommagé par les politiques monétaires laxistes menées par les banques centrales.

En ravivant le processus de création de richesses, nous pourrons augmenter la quantité d’épargne disponible, ce qui rendra possible ensuite l’utilisation des facteurs de production inemployés.

Nous pouvons donc en conclure que les politiques monétaires laxistes sont non seulement incapables d’éliminer le problème des facteurs de production inemployés, mais qu’elles vont au contraire l’aggraver.

La décision la plus importante que les autorités pourraient prendre consiste à reconnaître les dégâts causés par l’utilisation de la planche à billets et de cesser d’essayer de contrôler le système économique.


Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici

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