La Chronique Agora

Plutôt que la déflation… protégez-vous contre l'inflation

** Les braises ardentes de l’inflation ont déjà atterri sur le toit de chaume de la finance américaine. Pourtant, les investisseurs peuvent toujours acheter une assurance à bas prix contre l’inflation. Durant le reste de la semaine, nous allons examiner quelques-unes de ces "polices d’assurance" pour évaluer leurs avantages et leurs inconvénients.

– Puisqu’une nouvelle grande tendance inflationniste a de grandes chances de se produire, l’investisseur prudent devrait probablement prendre des mesures pour s’en protéger. "Mais attendez une seconde !", doivent se dire certains lecteurs. "Et si jamais une grande tendance déflationniste arrive avant ?"

– Bonne question. C’est possible. Mais nous commencerions quand même à nous préparer contre l’inflation. Pourquoi ne pas se préparer à une arrivée quasi-certaine de l’inflation, plutôt que se poser des questions sur l’heure incertaine de son arrivée ?

– Si un devin infaillible vous disait que votre maison allait brûler au cours d’une des cinq prochaines années, est-ce que vous vous diriez : "oh là là, je devrais peut-être essayer de déterminer en quelle année cela se produira, et ne pas payer d’assurance incendie pendant les quatre autres années" ?

– Vous pourriez deviner juste — économisant ainsi quatre ans d’assurance incendie. Mais vous pourriez aussi vous tromper, et perdre votre maison.

– A vous de choisir.

** Pour un observateur du marché, l’arrivée de l’inflation semble quasi-certaine. Ce n’est pas une certitude absolue, non, mais une quasi-certitude ; et elle se produira au cours des trois prochaines années. Alors pourquoi ne pas se précipiter sur les assurances contre l’inflation ? Pourquoi ne pas en acheter tout de suite ?

– Lorsqu’on regarde un graphique qui montre un panel de couvertures contre l’inflation et leurs performances au cours des huit dernières années de la terrible décennie de 1970, il est clair que l’or est le grand vainqueur. Mais nous mettrions un astérisque juste à côté de ses résultats, en raison de l’aide qu’il a reçu du gouvernement américain. Pendant la majorité des quatre décennies précédentes, le gouvernement américain a artificiellement baissé le prix de l’or, tout en interdisant aux particuliers d’en posséder. Par conséquent, quand le gouvernement a cessé de s’en mêler, le prix de l’or a fait la fête comme un adolescent que ses parents auraient laissé seul pour le week-end.

– En dehors de l’or, peu de capitaux ont réussi à tenir le rythme de l’inflation américaine, comme l’indique l’indice des prix à la consommation (IPC). Les capitaux solides comme l’indice CRB des matières premières et le franc suisse ont dépassé le CPI, mais les actions et les bons du Trésor sont tous les deux restés à la traîne.

– 30 ans plus tard, nous pouvons remarquer que la version moderne des couvertures contre l’inflation des années 70 n’a eu que des résultats médiocres au cours des 14 derniers mois. Il est clair que l’inflation n’est pas une préoccupation répandue. Mais c’est une des raisons pour lesquelles cela nous préoccupe, et également une des raisons pour lesquelles nous serions tentés d’agir maintenant, pendant que les couvertures contre l’inflation sont encore relativement bon marché.

– Notre instinct contrarien nous pousse — à tort ou à raison — à ne pas faire confiance au consensus, surtout quand le consensus se fie à une idée aussi stupide que la déflation… nous plaisantons, évidemment. Nous ne pensons pas que la déflation soit une idée stupide, seulement peu probable. Plus précisément, nous suspectons l’indice déflationniste d’être saisonnier, comme les jonquilles. Pendant un temps, on en voit partout. Puis, soudainement, il n’y en a plus nulle part.

– A suivre…

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