La Chronique Agora

Plus, moins, mieux, pire ?

▪ Alors, alors ? Plus, moins, mieux, pire ?

Mieux, bien sûr ! Il aurait été inconcevable de choquer les pauvres marchés en leur annonçant de mauvaises nouvelles — après une semaine difficile, ils méritaient bien un peu d’encouragement.

Vous l’aurez compris, je parle du PIB américain, que les places mondiales attendaient avec impatience vendredi. Les investisseurs n’auront pas été déçus ; le PIB a été révisé à la baisse comme prévu… à 1,6% en nouvelle estimation contre 2,4% annoncés à l’origine. Passons sur le fait que ce chiffre a été amputé d’un tiers, ce qui est quand même coquet — et réjouissons-nous : les choses auraient pu être pires ! On attendait 1,4% !

Les marchés américains ont manifesté leur allégresse en enregistrant leur plus belle hausse en près d’un mois : le Dow Jones s’est adjugé 1,65%, à 10 150,65 points, le Nasdaq a fait tout pareil à 2 153,63 points, et enfin le S&P 500 les a battus de peu avec +1,66% et 1 064,59 points en clôture. Ils ont décidé d’ignorer les derniers chiffres de la confiance du consommateur, mesurée par l’Université du Michigan : l’indice a reculé au mois d’août, à 68,9 contre 69,6 en première estimation.

Côté européen, on a été légèrement moins démonstratifs — peut-être parce que la conjoncture est moins "favorable" dans la Zone euro ? Tout de même, le CAC 40 a grimpé de 0,93% sur la journée de vendredi, terminant au-dessus des 3 500, à 3 507,44 points. Le Footsie britannique enregistre un gain de 0,89%, tandis que le DAX allemand gagnait 0,65%.

▪ Mais bizarrement, tandis que les intervenants jouaient la politique de l’autruche, la Fed a fait preuve d’une clarté à laquelle elle ne nous avait guère habitués. Durant le symposium de Jackson Hole, qui se tenait ce week-end, Ben Bernanke "a jugé que la reprise économique avait ralenti plus qu’attendu", nous dit Investir.fr.

Incroyable. Ah, mais attendez, ce n’était pas tout : "le patron de la Fed a indiqué que la Banque centrale était prête, si nécessaire, à adopter des mesures supplémentaires de soutien à l’activité".

Et voilà ! Il fallait s’y attendre. C’est une sorte de loi universelle : la Fed compense tout éclair de lucidité par un accès de crédit facile. La moindre mauvaise nouvelle est une excuse pour prendre des mesures d’assouplissement monétaire. Quantitative easing, vous avez dit quantitative easing ?

▪ Le pétrole, en tout cas, a été réconforté par les déclarations de Ben Bernanke et son soutien sans faille à l’économie. Le brut a grimpé vendredi, pour la troisième séance d’affilée. A New York, le brut léger a pris 1,81 $, à 75,17 $ le baril, tandis que le brent terminait sur une hausse de 1,70 $, à 76,72 $.

Et l’or ? Il ne bouge guère. La journée de vendredi s’est terminée à 1 235 $ l’once à Londres, contre 1 234,50 $ au premier fixing. Mais avec une Fed aussi sérieusement engagée dans les politiques inflationnistes et la création de monnaie, gageons que le métal jaune ne restera pas forcément à ces niveaux bien longtemps…

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