La Chronique Agora

La plus grosse bulle de tous les temps croise la plus grosse épingle

Attention aux éclaboussures : la plus grosse bulle de tous les temps va croiser la plus grosse épingle…

Marchés financiers ou guerres, une fois qu’on prend parti ou qu’on est impliqué, il est impossible d’être lucide. On devient une partie de la chose qu’on essaie d’observer.

Il a neigé pendant deux jours.

La neige sied à Paris. La ville est silencieuse et enchanteresse… comme une très belle femme sur le point de révéler un secret.

16 millions de morts

Dimanche dernier, nous sommes allé à la messe dans la petite église d’un village de campagne.

Tandis que le prêtre prononçait un sermon sur l’importance de suivre les traces du Christ, nous avons remarqué deux grandes plaques sur le mur – similaires à celles qu’on voit dans toute la France.

« A nos héros », était-il inscrit au sommet. Au-dessous, une très longue liste de noms de jeunes hommes tués durant la Grande Guerre de 14-18.

Nous avons essayé d’imaginer ce que le Christ aurait pensé d’une guerre visant à rendre le monde « plus sûr pour la démocratie »… et ce qu’il penserait d’une église célébrant les hommes qui y sont morts…

… Mais ce qui nous a le plus impressionné, c’est le nombre de noms. Cassat. Cassares. Catillion. Et ainsi de suite.

D’où venaient-ils, nous sommes nous demandé ?

Qu’est-il arrivé au village alors que tant de ses jeunes hommes étaient morts ? Y a-t-il eu quelqu’un pour coupé le foin ? Est-ce que quelqu’un a courtisé les jeunes filles ? Qui a endossé l’habit pour entrer dans les ordres ?

Comment les Européens d’une époque civilisée ont-ils pu se laisser entraîner dans une guerre aussi désespérément stupide… et ne pas arrêter de s’entretuer avant d’avoir fait 16 millions de morts ?

Cette question nous hante. Nous y revenons encore et encore.

Qu’est-ce qui pousse les êtres humains à faire des choses qui – vues à distance, du moins – sont de toute évidence auto-destructrices ?

Les marchés financiers ont été transformés en casinos

Pendant ce temps…

Les marchés continuent de s’agiter. Une troisième journée de prix fluctuants a laissé les actions et les obligations en déroute… tandis que la presse financière clamait ses craintes démesurées… et ses petits mensonges apaisants.

Mais depuis hier, nous commençons à revoir des chiffres dans le vert. Nous ne savons pas encore si la situation va déboucher sur le grand krach que nous anticipons, mais elle a déjà livré un message : prudence !

Bloomberg abordait le sujet avec Carl Icahn :

« ‘La bulle actuelle, c’est l’investissement passif, et c’est un grand danger’, a-t-il dit.

En fin de compte, elle implosera et pourrait mener à une crise plus grave que 2009, a-t-il ajouté.

‘Lorsqu’on commence à utiliser les marchés comme un casino, c’est une gigantesque erreur’, a dit Icahn. »

Les banquiers centraux fournissent l’agent frelaté aux casinos

Qui a transformé les marchés en casino ? Alan Greenspan, Ben Bernanke et Janet Yellen.

Ils ont distribué de l’argent factice trop facilement et pendant trop longtemps. Et chaque fois que les marchés ont essayé de corriger – en 1987, 2000 et 2008 –, ils ont redoublé leurs efforts inopportuns, apportant encore plus d’argent brûlant dans le casino.

Nos lecteurs américains nous accusent souvent de « critiquer » le président… ou le Congrès… ou la Fed – sans jamais offrir de solutions constructives.

Non, nous ne critiquons jamais. Et non, nous n’offrons pas de solutions constructives.

Si nous trouvons des solutions, vous pouvez être certain qu’elles sont entièrement inapplicables et proposées par pure plaisanterie.

Et nous voulons assurer à tous nos lecteurs que nous n’avons pas voté Hillary. Ni Trump.

Nous ne votons pas pour les mêmes raisons que nous ne critiquons pas et n’offrons pas de solutions.

Une fois qu’on prend parti, il est impossible de voir clair. On devient une partie de la chose qu’on essaie d’observer. Lorsqu’on a des enjeux dans un combat, on se soucie de son issue.

Le bruit des canons couvre les voix de la sagesse

C’est tout le problème de la politique partisane.

Si l’on y fait attention… on commence à s’en soucier. On se met à se dire que tout est une question d’une équipe contre une autre.

Les rouges contre les bleus. Les conservateurs contre les progressistes. Eux contre nous.

Soit on gagne… soit on perd. On concentre donc naturellement son énergie émotionnelle et intellectuelle sur le fait de gagner.

C’est comme partir en guerre. Des voix réservées et intelligentes peuvent vous expliquer pourquoi le combat n’en vaut pas la peine… pourquoi des choses plus importantes sont en jeu… et pourquoi une guerre va ruiner la nation, détruire le gouvernement et tuer ses jeunes gens.

Mais une fois que les canons commencent à tonner, les voix pleines de sagesse se taisent… et l’on ne pense plus qu’à la victoire. Ou à la survie.

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