La Chronique Agora

Pleut-il à Salta ?

▪ Nous sommes en transit actuellement — pas le temps de regarder ce que font les marchés ; nous allons donc vous donner un peu de nouvelles de notre ranch de Salta, en Argentine, où nous avons passé quelques jours…

C’est un endroit magnifique, dans le genre rude et majestueux. Au début du printemps, il fait froid et très sec, avec du vent. Le bétail maigrit. Mais les vignes, irriguées par un petit ruisseau, commencent à avoir des feuilles.

"Nous donnerons aux vaches ce qui reste de foin et de luzerne dans les champs. Cela devrait tenir jusqu’au début des pluies en décembre", a expliqué Jorge, le capataz (contremaître).

"Et s’il ne pleut pas ?" avons-nous demandé.

"C’est arrivé à la fin des années 90", a répondu Jorge. "Il n’a pas plu de toute l’année".

"Qu’est-il arrivé au bétail ?"

"Nous avons vendu quelques bêtes. Mais tout le monde essayait de se débarrasser de son bétail. La plupart des animaux sont morts. Nous en avions 3 000 quand la sécheresse a commencé. Il n’en restait que quelques centaines quand elle a pris fin".

Aux calamités imposées par la nature viennent s’ajouter celles imposées par l’homme. La plupart des pays fonctionne avec des politiques plus ou moins sensées, la plupart du temps… et les véritables désastres (causés par des politiques mal conçues à grande échelle) restent rare.

L’Argentine semble préférer un désastre permanent : une économie constamment sur le chemin du désastre… ou en passe d’en sortir

L’Argentine semble préférer un désastre permanent : une économie constamment sur le chemin du désastre… ou en passe d’en sortir.

Hier à sept heures du matin, une ambulance est arrivée tandis que le soleil se levait sur le col au pied du Mont Colorado. Que faisait-elle là ? Nous sommes sorti nous renseigner.

"Une femme est en train d’accoucher à Compuel", a expliqué Jorge. "Apparemment, il y a des complications".

"De qui s’agit-il ?"

"L’une de la famille Chaile".

"Mais comment vont-ils faire pour aller à Compuel ?"

"Ils ont demandé s’ils pouvaient emprunter trois chevaux".

"Oh… Bien sûr… sans problème"…

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