La Chronique Agora

Plan de défense civil en Allemagne : un exemple à imiter

cash

Les espèces préservent l’autonomie, ce qui est judicieux. Sachant que la NSA américaine vient d’être piratée. Les réseaux des banques sont-ils plus résistants ?

Les chiens ont commencé à aboyer à six heures du matin.

Le bruit des roues sur le gravier. Ensuite des voix. Environ une douzaine d’hommes discutant entre eux. La chasse est ouverte dans notre région — c’était la première près de chez nous.

Lâchez les chiens

Les chasseurs s’étaient réunis devant le corps de ferme de l’autre côté de la route. Un meneur les rassembla — il s’agissait en majeure partie d’agriculteurs d’âge mûr de la région –, puis leur expliqua la stratégie.

Ils devaient se mettre en position autour de l’un des grands bois, non loin… se répartir en une ligne… séparés de 100 m environ. Ensuite, on lâcherait les chiens.

Les chiens pousseraient le sanglier hors des bois, à découvert. Les chasseurs ne feraient feu que lorsqu’ils auraient une cible claire… en faisant attention à ne pas se tirer mutuellement dessus — chaque chasseur portant une veste orange afin de ne pas être confondu avec un sanglier.

Il y a des règles strictes et des coutumes locales. Il faut un permis. Les munitions ne peuvent être vendues qu’à un chasseur ayant un permis. Et tous les groupes de chasseurs doivent avoir l’approbation des autorités locales pour organiser une chasse.

Les chasseurs avaient leurs ordres. Ils retournèrent à leurs véhicules pour rallier le point de rendez-vous, à environ un kilomètre de là. A l’heure où nous écrivons ces lignes, à sept heures du matin, nous avons entendu les chiens mais aucun coup de feu pour l’instant.

Plan d’urgence en Allemagne

Dans le monde financier…

Les marchés boursiers continuent de flâner sans destination claire.

Les jours sont brûlants… calmes… et il ne se passe pas grand’chose. Mais il y a de mauvais présages… et l’atmosphère s’enfièvre.

En Italie, un tremblement de terre a fait plus de 200 victimes.

En France, sur une plage de Nice, les gendarmes ont forcé une femme à enlever son « burkini ».

En le portant, elle obéissait à une loi religieuse. Mais la ville de Nice… et 14 autres autorités locales… exigent qu’elle obéisse à leur loi laïque. Une loi lui dit de se couvrir ; l’autre de se découvrir.

Et en Allemagne, le gouvernement allemand conseille désormais à ses citoyens de se préparer pour « les urgences ».

Comme rapporté dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour la première fois depuis la Guerre froide, on conseille aux Allemands de stocker de la nourriture, des médicaments — et, fait intéressant, du cash.

Deutsche Welle, l’équivalent allemand de France Télévision, a expliqué :

« Une réserve d’argent en espèces constitue une part importante du matériel d’urgence dans n’importe quel foyer. Il n’y aura peut-être pas le temps de se précipiter à la banque et les distributeurs ne fonctionneront pas en cas de panne de courant ».

Tout ça fait partie d’un « plan de défense civil » débattu par le gouvernement allemand. Le plan annonce que les gens doivent se préparer à un événement — non-précisé — qui « pourrait menacer notre existence ».

A la Chronique Agora, nous espérons toujours le meilleur. Mais ce n’est pas une mauvaise idée que de prendre des précautions contre le pire.

A noter également : un groupe de mystérieux pirates informatiques appelé Shadow Brokers a passé la ligne de défense de l’unité informatique d’élite de la NSA et a volé certaines des « cyber-armes » les plus puissantes de l’agence.

Le groupe de pirates les vend aux enchères par Bitcoin. Quiconque proposera le plus haut montant recevra un dossier contenant le crypto-butin.

Si des mercenaires peuvent pénétrer l’un des systèmes les plus sûrs au monde, ne pourraient-ils pas faire de même avec le système monétaire électronique et effacer tous les comptes en banques ?

Notre conseil : suivez l’exemple des Allemands. Stockez de la nourriture et du cash.

De sérieux progrès

Pendant ce temps, alors qu’Elizabeth est toujours immobilisée après son accident d’équitation, nous nous habituons aux travaux domestiques.

Lundi, nous avons appris à faire une omelette aux champignons.

Hier, nous avons trouvé comment faire fonctionner la machine à laver et comment faire la toilette d’une patiente incapable de bouger.

Plus tard, nous avons étendu le linge.

Oui, nous apprenons des choses utiles — des choses que nous préférerions ne pas apprendre du tout.

La première chose, c’est la quantité de temps nécessaire pour s’occuper d’une invalide.

Il doit y avoir des millions de personnes qui connaissent bien ces cérémoniaux. Appeler le médecin… organiser les visites de l’infirmière à domicile… aller à la pharmacie… lever le patient… coucher le patient… préparer les repas… faire le ménage…

… Pfiou !

Hier, le médecin du coin est venu nous rendre visite. Nous lui avons expliqué ce qui s’était passé. Il a examiné la patiente avant d’appeler les urgences pour discuter du cas avec les médecins du service.

« Ils ne vous ont pas dit ? »

« Dit quoi ? »

« Pas étonnant qu’elle ait si mal et qu’elle fasse des malaises. Son dos est cassé ».

« Quoi ? »

« Non, ce n’est pas une fracture sérieuse… et pas de celles qui causeront des dommages permanents. Juste de petites esquilles. Elles ne sont pas vraiment dangereuses, mais extrêmement douloureuses ».

Il prescrivit plus d’anti-douleurs… nous demanda 33 euros… et repartit.

Nous pouvons aussi compter sur nos amis. Le bruit qu’Elizabeth était clouée au lit s’est répandu. Sachant qu’elle dépend désormais entièrement de son mari, ils doivent avoir pitié d’elle.

Un voisin est venu avec de la soupe chaude. Un autre a laissé un repas entier sur la table. Notre jardinier à mi-temps a récolté des tomates et des concombres dans son jardin, les a coupés en rondelles et y a ajouté des oignons.

Nous avons eu un choc en le voyant dans la cuisine. C’est un homme rude, mal rasé, aux mains dures comme du bois, une cigarette en permanence collée au coin des lèvres.

« Damien… Je ne savais pas que vous cuisiniez ».

« Eh bien, quand on est célibataire, il faut savoir cuisiner. Sinon, on meurt de faim ».

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