La Chronique Agora

Quel placement offrir à un jeune mineur ? (1/2)

A l’occasion des fêtes, offrir un produit financier aux plus jeunes peut être une bonne idée !

A l’occasion de Noël ou de la nouvelle année, il peut être judicieux de souscrire un produit d’épargne au nom de ses enfants ou petits-enfants. Mais lequel choisir ? En existe-t-il spécifiquement réservés aux jeunes ? 

Quand j’avais 10 ou 12 ans, mon grand-père maternel a ouvert un livret A à mon nom à la Caisse d’Épargne.

Chaque début d’année, nous allions ensemble à la banque, presque cérémonieusement, faire porter les intérêts sur le livret. Il fallait, en effet, se déplacer pour que l’employé imprime une bandelette de papier sur laquelle figurait le montant des intérêts de l’année, puis la colle à l’intérieur du livret. Plus âgé, je me déplaçais seul à la Caisse d’Épargne, mais toujours avec une grande fébrilité. J’étais pressé de savoir de combien mon capital s’était accru.

Tout l’argent que je recevais à l’occasion des fêtes de fin d’année ou de mon anniversaire était déposé sur mon livret. J’avais un objectif précis : pouvoir disposer de 10 000 francs – mon grand-père, qui était resté aux anciens francs, disait 1 million – le plus vite possible, en tout cas à ma majorité. Avoir cette somme en compte voulait dire, à mes yeux, que j’étais riche. Et que je pourrais peut-être, un jour, m’offrir une Jeep (que je n’ai finalement jamais achetée !).

C’est sans doute grâce à mon grand-père maternel que j’ai toujours cherché à épargner. En ouvrant ce Livret A, il voulait m’aider à avoir un petit capital pour plus tard. Il a aussi contribué à mon éducation financière et probablement permis que je m’intéresse très tôt à l’économie et à la Bourse.

Bref, il peut être judicieux d’offrir à un enfant – plutôt que le dernier gadget électronique à la mode – un produit financier destiné à l’accompagner toute sa vie (ou presque) et l’aider à se construire un patrimoine.

A l’époque dont je viens de vous parler – le milieu des années 1970, au moment des chocs pétroliers – les produits financiers étaient limités. Ils se sont multipliés depuis lors. Lesquels choisir pour un jeune mineur ?

Le livret A

Il est possible d’ouvrir un livret A au nom d’un enfant dès sa naissance. Cette démarche doit être réalisée par ses représentants légaux, la plupart du temps ses parents. Par conséquent, si un des grands-parents veut ouvrir un livret A, il doit demander aux parents de le faire. Le grands-parents pourront ensuite alimenter le livret A à leur guise, dans la limite du plafond.

Ce plafond est de 22 950 €, hors calcul des intérêts capitalisés (c’est-à-dire que l’ajout des intérêts peut porter la valeur du livret au-delà du plafond). Les intérêts sont calculés par quinzaine, le 1er et le 16 de chaque mois, mais ne viennent s’ajouter au capital que le 31 décembre de chaque année.

Depuis le 1er février 2023 (et jusqu’en janvier 2025), le taux d’intérêt est de 3%. Proposé aujourd’hui par toutes les banques, le livret A est exempt de toute fiscalité (ni impôt sur le revenu ni prélèvements sociaux), ce qui en fait un placement indispensable pour les jeunes mineurs.

Rappelons qu’il n’est autorisé qu’un seul livret A par personne, sous peine d’amende. Le titulaire du livret peut faire des opérations à partir de l’âge de 12 ans, avec l’accord de son représentant légal cependant pour les retraits. A partir de ses 16 ans, l’enfant est autorisé à retirer des fonds.

Précisons que le livret de développement durable et solidaire (LDDS), comparable au livret A en bien des points, n’est accessible qu’aux personnes majeures. Tout comme le livret d’épargne populaire (LEP).

Le PEL et le CEL

Le plan d’épargne logement (PEL) et le compte d’épargne logement (CEL) peuvent être ouverts dès la naissance d’un enfant également.

Le PEL, compte d’épargne réglementé, est conclu pour une durée minimale de quatre ans. Il permet à son titulaire d’obtenir un prêt épargne logement à un taux avantageux pour financer un projet immobilier. Il peut donc être judicieux d’en ouvrir un au nom d’un enfant afin de lui faciliter l’achat d’un logement le moment venu. Cependant, il faut avoir en tête que le PEL doit être utilisé, au plus tard, au bout de 15 ans après son ouverture.

Le versement initial sur un PEL est de 225 €. Les versements ultérieurs doivent être de 540 € minimum par an. Tout retrait avant la durée de quatre ans entraîne la clôture du plan. Le plafond du PEL est de 61 200 €. Il ne peut être dépassé que par la capitalisation des intérêts.

Depuis le 1er janvier 2023, le taux d’intérêt est de 2% (rémunération qui peut être amputée par les frais bancaires). Le taux passera à 2,25% au 1er janvier 2024. Les intérêts du PEL sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Le PEL peut être prolongé jusqu’à 10 ans. Au-delà de cette durée, il ne peut plus être alimenté.

Le CEL (compte d’épargne logement) est d’un fonctionnement plus souple que le PEL. Le versement initial est de 300 €, et les versements ou retraits ultérieurs (qui n’entraînent pas la fermeture du compte, contrairement au PEL) doivent être supérieurs à 75 €. Les dépôts sont plafonnés à 15 300 € (hors capitalisation des intérêts), et sont rémunérés à hauteur de 2%. La fiscalité est la même que pour un PEL. La fermeture du CEL et la récupération de l’argent épargné ne sont pas soumises à conditions.

PEL et CEL sont cumulables à condition qu’ils soient détenus dans la même banque, mais il n’est autorisé qu’un seul CEL et qu’un seul PEL par personne.

Nous verrons demain la suite des produits financiers qui peuvent être intéressants pour vos enfants et petits-enfants.

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