La Chronique Agora

Pariez sur l’ignorance des économistes et achetez de l’or, 3ème partie

Nous continuons notre décryptage des propos de l’analyste Ronald-Peter Stöferlé sur l’évolution du prix de l’or ; après les banques centrales, voyons un peu l’influence des pays émergents sur le métal jaune…

▪ Comment la politique des taux d’intérêts zéro entretient le risque
Stöferle explique que la politique monétaire traduit une « éviction désespérée du processus de destruction créatrice qui finira par avoir des conséquences négatives à long terme en matière de stabilité économique systémique. Les graines de la prochaine crise ont déjà été semées du fait de la politique de taux d’intérêts bas et de stimulus monétaire ».

Prenant les exemples de la Zambie et du Rwanda, il fait remarquer à ce sujet que « même des nations qui sont loin d’être des parangons de stabilité ont pu émettre des obligations sans aucun problème ».

« Quand le risque n’a plus de lien avec les gains, le système est voué à l’échec »

C’est ce qui conduit Stöferle à citer Charles Hugh-Smith : « quand le risque n’a plus de lien avec les gains, le système est voué à l’échec ».

▪ La migration d’or physique de l’ouest à l’est
Stöferle estime réaliste de penser que « la Chine détient actuellement 4 000 à 6 000 tonnes d’or », contre 1 054 tonnes officiellement. Néanmoins, il ne pense pas que l’Empire du Milieu accumule des barres de métal jaune en vue d’introduire un nouveau standard or, « car cela le priverait d’une grande partie de la flexibilité de sa politique monétaire à laquelle il recourt. […] La Chine accroît ses réserves d’or pour couvrir une perte potentielle sur ses énormes réserves de dollars ».

Plus généralement, Stöferle croit qu' »il est très probable que l’or soit de plus en plus thésaurisé et que sa circulation décline, tandis qu’il est de plus en plus détenu par des mains fortes ».

Il rappelle que « la demande issue des marchés émergents se montait à plus de 70% de la demande totale au cours des cinq dernières années. La seule ‘Chindia’ représentait 62% de la demande totale l’année passée ».

 

Selon lui, la demande asiatique n’est pas près de se tarir : revenus en augmentation ; épargne ; urbanisation et passage de sociétés agraires à des nations industrialisées ; craintes vis-à-vis de l’inflation ; absence de solutions d’investissement alternatives. Stöferle en profite pour souligner que « l’importance grandissante de la classe moyenne chinoise pour ce qui est de la demande d’or est […] largement sous-estimée ».

Stöferle juge que l’once « est proche de la fin de sa longue période de consolidation »

▪ Vers la fin de la consolidation technique
Stöferle juge que l’once « est proche de la fin de sa longue période de consolidation ». Tant les dernières données relatives au marché de la location de l’or que la reprise sur le front des minières le confortent en ce sens. Par conséquent, Stöferle est « convaincu qu’un plus-bas stable s’est formé ». Son objectif de prix à 12 mois est de 1 500 $ et son objectif à plus long terme de 2 300 $ reste inchangé.

A 1 300 $ l’once, faut-il acheter dès aujourd’hui ?

Pour Stöferle, nous avons affaire à « un point d’entrée contra-cyclique attractif ». Maintenant, posez-vous les deux questions suivantes : suis-je contrarien ou bien est-ce que je préfère m’en remettre au consensus ? Suis-je une main forte ou une main faible ?

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