La Chronique Agora

PIB et dette US : un peu d’arithmétique incroyable mais indiscutable

Inflation

▪ Le keynésianisme repose sur une croyance : un gouvernement peut lisser les cycles économiques en évitant les récessions ou les dépressions. Il suffit de prendre à ceux qui ont de l’argent (les riches, les rentiers) et qui sont capables d’encaisser cette perte sans broncher pour distribuer cet argent à ceux qui n’en ont pas (les chômeurs, les pauvres). Ainsi la consommation reprend et la récession est surmontée. Cette théorie revient à croire que la consommation crée la richesse.

A l’échelle individuelle, un enfant comprend aisément que ce n’est pas vrai. C’est l’activité qui — éventuellement — crée la richesse. « Eventuellement » car certaines activités se révèlent stériles et tout investisseur ou entrepreneur a le droit de se tromper. C’était justement le rôle sanitaire des dépressions que d’éliminer des activités stériles lorsqu’elles étaient en trop grand nombre. Le capitalisme est un système cohérent : pour qu’il fonctionne bien, il faut la faillite.

Mais une théorie aussi belle que « qui consomme s’enrichit » a la peau dure. Le néo-keynésianisme a raffiné cette idée politiquement séduisante. Lorsqu’il n’y a plus eu d’argent à distribuer, il a été remplacé par le crédit ; puis pour augmenter le crédit, il a fallu détacher la monnaie de toute contrainte matérielle (parité par rapport à une marchandise telle que l’or ou l’argent le plus souvent). La quantité de crédit et donc de monnaie-dette laissée à la disposition de l’économie par les grands planificateurs néo-keynésiens est régulée par le taux directeur de la banque centrale.

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1 000 euros investis sur sa recommandation du 29 juillet 2014 seraient en effet devenus 2 200 euros — en un seul trade et en moins d’une journée.

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Même quand on les complique, les idées fausses n’en deviennent pas pour autant vraies

Mais même quand on les complique, les idées fausses n’en deviennent pas pour autant vraies. Qui consomme encore plus à crédit, ne s’enrichit pas.

Entre 2002 et 2007 aux Etats-Unis, le crédit public et privé a augmenté de 21 000 milliards de dollars. Dans le même temps, l’activité, le PIB, s’est accru de 2 100 milliards. Un dollar de dette supplémentaire a donc acheté 0,10 $ de PIB supplémentaire. On peut tenter de vouloir noyer le poisson mais cette arithmétique est incontestable. La baisse des taux de la Fed a simplement permis de gonfler la bulle du crédit hypothécaire durant cette période.

Si une entreprise voulait contracter 1 $ de dette pour se procurer 0,10 $ de chiffre d’affaires, elle ne trouverait pas facilement de prêteurs.

▪ Mais le keynésianisme a la peau dure, très dure…
Fin 2008, l’expérience « crédit gratuit illimité » reprend. Nous en sommes à 5 800 milliards de dollars de dette supplémentaire. Entre temps, le PIB a augmenté de 1 100 milliards. Jusqu’ici, 1 $ de dette supplémentaire a donc acheté 0,19 $ de croissance. C’est toujours idiot, seulement un peu moins qu’en 2001-2007. Cette fois toutes sortes de bulles sont gonflées : crédit étudiant, crédit automobile, prêts à des entreprises surendettées (high yield), mais la plus grosse est celle de la dette publique…

Au total, depuis 30 ans, la masse de crédit a augmenté de près de 60 000 milliards de dollars, la dette publique fédérale de 17 000 milliards et le PIB de seulement 11 000 milliards.


En moyenne, en trente ans, 1 $ de dette supplémentaire achète 0,18 $ de croissance. Le keynésianisme ne crée pas de richesse, il crée simplement de la dette.

La banque y gagne une rente perpétuelle achetée sur le dos des habitants avec la complicité des élus locaux

▪ Pourquoi continuer, me direz-vous ?
Imaginez une petite ville avec une seule banque. La masse de crédit accordée par la banque ne cesse d’augmenter. L’activité de notre petite ville augmente un peu mais beaucoup moins que la masse des crédits. Les salaires de ses habitants ne suivent pas. Personne ne s’enrichit. Personne sauf… la banque bien sûr. La banque y gagne une rente perpétuelle achetée sur le dos des habitants avec la complicité des élus locaux qui se font mousser avec quelques installations payées à crédit.

Ce graphique du Financial Times vous montre qu’aux Etats-Unis, les bénéfices des entreprises financières augmentent plus vite que le PIB — et qu’en revanche, les bénéfices des entreprises non financières augmentent moins vite que le PIB.

Le keynésianisme n’est pas une théorie économique valide, c’est simplement une astuce pour enrichir les politiciens et les financiers.

On peut toujours discuter de ce qui arrive en premier, l’oeuf ou de la poule. Mettre la charrue avant les boeufs, en revanche, ne se discute pas : c’est une crétinerie.

Croire que la consommation crée la richesse, c’est tout simplement stupide. Mais comme le dit Bill Bonner, « les gens finissent par croire ce qu’ils ont besoin de croire quand ils ont besoin de le croire »…
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