La Chronique Agora

Le pétrole, la « relique barbare » et le bitcoin face à l’inflation

inflation

La hausse du pétrole, si elle dure, peut ranimer l’inflation. Dans ce contexte, les cryptomonnaies se montreront-elles supérieures à l’or ou l’argent-métal ?

Hier, j’étais face aux cours de bourse.

Il est rare que je scrute les cours en temps réels. Mais dans Crise, Or et Opportunités, mon collègue Graham Summers avait bien anticipé la hausse du pétrole. Nous avons soldé quatre positions gagnantes dans ce secteur le 2 novembre ; il nous en reste quelques autres que nous surveillons étroitement.

« Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs »…

Cette phrase est issue d’une pièce de Cocteau mais elle me revient souvent lorsque je lis les commentaires des analystes financiers pour expliquer après coup une hausse ou une baisse.

L’or a démarré une reprise « en douce, » faisant plus de 10% de gains sur l’année… rivalisant avec le CAC 40 !

La plupart des gens n’ont pas pris conscience du retour de l’or… et vont « louper » la fenêtre d’entrée…

Un groupe de lecteurs pourra participer aux gains grâce à nos analystes… mais n’attendez pas !

Cliquez ici pour accéder à la stratégie à mettre en place pour profiter de la hausse de l’or…

Pourquoi le pétrole monte-t-il ? Aramco et l’Arabie Saoudite ? Techniquement, la hausse sournoise du pétrole a commencé cet été, après les ouragans qui ont balayé les Etats-Unis. C’est un constat objectif et je n’ai aucune information sur le jus de crâne motivant les achats des traders. Cet été, les cours des actions de certains fournisseurs de services pétroliers américains entamaient également une trajectoire favorable. Depuis son creux de juillet, le pétrole a progressé de 32%.

Si cette tendance se poursuit, la hausse du pétrole pourrait devenir un évènement financier important. Qui dit hausse des prix de l’énergie dit inflation en devenir. Rien ne se fait dans notre monde sans énergie. Qui dit inflation dit sale temps à prévoir sur les marchés financiers. Les banquiers centraux seront au pied du mur.

Soit ils défendent l’illusion du pouvoir d’achat de la monnaie et ils sont contraints de relever fortement leurs taux. Ceci peut déclencher une cascade de défauts sur le marché obligataire privé et contaminer les marchés actions. Le secteur privé est surendetté et beaucoup d’entreprises zombies ne doivent leur survie qu’à des taux bas et à des refinancements complaisants.

Soit les banquiers centraux ne font rien ou pas grand-chose et les taux restent en retard sur l’inflation. Auquel cas, les Américains auront plus de mal à exporter leurs dettes et leurs déficits puisque le dollar perdra son pouvoir d’achat. C’est un peu la même crise que celle des années de choc pétrolier qui se profilerait. Cette crise qui avait vu l’or s’envoler…

Hier, l’or (et l’argent) a réagi à la hausse. L’or est subitement passé de 1 271 $ à plus de 1 282 $ l’once et l’argent de 16,5 $ à 17,2 $ l’once. Lorsque l’or progressait de 1%, l’argent de 4%. Comme au bon vieux temps… L’argent réagit toujours plus violemment que l’or lorsque le spectre de l’inflation s’agite.

Au même moment, du côté du bitcoin et des cryptomonnaies, c’était plutôt calme. Il est vrai que le bitcoin et ses nombreuses mutations génériques venaient de piquer une pointe les jours précédents.

Nous avons assisté à une création monétaire sans précédent de la part des banquiers centraux sans que les indices de prix à la consommation décollent. Le bitcoin est né après la crise de 2008 comme réseau de transaction indépendant des banques centrales et opérant avec une unité de compte en quantité limitée. Une monnaie privée non inflationniste.

Dans ce monde de monnaie virtuelle sans pression d’inflation, l’évolution du bitcoin a été bien plus favorable que celle de l’or. Il vous faut six onces d’or pour acquérir un bitcoin.

En cas d’inflation et de crise monétaire qui l’emportera : l’or (et l’argent) ou bien les cryptomonnaies ?

Récemment Goldman Sachs a estimé que l’or était meilleur que le bitcoin. Pour Morgan Stanley, c’est l’inverse.
[NDLR : découvrez ici l’étonnante confession d’un spécialiste des nouvelles technologies qui pourrait vous rapporter 300% de gains grâce aux cryptomonnaies… sans acheter un seul bitcoin (ou autres).]

L’idée qu’une devise immatérielle pourrait se montrer supérieure à l’or ou l’argent en cas d’inflation reste encore à éprouver.

Si c’était le cas, attendez-vous à ce que les banquiers centraux mènent leur combat sur tous les fronts : or, argent et cryptomonnaies. Toutefois, comme le montrent les livres d’histoire, multiplier les fronts et les combats est toujours dangereux.

Comme nous ne pensons pas que la monnaie des banquiers centraux soit une monnaie honnête, nous voyons cette dispersion de leurs forces d’un oeil favorable. La multiplication de monnaies privées non inflationnistes – quelle que soit leur nature – est une bonne chose pour nous, pauvres cobayes d’expérimentations monétaires criminelles.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile