La Chronique Agora

Pétrole : mort du marché et guerre des prix

▪ « De bons signes sur la demande tirent les contrats à terme sur le pétrole à la hausse », a récemment titré avec optimise le Houston Chronicle.

Mais, pendant ce temps, les stocks de pétrole américains sont aussi importants qu’ils l’étaient lors de la première année de la Grande Crise, en 1930 !

Beaucoup de pétrole… Une demande qui augmente doucement… Des contrats à terme à la hausse. Que se passe-t-il ? Peut-on tirer profit de cette situation ?

Pour en savoir plus, je me suis rendu à Houston la semaine dernière…

J’ai assisté à la Platts North American Crude Oil Conference. Deux journées de débats non-stop, pertinents, approfondis, de grande qualité, au sujet du développement énergétique aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Nous avons bien entendu beaucoup parlé de la forte chute des prix de l’année passée.

Parmi les principaux sujets abordés : où se dirigent les prix ? Et qu’arrive-t-il sur la scène de l’investissement ?

En est ressorti une idée importante, qui explique bien la ligne directrice du secteur et comment y investir à ce stade : l’idée de « mort du marché ».

Même si ce terme semble bien sinistre, c’est la clé pour tirer des profits en période difficile.

▪ Le krach des prix de 2014

pas mal de choses ont contribué au krach des prix du pétrole de 2014

Si l’on se penche sur le passé, on voit que pas mal de choses ont contribué au krach des prix du pétrole de 2014. Les signaux négatifs pullulaient… du moins rétrospectivement. Toutefois, personne n’avait prévu ce qui s’est passé l’année dernière. Qu’est-ce que cela signifie ?

En 2014, la production américaine de pétrole de schiste a augmenté. Nous savons tous cela. De l’autre côté du monde, les exportations de pétrole russe ont également augmenté, grâce au tout nouveau oléoduc Sibérie orientale-océan Pacifique, ce qui a fortement poussé les prix des exportations saoudiennes vers l’Asie vers le bas.

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Au sein de l’OPEP, les fraudes sur les quotas n’ont pas manqué. Quasiment tous les membres ont mis trop de pétrole sur les marchés au vu de la demande globale de base. En outre, la production de pétrole a augmenté en Libye et en Irak.

Entre temps, la croissance de la demande mondiale de pétrole a fortement ralenti, du fait du ralentissement de la Chine, de la faiblesse persistante en Europe et au Japon, et même de la croissance ralentie aux Etats-Unis.

En novembre 2014, l’Arabie Saoudite est finalement intervenue lors de la conférence de l’OPEP à Vienne. Elle a déclaré qu’elle ne ralentirait pas sa production de pétrole mais « laisserait les marchés se débrouiller ». 

▪ La guerre des prix

nous nous retrouvons à présent dans une classique guerre des prix du pétrole

En bref, nous nous retrouvons à présent dans une classique guerre des prix du pétrole. C’est-à-dire qu’à travers le monde, une offre de pétrole « trop importante » se déplace — achetée, vendue et échangée — à un prix inférieur au coût de production marginal, sans compter le coût de remplacement des barils.

Chaque année depuis ces dix dernières années environ, l’industrie pétrolière mondiale investit près de 750 milliards de dollars (ajustés à l’inflation) en dépenses globales d’investissement. Pourtant, aux prix actuels, les rentrées de trésorerie annuelles de l’industrie pétrolière dégringolent, en baisse de presque 1 500 milliards de dollars au niveau mondial si la tendance actuelle se maintient. En d’autres termes, le marché vit actuellement une agitation historique. La situation économique de l’énergie est tout simplement sens dessus dessous.

Si l’on se base sur des décennies de recherches économiques dans la guerre des prix, on peut s’attendre à ce que, dans les mois à venir, beaucoup de producteurs augmentent leur production. Ils produiront et vendront de plus en plus de pétrole à des prix bas, simplement pour maintenir leur trésorerie. Pour le producteur de pétrole, l’idée est de compenser la baisse des prix du baril par plus de volume.

Cependant, au niveau des marchés mondiaux, avec une croissance nulle de la demande, un plus grand volume de pétrole fera baisser les prix encore plus ; ou, au mieux, le « surplus » de pétrole modérera toute remontée rapide des prix. Ces derniers resteront « collés » vers le bas.

Malgré tout, la situation s’améliorera lentement… mais pourrait encore empirer, comme nous le verrons lundi.

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