D’après la plupart des analyses, l’Arabie Saoudite prévoit que le pétrole restera relativement bon marché pendant encore longtemps.
La semaine dernière, le royaume a dévoilé une stratégie sur 15 ans visant à rendre son économie moins dépendante de l’or noir. « Nous avons développé une véritable addiction au pétrole en Arabie Saoudite », a déclaré le prince Mohammed ben Salman.
Le royaume prévoit « d’augmenter les capitaux alloués à son fonds d’investissement souverain, pour les porter à 7 000 milliards de riyals |
Pour sortir de cette dépendance, le royaume prévoit « d’augmenter les capitaux alloués à son fonds d’investissement souverain, pour les porter à 7 000 milliards de riyals (2 000 milliards de dollars) contre 600 milliards (160 milliards de dollars) aujourd’hui. Pour ce faire, l’Etat prévoit notamment de vendre jusqu’à 5% du capital du géant pétrolier public Aramco », explique Reuters.
Les objectifs sont ambitieux : porter la part du secteur privé dans l’économie de 40% à 60%, ramener le taux de chômage de 11% à 7,6% (et pourquoi pas 7,5% ??) et multiplier par cinq les revenus non-pétroliers.
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Toutefois, les moyens pour parvenir à ces objectifs n’ont pas été précisés.
Mais qui a besoin de précisions ? Le prince Mohammed, âgé de 30 ans — et qui est aux manettes derrière le roi Salman –, a tous les moyens pour le faire dès qu’il souhaitera avancer.
Pourquoi pas ? C’est ce qu’il a fait lorsqu’il dirigeait l’armée d’Arabie Saoudite. Oui, le prince Mohammed est un homme occupé — vice-prince héritier, second vice-Premier ministre, chef de la Cour royale et président du « Conseil des affaires économiques et du développement ».
En plus de tout cela, il est ministre de la Défense — où il a semé une belle pagaille ces quinze derniers mois — « bizarre et auto-destructeur », voici comment Patrick Cockburn, correspondant au Moyen-Orient du journal anglais Independent, le décrit.
Des changements majeurs
Le royaume ne fait plus preuve de sa traditionnelle prudence lorsqu’il avance ses intérêts au Moyen-Orient. Sous le prince Mohammed, l’Arabie Saoudite s’est plus impliquée dans le conflit syrien tout en lançant des frappes aériennes au Yémen.
« Ces deux entreprises ont été un échec », écrit Cockburn :
« Un plus grand soutien à l’opposition armée au président Bachar el-Assad en Syrie au début de l’année dernière a permis aux rebelles de progresser mais a également provoqué une intervention militaire russe directe, ce qui rend Assad très difficile à remplacer.
Bombarder le Yémen n’a pas permis de déloger de Sanaa, la capitale, l’opposition houthi et, là où les Houthis se sont retirés, il y a le chaos à partir duquel al-Qaida dans la Péninsule arabique a établi son propre mini-Etat sur la côte sud du Yémen.
Les dirigeants saoudiens disent plus ou moins ouvertement qu’ils attendent le départ du président Obama de la Maison Blanche pour reprendre leur statut d’alliés préférés des Etats-Unis ».
Les Saoudiens commettent une grosse erreur en imaginant que l’hostilité à leur encontre disparaîtra après le départ de M. Obama |
« Mais les Saoudiens commettent une grosse erreur en imaginant que l’hostilité à leur encontre disparaîtra après le départ de M. Obama », ajoute M. Cockburn. Démocrates comme républicains soutiennent le souhait des familles des victimes et des survivants du 11 septembre de poursuivre le royaume du fait de ses liens avec les attaques terroristes. Idem pour la publication des « 28 pages » d’une enquête menée par une commission du Congrès US détaillant ces liens.
L’opinion des élites américaines se retourne également contre le royaume — à savoir, Nicholas Kristof dans le New York Times : « l’Arabie Saoudite légitime l’extrémisme islamique et l’intolérance dans le monde entier ».
Sans doute quelqu’un dans la hiérarchie saoudienne lit-il les principaux journaux américains. Bientôt les leaders en verront peut-être les signes avant-coureurs.
Et après ? Le royaume aura moins à perdre en dévaluant le riyal saoudien. Toute l’année, Jim Rickards a répété que cela est inévitable. C’est pour le royaume le plus sûr moyen de garder ses réserves de change qui ne cessent de diminuer alors que les prix du pétrole sont bas. Il semble que le prince Mohammed prévoit que les prix du pétrole resteront bas ces quinze prochaines années.