La Chronique Agora

Quelles perspectives pour le Brésil (et le tapering) ?

▪ De bonnes nouvelles ? De mauvaises nouvelles ? De mauvaises nouvelles qui sont de bonnes nouvelles ? De bonnes nouvelles qui sont de mauvaises nouvelles ? De mauvaises nouvelles qui sont de bonnes nouvelles qui sont de mauvaises nouvelles ? Le PIB américain augmente plus rapidement que prévu, donc la Fed va mettre le tapering en place, n’est-ce pas ? Mais la croissance du PIB est en grande partie une illusion parce que ce sont en majorité des produits invendus qui s’accumulent dans les rayons. Mauvaise nouvelle = pas de tapering, non ? Alors ce sont de bonnes nouvelles. Ou pas ?

Oh là là… nous n’en savons rien. Nous allons donc nous tourner vers autre chose.

"Quelles sont les perspectives pour le Brésil ?" avons-nous demandé à notre collègue Rodolfo Amstalden, d’Empiricus Research, à Sao Paulo. Il pleuvait dehors. Nous étions dans son nouvel appartement, avec vue sur le quartier branché d’Itaim.

"Tout dépend à qui l’on s’adresse", a-t-il commencé. "Mais selon nous, épouvantables. En fait, nous avertissons les investisseurs qu’une ‘tempête parfaite’ pourrait vaporiser les cours sur le Bovespa".

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"Il faut bien comprendre que les actions ont perdu 17% cette année. Et elles ont baissé de 30% par rapport au sommet atteint en 2008".

"Cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont bon marché. Le PER moyen est toujours de 17… pas très loin de la moyenne américaine".

▪ Quant à ce qui pourrait se passer en 2014…
"Pour commencer, nous sommes très sensibles à la politique monétaire américaine. Et il est possible que la Fed commence son tapering en 2014. Même si elle ne le fait pas, la crainte du tapering plombera probablement les actions brésiliennes".

"Deuxièmement, si vous suivez les affaires de près, vous savez peut-être que le gouvernement est pris de fièvre dépensière et que les obligations brésiliennes pourraient voir leur notation abaissée. Elles sont actuellement deux degrés au-dessus du seuil d’investissement. Une seule dégradation ne nous ferait donc pas beaucoup de mal. Mais cela pourrait faire beaucoup de dégâts sur les marchés. Deux dégradations, nous menant sous le seuil d’investissement, pourraient être catastrophiques".

"Pour aggraver les choses, il y aura des élections nationales l’an prochain. A moins que le Brésil perde la Coupe du monde de football, Dilma, l’actuelle présidente Dilma Roussef, sera réélue presque à coup sûr. Elle achète des votes dans tout le pays… en distribuant de l’argent. C’est n’est bon ni pour les affaires ni pour la Bourse".

"Un pays comme le Brésil a de très nombreux avantages. Si on le compare aux Etats-Unis, par exemple, notre population est bien plus jeune. Les Etats-Unis ont connu une époque dorée lorsque les baby-boomers ont atteint la quarantaine puis la cinquantaine… L’époque dorée du Brésil est encore à venir. La tranche de population la plus nombreuse est toujours sous les 30 ans, pas au-delà des 55 comme aux Etats-Unis".

"Evidemment, le Brésil possède aussi abondance de ressources naturelles — du pétrole, de l’eau, des terres agricoles — mais c’est de l’histoire ancienne. C’était l’ancienne économie brésilienne. La nouvelle est basée sur l’industrie et la vente — répondant aux besoins de la gigantesque classe moyenne qui est en train de se créer. C’est pour cette raison que les investisseurs devraient bien s’en sortir avec les valeurs brésiliennes à long terme. Mais pas forcément à court terme".

Le Brésil est un pays qui devrait prospérer… Mais toutes les générations se sont dit que "le Brésil est un pays d’avenir". Et à chaque fois, le gouvernement est intervenu et a empêché l’avenir de se produire.

Ce pourrait être terminé, cependant. Cette fois-ci, la combinaison de nouvelles technologies, de formation de capital et de démographie pourrait être trop forte pour que les autorités brésiliennes la contrôlent.

Nous verrons bien !

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