La Chronique Agora

De Pearl Harbor à la future déroute du marché obligataire

Deep State marché obligataire

Le 7 décembre est la journée de commémoration de Pearl Harbor.

L’effort de tenter de comprendre ce que Donald J. Trump signifiera pour l’économie américaine et ses marchés nous ont épuisé. Alors aujourd’hui, nous parlons de choses et d’autres…

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« Quel dommage que notre père ne soit plus en vie », nous a confié notre soeur, récemment. « Il aurait adoré retourner à Pearl Harbor. »

Le Sergent Bill Bonner, notre père, était un survivant de Pearl Harbor. Il avait menti à propos de son âge et s’était engagé très tôt (cela valait mieux que de travailler dans les aciéries de Donora (Pennsylvanie), pensait-il).

Et puis… quelle chance ! Il a été envoyé dans cette station balnéaire du Pacifique, la base de Schofield Barracks, à Hawaï.

Et s’il avait vécu assez longtemps, il aurait peut-être aimé y retourner pour la commémoration du bombardement… et peut-être apercevoir le Premier ministre japonais, le premier à se rendre sur place depuis cette visite des forces aériennes de l’Empire du Japon, en 1941.

« Comment était-ce ? », lui avons-nous demandé plus d’une fois.

« C’était la confusion » commençait-il, de façon laconique. « C’était un dimanche matin de bonne heure. J’étais encore au lit. J’ai entendu des explosions, mais j’ai d’abord pensé que j’avais une sacrée gueule de bois. Ensuite, lorsqu’on s’est rendu compte de ce qu’il se passait, on s’est précipité pour récupérer nos armes. On pensait qu’ils allaient débarquer. Ce n’est probablement pas plus mal, qu’ils ne l’aient pas fait. »

Rapidement, notre père et des milliers d’autres soldats ont talonné l’armée japonaise. D’une île à une autre, il a parcouru le Pacifique. Pour lui, la guerre s’est achevée aux Philippines, où il se préparait à envahir les iles japonaises.

« Ce n’est pas plus mal, probablement, que cela ne soit pas produit, non plus », disait-il pour conclure son expérience de la guerre.

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Tiens, le Bureau of Labor Stastistics (BLS) publie encore des balivernes…

Selon les statisticiens, aux Etats-Unis, le taux de chômage serait retombé à 4,6%, seulement : le taux le plus bas depuis 2007.

Certes, 178 000 personnes ont trouvé un emploi, le mois dernier. Mais attendez… Que vois-je ? 446 000 personnes, au total, n’ont pas trouvé d’emploi… et ont été exclues des chiffres du chômage parce que le BLS pense qu’elles devraient arrêter de chercher.

Le chiffre qui en résulte – les 4,6%, pas les 446 000 – est un élément venant à l’appui du gros titre du Financial Times : « Trump va hériter d’une reprise américaine en voie de consolidation. »

Bien entendu, le Financial Times a pratiquement tort sur tout. Là encore, il est à côté de la plaque, et pas qu’un peu.

Actuellement, 95 millions d’adultes sont sans emploi, aux Etats-Unis. Plus de 110 millions reçoivent des aides sociales de l’Etat, après examen de leurs revenus, « sous condition de ressources », comme on dit…

On dénombre 1,2 million de personnes employées en moins, actuellement, par rapport à il y a 16 ans. Et les prestations sociales (c’est-à-dire l’argent de quelqu’un d’autre) représentent 40% de tous les revenus salariaux.

La médiocre « reprise » et le marché haussier bidon (alimenté par des taux d’emprunt artificiellement bas, des rachats d’actions et l’espoir d’une relance par le déficit) arrivent en bout de course…
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Le marché obligataire – fondement de la structure financière américaine – vient d’expérimenter le plus énorme sell-off en 26 ans

Les niveaux d’endettement sont plus élevés que jamais. Et le nouveau gouvernement – qui espère augmenter la dette – débarque dans un chaos budgétaire comptant 20 000 milliards de dette publique avant même l’investiture…

C’est de la bonne santé, ça ?

Ouais… peut-être… mis à part le cancer… l’insuffisance cardiaque… le diabète et les ongles incarnés.

De quelle façon la « débâcle obligataire » peut-elle condamner les plans du futur gouvernement visant à relancer l’économie ?

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