La Chronique Agora

Les Pays-Bas, nouvelle menace sur la zone euro

▪ Le bilan du CAC 40 est négatif sur l’année. Le Dow Jones est repassé sous les 13 000 points. Le début de semaine a été difficile pour les marchés… et ce n’est qu’un début.

Reprenons :

Hier, le CAC 40 a accusé jusqu’à 2,92% de baisse, à 3 095,37 points — cela le met dans le rouge de 2,04% depuis le début 2012. A Londres, le Footsie perdait 1,70%, à Francfort le Dax lâchait quant à lui 2,77%…

… Côté américain on ne valait pas mieux avec -0,78% pour le Dow Jones, à 12 927,17 points, tandis que le S&P 500, chutait de 0,84% à 1 366,94, et que le Nasdaq dégringolait de 1% à 2 970,45 points.

▪ Les marchés semblent être passés en mode baissier
La hausse perpétuelle semble s’être bel et bien enrayée… mais il faut dire que les faits ne donnent guère de grain à moudre aux traditionnels « permabulls ». Les Etats-Unis ne publiaient aucune statistique hier, si bien que n’est apparu aucun contrepoint potentiel aux mauvaises nouvelles en provenance d’Europe et de Chine.

En effet, l’indice PMI Markit composite (réunissant l’industrie et les services) publié hier montre que l’activité ralentit en France… en Allemagne… et dans la zone euro. Il a atteint 46,8 points en France — un plus bas de six mois. Il a baissé aussi en Allemagne, à 50,9, et dans l’ensemble de l’Europe des 17, à 49,1. Rappelons que le seuil des 50 représente traditionnellement la séparation entre croissance et récession…

Les marchés obligataires traduisaient eux aussi la nervosité des intervenants, avec de nettes tensions notamment sur les obligations françaises, comme l’explique le site Investir.fr : « reflet de la nervosité du marché, l’écart de rendement entre l’obligation française à 10 ans et le Bund allemand de même échéance a atteint 154 points en milieu de journée avant de revenir autour de 147. Le rendement du papier espagnol à 10 ans est repassé au-dessus des 6%. Paris a émis ce lundi pour 7,46 milliards d’euros de bons du Trésor à trois mois, six mois et un an à des rendements en légère hausse. Dans ce contexte, l’engagement du G20 à fournir 430 milliards de dollars au FMI n’a aucun impact sur la tendance ».

Il y a deux semaines, 430 milliards de dollars au FMI auraient à coup sûr motivé quelques pour-cents de hausse pour le CAC 40. Aujourd’hui, la nouvelle tombe dans l’indifférence la plus totale…

▪ Le bloc européen continue de se fissurer
Eh oui — et avec une nuance encore plus inquiétante cette fois-ci… Parce que bon, c’est une chose lorsque des pays « périphériques » comme l’Irlande, l’Espagne, la Grèce, l’Italie et al. Font des leurs… mais c’en est une autre quand un pays « vertueux » comme les Pays-Bas commence à donner des signes de faiblesse.

Les Echos nous en disent plus : « mis au pied du mur par le refus inopiné du Parti de la liberté de Geert Wilders de souscrire à sa politique d’austérité, [le Premier ministre] Mark Rutte, à la tête d’une coalition minoritaire depuis un an et demi, a remis officiellement hier la démission de son gouvernement à la reine Beatrix. Ce retour à la case départ sur l’échiquier politique néerlandais intervient au plus mauvais moment, au point que cette crise qui a éclaté ce week-end dans un pays de la zone euro s’est avérée dès hier un élément perturbateur sur le marché obligataire ».

« En outre, la semaine dernière, trois jours avant que n’éclate la coalition, l’agence de notation Fitch avait fait les gros yeux au ‘modèle des polders’ en menaçant le royaume de lui retirer son triple A. Voici deux mois, son homologue Standard & Poor’s avait aussi placé les Pays-Bas sous surveillance négative avec le risque d’une dégradation de sa note AAA ».

« L’indiscipline néerlandaise en matière budgétaire est désormais patente. Le déficit va atteindre la somme record de 28 milliards d’euros l’année prochaine, selon les prévisions du Bureau central du plan (Centraal Plan Bureau) publiées le mois dernier. Un chiffre qui va faire passer ipso facto le déficit budgétaire à 4,5% du PIB en 2013″.

Ajoutez à cela l’élection présidentielle en cours en France, et vous obtenez un mélange explosif — qui donne parfaitement raison au vieil adage boursier : en mai, vendez et partez !

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