Qui sera capable d’expliquer au nouveau président qu’une bombe de 35 000 milliards de dollars de dette est prête à lui exploser au nez ? Qui lui expliquera comment le système monétaire est truqué et par qui ?
La presse grand public se concentre sur le recrutement des membres clés du cabinet de Donald Trump.
Jusqu’à présent, notre nom n’a pas été cité.
Ces choix – ceux de ses capitaines et colonels – sont censés être particulièrement importants. Car Trump n’a pas passé sa carrière au sein d’un gouvernement mais dans des entreprises privées… à New York, en Floride et au New Jersey, pas à Washington (DC).
Donc, à présent qu’il marche en direction de la capitale du pays, il va avoir besoin de lieutenants qui sachent y naviguer.
On présume également que le président-élu n’a pas d’idées précises concernant ce qu’il veut accomplir… ni comment il va s’y prendre.
Des collaborateurs et des adjudants
« Make America Great Again » est un slogan de campagne.
Cela laisse une grande place à l’interprétation. Et ce sont les gens qui planchent avec Trump, dans son club de golf du New Jersey, qui s’en chargeront.
M. Trump est peut-être un remarquable négociateur. C’est peut-être un excellent homme d’affaires et acteur. Il est certainement doué pour la persuasion, et sait remarquablement bien promouvoir une marque.
Mais avec autant d’activités, et une capacité d’attention réputée si courte, il serait surprenant que Trump ait le temps de se poser des questions sur le système monétaire américain.
Avec tant de postes à pourvoir et tant de collaborateurs et adjudants clés nécessaires – sans parler de la stratégie et des décisions tactiques à prendre – M. Trump n’aura pas le temps de penser énormément au système monétaire du pays, ni à qui le confier.
Il aura besoin de quelqu’un pour le conseiller. Il est plus que probable que ces candidats n’auront pas été choisis par M. Trump, mais par d’autres conseillers qui ont leurs entrées.
Inévitablement, on va lui présenter des gens ayant une réputation dans leurs domaines… peut-être diplômés d’un Ph.D… ou peut-être des gens ayant prouvé qu’ils savaient comment faire pour gagner de l’argent, dont le CV arbore des carrières extraordinaires à Wall Street, et qui possèdent des résidences secondaires dans les Hamptons payées à crédit.
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M. Trump n’aura aucune raison de douter d’eux. Ils sauront forcément de quoi ils parlent.
Et à moins de creuser lui-même, il n’aura aucun moyen de savoir si leurs connaissances sont fondées sur du bla-bla intéressé… ou d’authentiques savoirs et expériences.
Dommage.
Des cracks et des conseillers
L’un d’eux évoquera-t-il que l’Amérique est exposée à une bombe : une dette d’environ 35 000 milliards de dollars (selon nos estimations, c’est le fardeau du surendettement qui pèse sur notre économie) ?
Que cette dette pourrait bien exploser durant son mandat ? L’un d’eux dira-t-il à M. Trump qu’il avait raison… que tout le système est corrompu ?
Ces banquiers d’élite et cracks de la finance – les conseillers des présidents américains issus des deux partis – l’ont empêchée d’exploser sur toute une génération.
Ils l’on fait en y ajoutant des charges d’explosif.
Ils ont fait en sorte que l’on puisse se procurer facilement de l’argent. Mais ce fut un nouveau genre d’argent, fondé sur le crédit et non sur la production et la richesse réelle.
Leurs amis, concentrés sur la Côte Est et la Côte Ouest, ont perçu ce nouvel argent sous forme d’augmentation de la valeur des actifs et d’augmentation de leurs salaires et bonus. La classe moyenne, quant à elle, a vu son salaire baisser, et s’est davantage endettée.
Le système est truqué en faveur de l’establishment qui le dirige. Les électeurs n’ont pu élucider de quelle façon, exactement… ou plutôt qui truquait. Ils n’ont pas eu davantage le temps de le découvrir que leur candidat, Donald Trump.
Mais ils savaient que leur propre élite les escroquait.
Prolifération de l’élite de la Parasitocratie
Les nations ont des élites parce qu’elles sont utiles.
Il existe des choses – telles qu’un système monétaire – qu’un être lambda ne devrait pas être obligé de comprendre.
Il devrait être capable de s’occuper de ses affaires, en se reposant sur des personnalités influentes – issues des secteurs privés et publics – pour s’assurer que les choses sont correctement gérées.
Bien sûr, cet être normal n’est pas né d’hier.
Il sait que le pouvoir corrompt. Et il s’attend forcément à ce que l’élite utilise ses fonctions en vue de s’enrichir. Peut-être bien que les insiders détournent 10% ; il est prêt à tolérer une petite quantité de transactions biaisées, si cela permet aux choses de mieux fonctionner.
Mais parfois les élites deviennent des parasites. Elles ne s’arrêtent pas à 10%. Elles prennent 20%… ou 40%… voire davantage.
Et elles truquent le système de façon si intégrale qu’un honnête salarié a du mal à s’en sortir. En Amérique, aujourd’hui, les 5% les plus riches – l’élite financière – se sont approprié pratiquement toute la progression des salaires enregistrée au cours de ce siècle.
Comment ont-ils fait ?
Nous doutons fort que M. Trump le découvre lors de ses entretiens de 35 minutes avec les candidats à des postes d’élite.