La Chronique Agora

Petit aperçu de la fin du monde

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La semaine dernière, nous avons eu un aperçu de la fin du monde.

L’ouragan Matthew s’approchait des côtes de Floride ; la panique s’est installée. Les stations-service se sont retrouvées à court de carburant. Les banques n’avaient plus de cash.

« Evacuer ou mourir », nous a-t-on dit. Ne voulant faire ni l’un ni l’autre, nous avons loué une voiture et avons conduit jusqu’au Maryland.

Echapper à la tempête

« Nous allons rester là », avions-nous proposé au concierge de l’immeuble.

« Vous ne pouvez pas. Nous allons verrouiller les locaux. Vous devez partir ».

Nous redoutions l’idée de conduire. Les routes allaient être bondées. Ce serait un cauchemar. Mais il s’est avéré que la route 95 était dégagée de Palm Beach à Richmond, où nous avons passé la nuit.

Nous avons roulé vers le nord en toute tranquillité jeudi, croisant des convois entiers de camions de réparation électrique allant dans la direction opposée.

Mais tandis que nous longions la côte du nord de la Floride, de Géorgie et de Caroline du sud, nous avons pu constater le désastre se déroulant à nos pieds.

Les routes entrant dans Savannah, Beaufort et Charleston étaient fermées. La circulation, sur les autoroutes sortant de ces villes, était complètement bloquée. Les gens avaient dû passer des jours entiers à parcourir quelques kilomètres pour se mettre en un lieu plus élevé. Ou bien ils étaient pris au piège dans les basses terres à se demander jusqu’où l’eau monterait.

Lorsque les choses tournent mal, elles tournent bien plus mal qu’on ne s’y attend. Il y a très souvent des ouragans sur la côte. C’est routinier. Relativement prévisible. On sait à quoi s’attendre. Les gens devraient être préparés. Pourtant, une fois vraiment au pied du mur, leurs plans les plus aboutis prennent l’eau — littéralement.

Comment échapper à un ouragan ?

Vous pouvez rendre visite à votre soeur pendant quelques jours. Facile. Avec 36 heures encore avant l’ouragan, vous pourriez penser que vous avez largement le temps. Mais déjà, les voisins paniquent.

Lorsque vous arrivez à la banque pour retirer du liquide, vous vous apercevez que les caisses sont déjà vides. Votre vol est annulé. Vous ne pouvez pas trouver de carburant là où vous en achetez d’habitude. Vous ne pouvez même pas vous offrir un bon repas — à Delray Beach, les restaurants étaient fermés deux jours avant que l’ouragan n’arrive !

Vous essayez de rester calme. Vous n’êtes pas inquiet. Tant que vous ne bougez pas, vous êtes au sec.

Le pire qui puisse arriver, c’est de devoir vous rationner pendant quelques jours — et vous passer de la climatisation. (Nous avions pour notre part quelques bouteilles de vin ainsi que du fromage et des crackers ; que demander de plus ?)

Pourtant, vous pouvez vous retrouver pris dans une situation que vous ne pouvez pas contrôler — forcé d’évacuer avec des milliers d’autres. Ou pire : coincé sur l’autoroute dans une pluie torrentielle… voire balayé par la crue.

Dans l’ouragan, la panique était limitée et facilement contrôlée. Il n’y avait que quelques zones vraiment en danger.

Les gens savaient à quoi s’attendre. Et ils savaient que lorsque la tempête serait passée, la vie ne tarderait pas à revenir à la normale. Ce n’est pas « la fin du monde ».

Mais imaginez une panique financière. Personne ou presque ne comprend ce qui la cause. Personne ou presque n’y est préparé. Personne ne sait combien de temps elle durera. Personne ne sait à quoi ressemblera le monde lorsqu’elle prendra fin. Et elle concerne le monde entier. Nulle part où se réfugier.

Une vraie panique financière

La prochaine grande panique sur les marchés financiers signera probablement la fin du monde — dans le sens où le monde tel que nous le tenons pour acquis disparaîtra rapidement.

Cela commencera très probablement par la faillite d’une banque majeure… suivie d’un plongeon des cours boursiers. Janet Yellen dira que la situation est sous contrôle. Les banques centrales promettront de nouvelles « mesures de relance ». Mais la panique ira en s’intensifiant.

Ni les banques centrales ni les autorités financières ne comprendront ce qui se passe. Elles proposeront des remèdes de charlatan… mais la crise ira trop vite pour elle.

Elle ira trop vite aussi pour les investisseurs.

Les investisseurs obligataires surveillent l’inflation. La Fed surveille ses données. Elle est prête à agir rapidement. Et les investisseurs encore investis en Bourse se disent qu’ils sortiront dès que le marché baissier commencera.

Mais une fois qu’une véritable panique a commencé, il est déjà trop tard.

Les marchés actions et obligations de la planète représentent environ 150 000 milliards de dollars. Une redite de la panique de 2008 pourrait effacer 30 000 milliards de dollars en quelques semaines.

Si la panique est causée par une hausse de l’inflation, le marché obligataire souffrirait lui aussi. Les pertes pourraient grimper à 75 000 milliards de dollars… voire plus. Les autorités pourraient offrir quelques centaines de milliards de dollars de renflouages, mais ce ne serait rien… rien par rapport à un marché perdant 10 000 milliards chaque semaine !

Notre conseil : paniquez maintenant — avant tout le monde. Evacuez les investissements surévalués et dangereux.
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