Une monnaie idéale compte cinq – voire six caractéristiques – qui la rendent supérieure à d’autres formes de moyen d’échange… et cela est vrai depuis le IVème siècle av. J.-C. !
Quelles sont les caractéristiques d’une bonne monnaie, nous demandons-nous hier ?
Il faut remonter à l’Antiquité pour avoir la réponse – avec Aristote, qui les a énumérées au IVème siècle avant notre ère.
Il y en a cinq en tout…
Les cinq caractéristiques d’une monnaie idéale
Durable : une bonne monnaie ne doit pas se décomposer dans votre poche, ni s’évaporer dans votre dos. Elle doit être indestructible.
C’est la raison pour laquelle personne n’utilise des fruits comme monnaie : ils pourrissent, peuvent être mangés par les insectes, etc. Ils ne sont pas durables.
Divisible : Une bonne monnaie doit pouvoir être convertie en « morceaux » de tailles diverses sans perdre de sa valeur, pour s’adapter à des transactions grandes ou petites.
Voilà pourquoi nous n’utilisons pas de porcelaine comme monnaie – la moitié d’un vase Ming ne vaut pas grand’chose.
Cohérente : une bonne monnaie a toujours la même apparence, afin qu’elle soit facile à reconnaître, chaque pièce identique à la suivante.
Voilà pourquoi nous n’utilisons pas de peintures à l’huile comme monnaie. Chaque tableau, même réalisé par le même artiste, de la même taille et composé des mêmes matériaux, est unique. C’est aussi pour cela que l’immobilier ne peut pas servir de monnaie. Une unité est toujours différente de la suivante.
Pratique : une bonne monnaie permet de regrouper une grande quantité de valeur sans prendre de place, et est facilement transportable.
Voilà pourquoi l’eau ne peut pas servir de monnaie : elle est certes très utile… mais imaginez la quantité d’eau qu’il faudrait transférer pour acheter une nouvelle maison, sans parler des cautions !
C’est aussi pour cela que nous n’utilisons pas d’autres métaux, comme du plomb ou du cuivre. Pour avoir une valeur suffisante, les pièces devraient être si grandes qu’elles ne seraient pas pratiques à utiliser.
Dotée d’une valeur intrinsèque : une bonne monnaie est une monnaie que beaucoup de gens souhaitent avoir ou peuvent utiliser.
C’est un facteur crucial pour permettre à une monnaie de servir de moyen d’échange : je ne suis pas joailler, mais je sais que quelqu’un, quelque part, veut de l’or, et l’acceptera en échange d’autre chose que je souhaite acquérir.
C’est la raison pour laquelle nous n’utilisons pas… ou pour laquelle nous ne devrions pas utiliser de morceaux de papier comme monnaie d’échange, même s’ils sont couverts d’inscriptions très officielles et impressionnantes.
Une sixième raison, inédite…
Il y a même une sixième raison qu’Aristote aurait dû évoquer, mais elle n’était pas pertinente à son époque, où personne n’aurait eu une idée pareille : l’or ne peut pas être créé à partir de rien.
Même les rois et les empereurs qui rognaient leurs pièces sans vergogne n’auraient jamais osé utiliser comme monnaie un instrument dénué de toute valeur intrinsèque.
Voici les raisons pour lesquelles l’or est la meilleure monnaie. Ce n’est pas la croyance d’un illuminé, ni une superstition barbare : c’est une question de sens commun.
L’or est particulièrement adapté à une utilisation en tant que monnaie, tout comme l’aluminium est particulièrement adapté à la construction d’avions, l’acier à la construction de bâtiments, l’uranium à l’alimentation de centrales nucléaires, et le papier à la fabrication de livres. Pas de monnaie.
Si vous essayez de fabriquer un avion en plomb, si vous essayez de faire de la monnaie en papier… vous allez droit au crash.
L’or est une monnaie : c’est le simple résultat d’un processus de marché visant à trouver un moyen optimal de stocker de la valeur et d’effectuer des transactions.