La Chronique Agora

Or, pétrole… et taux d’intérêt : où va-t-on ?

▪ A moins de vivre sur Mars (et encore), vous devez à présent être au courant. Suite aux nombreuses manipulations par la Réserve fédérale, les taux d’intérêt restent inchangés — essentiellement à zéro. De l’argent gratuit pour ceux qui ont des relations ; mais vous, vous continuez à payer pour vivre.

La politique monétaire des autorités mondiales est claire : spolier les épargnants du moindre semblant d’intérêt sur leur argent tout en encourageant la consommation immédiate et maintenant bas les taux d’emprunt de l’Etat. La constitution de réserves capitalistiques ? Qui en a besoin lorsque vous êtes le gouvernement et que vous contrôlez la seule planche à billets légale ?

« C’est le ‘piège du zéro’, » m’explique une connaissance. « La Fed a maintenu les taux d’intérêt si bas pendant si longtemps que l’économie s’est recalibrée en fonction. L’intérêt nul est dans l’air que nous respirons. Si on relève les taux, beaucoup d’acteurs économiques bleuiront et étoufferont ».

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Après avoir confirmé cela au cours d’un échange qui a suivi la décision sur les taux d’intérêt, la président de la Fed Janet Yellen a expliqué que l’économie américaine semble « molle », signifiant que le pays est rempli de travailleurs inemployés ou sous-employés. Beaucoup de nouveaux emplois dans notre économie sont de nature temporaire a-t-elle déclaré. Bien observé, Janet…

Quel rapport entre les taux d’intérêt et le prix du pétrole ?

▪ Le prix du pétrole

Quel rapport entre les taux d’intérêt et le prix du pétrole ? Simplement que « l’argent bon marché » a financé le boom américain du fracking depuis le krach de 2008.

En effet, le développement du pétrole de schiste est inséparable des marchés de capitaux. Chaque année depuis 2009, les dépenses du secteur en amont de cette industrie américaine étaient supérieures à sa trésorerie disponible. Cela a créé un déficit de financement qui a dû être compensé par de l’argent emprunté — des émissions d’actions ou d’obligations. Pendant un certain temps, cela fut très facile parce qu’un pétrole à 100 $ conduisait à une opportunité à faible risque. C’est ainsi que la production de pétrole américain a fortement augmenté — grâce à de l’argent bon marché.

A présent que le baril est à environ 50 $, le calcul est inversé. Le coût du capital augmente dans l’activité pétrolière ; pour les acteurs fragiles, à haut risque, il augmente de façon telle qu’ils seront dans l’impossibilité de continuer leur activité.

Certes, beaucoup d’actifs « dans le pétrole de schiste » sont fondamentalement compétitifs au quotidien, à présent qu’ils sont forés (avec de l’argent emprunté). Ils seront encore plus compétitifs lorsqu’un acheteur sélectionnera ces actifs à un très bas prix dans le cadre d’une vente sur faillite.

En outre, le boom du fracking a son propre écosystème technologique — c’est un secteur industriel qui crée ses propres efficiences quasiment chaque jour. Dans le futur, la rigueur en matière de gestion des capitaux règnera-t-elle au sein du secteur pétrolier américain ? Ou l’argent bon marché de la Fed maintiendra-t-il les distorsions des années passées ? Nous voyons les débuts d’un grand ménage général, c’est certain. Jusqu’où il ira, nul ne le sait. Qui vivra verra.

▪ L’énigme de l’or

Concernant l’or, il faut reconnaître que ces trois dernières années ont été difficiles pour le métal jaune, après une dizaine d’années fastes. Voici le graphique sur 15 ans.

Grâce à Eric Sprott et à son associé de longue date John Embry, j’ai appris beaucoup de choses au cours de nos entretiens à Toronto cette semaine. Voici quelques faits marquants.

D’abord, les mêmes ingrédients « macro » qui ont entraîné une hausse du prix de l’or au cours de la décennie de 2000 à 2010 sont encore d’actualité — politiques monétaires expansionnistes, dépenses publiques incontrôlées à travers le monde, niveaux d’endettement des gouvernements en hausse, risques de contrepartie, menaces de crises monétaires, etc.

Les Occidentaux peuvent s’endormir « riches » un soir pour se réveiller le lendemain en pleine crise monétaire

En effet, sur ce dernier point, les Occidentaux peuvent s’endormir « riches » un soir pour se réveiller le lendemain en pleine crise monétaire. Cela signifie qu’ils pourraient se retrouver du jour au lendemain très pauvres s’ils ne s’étaient pas ménagé une réserve d’or et d’argent-métal pour préserver leur richesse au travers de la transformation d’un autre régime monétaire.

Deuxièmement, du côté de l’offre, nous sommes au beau milieu d’une importante remise à plat dans l’industrie de l’exploitation aurifère mondiale. La production d’or est de loin supérieure aux nouvelles découvertes et il est impossible d’exploiter ce qui n’a pas été découvert. Entre temps, chaque grand exploitant — et les intermédiaires et les juniors — travaillent à se désendetter et se désengager, voire liquider, des actifs non stratégiques

En d’autres termes, nous devons faire face à une possible baisse de la production d’or dans un futur très proche. Un de ces jours, Monsieur Argent se rendra compte de cela et agira en conséquence. En tant qu’investisseurs dans le métal jaune (c’est du moins ce que sont certains d’entre nous), il ne faudra pas se tromper.

Entre temps, il est clair que la Chine et l’Inde sont les principaux importateurs d’or (et d’argent-métal). Cela amène à des niveaux de demande entièrement nouveaux par rapport aux canaux traditionnels, que le commerce mondial n’a simplement pas identifiés. C’est-à-dire que malgré le flux physique de métal de l’ouest vers l’est, les prix « papier » de ces métaux sont ridiculement bas.

Je pourrais vous dire d’en tirer vos propres conclusions, mais je préfère l’affirmer clairement : achetez de l’or et de l’argent-métal ! Du métal physique. Vraiment, si vous n’en avez pas, procurez-vous en.

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