La Chronique Agora

L’or, l’or, l’or !

▪ Est-ce la fin de l’or ?

Voilà la question qui semble occuper toute les Publications Agora (et une certaine quantité d’entre vous, si l’on en juge par les questions qui nous arrivent quotidiennement).

Il faut dire, un métal jaune qui passe sous les 1 600 $ l’once, ça fait drôle. Il y a de quoi douter, comme le disait Bill jeudi.

Mais, me direz-vous, les questionnements et les élucubrations sur ce à quoi mènent (ou pas) les investissements, c’est bien beau : nous ce qu’on veut, c’est du concret ! Que va faire l’or ? Où va-t-il et pourquoi ?

Eh bien, tenez — difficile de faire plus concret :

« Le scénario du triple sommet déclinant, confirmé par la cassure du support oblique moyen terme des 1 635 $ sur l’or et 29,6 $ sur l’argent-métal, nous incite à anticiper un retour à la case départ de la mi-mai 2012, à des cours respectifs de 1 530 $/once et 26,8 $/once », explique Philippe Béchade dans un Billet du Trader à paraître ce lundi.

« Plus globalement, l’or et l’argent s’inscrivent dans une vaste formation en triangle baissier depuis leurs zéniths respectifs de 1 900 $ et 48 $ du 6 septembre 2011. Il conviendra de demeurer très vigilant en cas d’enfoncement des 1 525 $ et 26,5 $ ».

Un peu d’analyse technique, je vous le dis — rien de mieux pour fixer des bornes, des canaux et des seuils. Reste à voir ensuite s’ils se concrétiseront…

▪ Vous préférez des choses plus fondamentales ?

Tournons-nous vers Simone Wapler, qui nous livrait hier son analyse de la situation :

« La hausse de l’or est essentiellement due à des taux d’intérêt réels négatifs dans toutes les grandes monnaies fiduciaires. Les rendements des emprunts d’Etat diminués de l’inflation sont négatifs, donc votre épargne s’évapore ».

« Récemment deux voix prestigieuses — Martin Wolf et Adair Turner — se sont élevées pour que la planche à billets serve à financer le déficit, c’est-à-dire l’accroissement de la dette et non plus simplement les rachats de vieilles dettes ».

« Toute hausse des taux d’intérêt aggrave les déficits et les finances publiques des pays développés. Le stock de dette augmente… La croissance n’est toujours pas là… Le chemin de la facilité sera choisi par ceux qui nous ont emmenés jusque-là. Le demi-tour n’est plus possible. La création monétaire se poursuivra sous une autre forme, une autre appellation, d’autres simagrées qui feront à nouveau, un temps, illusion ».

L’or n’est donc pas fondamentalement mort, conclut Simone, avant d’enchaîner sur quelques conseils en fonction de votre situation d’investisseur :

« Vous avez des actions ? Grosses turbulences en vue ».

« Vous avez des obligations ? Débarrassez-vous des maturités longues (supérieures à un an libellées dans les grandes monnaies fiduciaires) ».

« Vous avez de l’or ? Serrez les dents. Les planches à billets vont repartir ! »

« Vous n’avez pas d’or ? Une opportunité qui ne se représentera peut-être plus de monter à si bon compte dans le grand train de l’or est en train de s’offrir à vous »…

« Vous avez des minières aurifères ? Serrez les dents, ce n’est plus le moment de vendre. Si vous recherchez la sécurité absolue, vendez au prochain rebond. Si vous êtes audacieux, des opportunités fabuleuses vont se présenter dans peu de temps. Entre 1929 et 1933, les mines d’or ont connu un très beau parcours boursier dans un champ de ruines ».

▪ Voilà, cher lecteur… il ne me reste plus qu’à conclure en disant que l’or est avant tout une couverture ; un investissement que l’on fait quand l’avenir se couvre, quand l’incertitude règne.

Comme le rappelle Bill, l’or ne fait rien. Il n’augmente pas au rythme des résultats trimestriels, il ne se multiplie pas au gré d’une « planche à lingots », il reste là, simplement.

Et parfois, c’est encore ce qu’il y a de mieux pour un investisseur.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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