La Chronique Agora

Une équation magique pour apprécier l’or

Le sort de l’or n’est pas scellé car la crise est loin d’être terminée et que le système mondial de monnaies flottantes semble vouloir dériver vers de dangereux récifs :  dépression et hyperinflation. Comment estimer raisonnablement ce que devrait valoir l’or sur fond de planche à billets en yen et en euro, de taux d’intérêt nuls ou négatifs et d’inflation insignifiante ?

Pour Goldman Sachs, l’or est déjà trop cher au cours actuel de 1 270 $ l’once (1 120 euros). Selon la célèbre banque d’affaires, l’heure de gloire de l’or est derrière nous et date de septembre 2011 lorsque l’or cota 1 896,50 $ l’once. En septembre 2014, son analyste vedette prédisait un cours de 1 050 $ l’once sur fond de hausse des taux imminente de la part de la Fed. Aucun de ces deux événements ne s’est toutefois produit.

Nous vivons dans un contexte où les principaux repères sont faux :

Un ancien gestionnaire de hedge fund révèle…
"LE CALENDRIER MAGIQUE"

Comment une "faille" créée par le gouvernement américain fait exploser les prix des actions les plus convoitées de Wall Street : grâce à une petite loi méconnue, vous pouvez connaître la date exacte de vos gains — des mois à l'avance !

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Mais, finalement, les gens s’en accommodent très bien et chaque intervention des banques centrales qui aggrave les falsifications est plébiscitée.

Le prix de l’or suit une équation très simple liée à la confiance du public dans le système financier et bancaire. Or pour le moment, la confiance est tout simplement ENORME

En réalité, le prix de l’or suit une équation très simple liée à la confiance du public dans le système financier et bancaire. Or pour le moment, la confiance est tout simplement ENORME.

Evidemment, si, par le plus grand des hasards, la confiance tendait vers zéro alors le prix de l’or deviendrait ENORME.

Pour faire docte et savant, style Piketty, on pourrait écrire

Où Pgold est le prix de l’or et C l’intensité de la confiance.

Pour les littéraires, en mauvais alexandrins, cela pourrait s’écrire

Si la confiance culmine à l’infini
Le prix de l’or, vers la nullité, s’approchera
Mais le prix de l’or, vers l’infini, rodera
Si la confiance, hélas, s’évanouit

AAA quoi tient la confiance ? AAA l’ignorance.

"La conception de la monnaie que les citoyens ont est anachronique et cest à la faveur de cet anachronisme que les pouvoirs les trompent" écrit Bruno Bertez sur le Blog à Lupus.

Bruno Bertez est, avec Charles Gave, l’un des blogueurs en langue française dont la réflexion sur la monnaie actuelle est la plus aboutie.

Vous ne savez pas qu’en fait, c’est l’inverse, la monnaie a à voir, non pas avec l’existence de richesses et la propriété, non, elle n’a plus à voir qu’avec… les dettes

"Vous avez une intuition de ce qu’est la monnaie et cette intuition est historique, elle est fondée sur l’histoire, sur la pratique, sur l’héritage culturel. La monnaie, telle que vous croyez la comprendre, a à voir avec les marchandises, la propriété, elle est l’équivalent général des marchandises, etc.

 […] Vous ne savez pas qu’en fait, c’est l’inverse, la monnaie a à voir, non pas avec l’existence de richesses et la propriété, non, elle n’a plus à voir qu’avec… les dettes, les promesses… Les monnaies, ce sont des promesses empilées, pas des richesses produites. Et des promesses, il n’y a pas de limites, on peut en faire tant que l’on veut, du moment que les gens les croient."

L’ignorance du public est encore profonde et la confiance très robuste. Il n’y avait qu’à voir les titres de nos médias le 22 janvier 2015 et les jours suivants lorsque Mario Draghi décidait de faire surgir 1 140 milliards d’euros.

Le faux-monnayage officiel, c’est pour notre bien, croit-on. Mais si vous avez quelque mémoire de cours de philosophie, vous vous souvenez peut-être de Kant :

"Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle."

Bizarre, n’est-ce pas, que le faux-monnayage privé soit un crime et que le faux-monnayage public soit une bénédiction

Bizarre, n’est-ce pas, que le faux-monnayage privé soit un crime et que le faux-monnayage public soit une bénédiction ? Tricher sur la monnaie a toujours été le procédé de gouvernements aux abois et au bord de la ruine. La confiance va s’éroder au fur et à mesure que nous verrons que les milliards de Draghi ne produisent rien.

L’or va monter mais pas jusqu’à l’infini, cependant. Lorsque le niveau de confiance entrera dans la zone rouge, le Fonds Monétaire International appuiera sur le bouton big reset de la grande réforme monétaire mondiale. Ceux qui auront de l’or (ou de l’argent métal) domineront ceux qui n’auront que des dettes ou des promesses de payer.

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