La Chronique Agora

L’or sera-t-il « le pire investissement de 2013 » ?

▪ A cette question, pour l’instant, nous ne pouvons répondre que "oui".

L’or est revenu au-dessus des 1 600 $. On aurait pu penser qu’il ferait mieux. Ben Bernanke vient de jurer qu’il continuerait à faire tourner la planche à billets… même si l’économie s’améliore. Or si ça va mieux… tout cet argent créé à partir de rien ne va-t-il pas réapparaître dans l’économie réelle… où il fera grimper les prix ? Et si ça ne va pas mieux, Ben Bernanke ne va-t-il pas continuer à imprimer de l’argent… augmentant même la production de billets verts… jusqu’à ce que le dollar finisse par craquer ?

Alors pourquoi l’or va-t-il si mal ? Le marché haussier de l’or, commencé il y a près de 14 ans, est-il enfin terminé ?

Ces questions ont été posées à un panel d’intervenants — dont nous faisions partie — à Cafayate le week-end dernier. Les personnes posant les questions étaient en majeure partie des gens croyant aux "actifs tangibles". Les personnes répondant aux questions, votre correspondant y compris, étaient généralement elles aussi plutôt en faveur de l’or.

Et quelles ont été les réponses ?

Nous ne pouvons nous souvenir que de la nôtre :

Il y a quelques années, une cache d’objets et de pièces d’or a été découverte dans le Yorkshire. Ils avaient probablement été enterrés pour les soustraire aux combats qui se déroulaient dans la région au 8ème siècle. Personne ne sait ce qui est arrivé aux propriétaires, mais ils ne sont jamais revenus déterrer leur trésor. Il a été trouvé par accident 1 300 ans plus tard.

Pourtant, l’or qui a servi à façonner ces objets est tout aussi valable aujourd’hui qu’à l’époque. Sa valeur — par rapport aux biens et services disponibles — est à peu près la même, du moins dans la mesure où nous connaissons les prix de cette époque.

Cela… et tout ce que nous savons d’autre sur le sujet… nous porte à croire que l’or, à l’avenir, vaudra à peu près ce qu’il vaut aujourd’hui. Durant notre existence, nous avons vu l’or grimper et baisser. Mais il ne disparaît pas. Si vous aviez acheté une nouvelle Buick en 1935 environ… vous auriez pu la payer avec environ 25 pièces d’une once d’or. On peut faire la même chose aujourd’hui.

▪ Long terme contre court terme
Si vous réfléchissez à long terme, vous voudrez donc absolument détenir de l’or plutôt que des actions ou des devises papier… ou même des reconnaissances de dette de la part de gouvernements qui "promettent" de vous rembourser.

Bien sûr, bon nombre d’entre vous ne s’inquiètent pas du long terme. A long terme nous sommes tous morts, alors quelle importance ? C’est le court terme qui compte. Et à court terme, que va faire l’or selon toutes probabilités ?

Qui sait ? Mais il serait très étrange qu’un marché haussier de 14 ans se termine alors que son sous-jacent est encore à des prix raisonnables. En général, les marchés haussiers se terminent avec des prix insensés. L’or n’est pas spécialement surévalué en ce moment. Il n’y a pas de folie sur l’or. Le magazine TIME n’a pas mis une pièce d’or en couverture ou prédit la fin de la devise fiduciaire. Si on l’ajuste ne serait-ce qu’au taux d’inflation du Bureau américain des statistiques de l’emploi, l’or est encore loin de son sommet d’il y a 32 ans.

La plupart des gens n’ont encore jamais vu de vraie pièce d’or. Cela va changer. A moins que "cette fois-ci" ce soit vraiment différent… à moins que nous soyons vraiment dans une nouvelle ère monétaire… vous pouvez partir du principe que ce qui s’est produit dans le passé se reproduira. Et ce qui s’est produit par le passé, c’est que les systèmes fiduciaires se sont toujours effondrés, et que l’or devient toujours infiniment cher en termes de monnaie papier qui se déprécie.

Nous ne savons pas quand cela arrivera. Mais nous ne voyons pas de raison pour que ça n’arrive pas. On nous répète que la Fed ne fait pas de mal en imprimant 85 milliards de dollars supplémentaires chaque mois. Les taux d’inflation sont bas… et continuent de baisser, disent-ils. Mais s’ils calculaient le taux d’inflation comme ils le faisaient durant les années Carter, l’IPC américain serait à 9,6%, tandis que les rendements obligataires seraient de 10% ou 12%…

… Les gens auraient du mal à rembourser des prêts hypothécaires à 13%… les autorités chercheraient désespérément à vendre des obligations avec des coupons à 15%… le dollar s’effondrerait… le système tout entier tremblerait…

… et nous ne serions pas là à discuter. Nous attiendrions que l’inflation touche les 20%… que l’or atteigne les 5 000 $ l’once.

"Personne dans cette pièce ou ailleurs ne sait où va le prix de l’an prochain et celui d’après", avons-nous conclu. "Tout ce que nous savons, c’est que les risques d’en posséder sont relativement bas… tandis que les risques de ne PAS en posséder sont élevés".

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