La Chronique Agora

De l’or à l’immobilier, comment adapter votre patrimoine à une crise monétaire

▪ « Un pessimiste est un optimiste bien informé ». Voilà je trouve un excellent résumé de ce qui doit animer chacun d’entre nous dans sa gestion patrimoniale.

Le monde pour de très nombreuses raisons traverse la plus grave crise économique de toute l’histoire mondiale. Soyons lucides.

▪ La prochaine étape : la crise monétaire
Il n’y a et il n’y aura aucune façon indolore ou facile de sortir de cette crise économique. Au bout du chemin, il n’y aura aucun mystère et le règlement de cette crise sera inévitablement monétaire. Simone Wapler a su montrer et démontrer d’ailleurs qu’à ce sujet, les grandes manoeuvres avaient déjà commencé depuis bien longtemps.

Pour la majorité des gens, il est assez facile de se protéger d’une crise financière et boursière. Il suffit de ne pas avoir d’actions, ou alors d’en détenir un pourcentage relativement faible de son patrimoine.

Pour la majorité des gens, éviter une crise bancaire est envisageable. Surtout en restant dans de grandes banques, de taille « systémique » comme on dit désormais, qui seront toujours sauvées par le contribuable. Tant que votre banque ne fait pas faillite, votre argent est sauvé.

Pour la majorité des gens, on peut éviter une crise économique. Plus ou moins certes, mais dans un pays comme la France, avec ses amortisseurs sociaux — c’est-à-dire l’indemnisation du chômage par exemple –, la crise est restée jusqu’à maintenant plutôt virtuelle pour tous ceux qui ont pu conserver leur emploi.

Ce qui est certain, et vous l’aurez deviné, c’est que personne ne peut éviter une crise monétaire, pour la simple et bonne raison que l’ensemble de vos avoirs, de vos actifs, sont exprimés en monnaie. Si la monnaie a un problème, tout le monde a un problème.

C’est parce que la prochaine étape sera la résolution monétaire des choses que nous plaidons encore et toujours auprès de nos lecteurs pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de surpondérer les actifs tangibles dans leur patrimoine. Et disons-le clairement, les actifs tangibles ne sont pas très nombreux.

▪ L’or et l’argent
Il y a bien sûr les métaux précieux. L’or et l’argent. Je ne peux que conseiller d’en posséder. Il convient de s’intéresser tout particulièrement aux pièces d’or et aux pièces d’argent dans le domaine de l’investissement : elles vous donneront les meilleures performances grâce au phénomène de prime. Evitez les lingots qui ne sont pas fractionnables et qui vaudront toujours le prix d’un kilo d’or. Les pièces, elles, vaudront plus que leur poids en or.

Cependant, un patrimoine ne peut être exclusivement composé d’or, surtout si les sommes à placer sont importantes.

▪ L’immobilier
L’immobilier à usage de placement locatif est à fuir. N’oubliez pas qu’avec le massacre fiscal en cours, l’immobilier est la proie rêvée pour la créativité fiscale de notre gouvernement. L’immobilier ne se délocalise pas. A moins de le revendre et de vous acquitter des taxes ici, vous ne partirez jamais avec votre studio en Belgique, sauf si vous avez acheté un mobil-home

La résidence principale, je la mets à part. En effet, elle vous rapporte quelque chose d’essentiel, sa valeur d’usage. On vit dans son appartement ou dans sa maison. On ne vit pas dans ses lingots ou dans son contrat d’assurance-vie.

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En indiquant 5 petits chiffres à votre courtier, vous pourriez transformer le moindre mouvement de cours en profits potentiels à deux ou trois chiffres… que les marchés soient à la hausse ou à la baisse.

Ce « Code Profits » a déjà rapporté des gains à deux chiffres : tout est expliqué ici — pourquoi attendre pour faire passer votre portefeuille à la vitesse supérieure ?

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Mieux vaut avoir un appartement acheté très cher au plus haut de la bulle immobilière mondiale la plus importante de tous les temps que de continuer à conserver des obligations d’Etats en faillite dans son contrat d’assurance-vie. L’idée n’est pas de vous faire acheter de l’immobilier. Il est trop cher actuellement et la baisse à venir sera très forte. Mais il vaut mieux détenir un bien dans lequel on vit qu’un tas de créances pourries sur des Etats moisis. C’est donc une question d’arbitrage.

La résidence secondaire doit aussi être traitée de façon spécifique. Si elle dispose d’un bon poêle à bois, d’un superbe potager, d’un poulailler, idéalement d’un puits avec de l’eau potable, que vous l’équipez de quelques panneaux solaires… et que vous garnissez le tout de quelques réserves bien pensées de boîtes de conserves… vous pourriez vous sentir extrêmement heureux le jour où la crise monétaire surviendra. C’est donc une alternative de diversification qui peut être utile si les choses devaient mal tourner…

▪ Terres agricoles et forêt
Il y a quelques mois, la patronne du fonds d’Harvard (l’université américaine), qui gère un trésor de guerre de plus de 32 milliards de dollars, a souhaité diversifier ses actifs en achetant ni plus ni moins que 172 000 hectares de forêts — ce qui fait somme toute une propriété de taille confortable !

Que fait Harvard avec 172 000 hectares de forêts ? Eh bien d’une part, ils diversifient leurs avoirs dans des actifs tangibles et d’autre part privilégient un placement qui peut apporter un rendement (la coupe de bois rapporte de l’argent chaque année). Mais surtout, surtout, dans un monde de raréfaction des ressources, ils investissent pour le long terme. Le très long terme. Il n’y a rien de plus tangible qu’une forêt ou qu’une exploitation agricole. Soit dit en passant, chaque être humain ayant besoin de s’alimenter et de se chauffer… nous parlons là du besoin primaire numéro 1 pour toute existence digne.

Si vous ne pouvez pas vous payer 172 000 hectares, ce qui est compréhensible, rien ne vous interdit d’investir dans les forêts ou terres agricoles. Vous pouvez aussi acheter des parts de groupements fonciers agricoles ou forestiers.

▪ Ne vous trompez pas d’ennemi : pensez stratégie avant fiscalité
Vous l’aurez compris, vous devriez mettre au coeur de vos préoccupations et de votre stratégie non pas les aspects fiscaux (qui contrairement à ce que l’on pense ne sont que de peu d’intérêt) mais le développement prochain de cette crise. Non, ce qui va peser sur votre patrimoine sera la crise monétaire. Il ne faut pas se tromper d’ennemi, même si les impôts vous exaspèrent.

Seuls les actifs tangibles, c’est-à-dire « hors monnaie », vous permettront de sauver les meubles.

Le patrimoine idéal doit donc aujourd’hui tourner autour d’une résidence principale de qualité vous permettant d’affronter un choc économique majeur. Des métaux précieux sous forme de pièces d’or et d’argent. Et enfin, pour les sommes les plus importantes, de terres agricoles, sylvicoles ou de forêts qui seront certainement avec l’or les meilleurs placements des 30 prochaines années. La terre n’est pas nécessairement située en France.

Les réserves de cash doivent être réduites à leur minimum ou assurées par un montant au moins identique en or (si vous détenez 10 000 euros à la banque, il faut 10 000 euros d’or). Dans ces conditions, votre patrimoine passera la crise monétaire à venir, et vous pourrez aborder sereinement le monde d’après.

Si vous n’avez pas les moyens de faire tout cela… pensez sérieusement à quitter les villes, à rejoindre les campagnes. C’est exactement ce que font les Grecs avec quatre ans d’avance sur nous. 60% des habitants des villes souhaitent partir à la campagne. Il ne faudra pas le faire lorsqu’il sera trop tard. C’est un peu l’histoire du rat des villes et du rat des champs que l’on raconte à nos enfants.

Comme le disait Winston Churchill, « il vaut mieux prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par le cou ».

Le monde change. La gestion de votre patrimoine doit aussi changer. Il n’y a que comme cela que vous pourrez vous préparer au monde d’après.

Première parution dans Protection & Rendements le 26/10/2012.

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