La Chronique Agora

L’or à… 12 000 $ ?

▪ L’un des gestionnaires de fonds sur l’or parmi les plus respectés voit l’or atteindre un nouveau plus haut au cours des douze prochains mois.

Dans sa dernière lettre aux actionnaires, John Hathaway, président de Tocqueville Gold Fund fonde sa prévision sur des taux d’intérêt réels constamment négatifs : cela signifie que, tant que les banques centrales maintiennent les taux d’intérêt en dessous du taux d’inflation, l’or aura une bonne performance.

Répondant à la question d’un lecteur, Hathaway écrit : « selon certains, une victoire des républicains en novembre changerait la donne pour l’or. Il pourrait s’ensuivre la destitution de Bernanke, le domptage des déficits fiscaux, l’élimination indolore de l’excédent en liquidité dans les bilans hypertrophiés des banques centrales et la restauration d’une croissance économique solide ».

[Eclat de rire…]

M. Hathaway continue : « il faudrait que tout ceci intervienne au cours des quatre années allouées à une nouvelle administration, tandis que les électeurs attendront patiemment que la magie ait lieu. Si ce scénario optimiste est possible, nous pensons qu’il n’est guère probable ».

« Par conséquent, nous considérons qu’une faiblesse des actions aurifères et minières, possible avant les élections dans l’hypothèse d’une telle éventualité, est une opportunité d’achat ».

Que vous le croyez ou pas, certains analystes surenchérissent sur M. Hathaway.

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▪ Banques centrales et « achats-passion »
Bank of America Merrill Lynch a publié un graphique étonnant retraçant l’expansion du bilan de la Réserve fédérale depuis le premier assouplissement quantitatif début 2009… et le prix de l’or. Le graphique montre un objectif pour l’été prochain et pour la fin de l’année 2014.

Ces chiffres peuvent sembler conservateurs. « Cet objectif ne tient pas compte de l’achat-passion d’or », écrit Frank Holmes, président de U.S. Global Investors, qui a attiré notre attention sur ce graphique.

Le terme  « achat-passion » désigne l’amour qu’ont depuis des siècles les Chinois et les Indiens pour l’or — par rapport à l' »achat-risque » occidental.

Ces derniers mois, la demande indienne a fortement chuté du fait d’un affaiblissement de la monnaie du pays, conduisant le prix en roupies de l’or à un plus haut record. Aujourd’hui, cette tendance commence à se renverser : le taux de change a retrouvé son niveau d’il y a six mois et selon UBS, la demande indienne en or a atteint un plus haut depuis cinq mois.

« En outre », ajoute M. Holmes, « la fête de Diwali aura lieu en novembre. Le Festival des Lumières est la période la plus importante de l’année et est célébré par près d’un milliard d’Hindous à travers le monde. Traditionnellement, le premier jour de Diwali, il est considéré comme de bon augure de nettoyer la maison et d’acheter de l’or ».

▪ Qu’en est-il de la Chine, l’autre marché émergent qui tire la demande en or ?
Les importations chinoises en or via Hong Kong — une mesure imparfaite mais les Chinois ne sont pas réputés pour leur transparence — ont chuté de 29% entre juillet et août. Mais c’est la tendance d’une année sur l’autre qui compte… et avec 53,5 tonnes, elle est en hausse de 22%.

Autre manière de considérer cela : au cours des huit premiers mois de cette année, la Chine a importé 512 tonnes d’or — plus que la totalité de l’année dernière, 428 tonnes.
[NDLR : Cette évolution des achats chinois couvre une opération qui pourrait bouleverser la donne mondiale — et ouvrir des possibilités sans précédent pour les investisseurs. Pour en savoir plus, continuez votre lecture…]

« Ce qui arrive aux métaux précieux », explique Gary Dugan, « c’est qu’ils deviennent plus accessibles à tous ». M. Dugan est directeur des investissements pour l’Asie et le Moyen-Orient chez Coutts — la branche banque privée de la Royal Bank of Scotland.

Il y a 10 ans, les investisseurs détenaient rarement de l’or dans leur portefeuille. Aujourd’hui, il explique à Reuters : « nous revenons à la normalité et la normalité, c’est que les métaux précieux sont au coeur de notre portefeuille ».

« Certains de nos clients nous demandent comment va évoluer le prix de l’or, et je leur dis de ne même pas penser au prix. C’est un placement de valeur ». Douce musique pour nos oreilles…

▪ Du côté de la Fed
Voici une autre façon de voir comment l’action de la Fed fait évoluer l’or : cela s’appelle le ratio de couverture en or.

Ce ratio mesure le montant d’or en dépôt à la Fed par rapport à la masse monétaire totale. « Ce ratio », écrit Scott Minerd, directeur des investissements chez Guggenheim Partners, « a tendance à varier fortement et chute au cours des périodes de désinflation ou de relative stabilité des prix ».

Certes, vous pensez qu’actuellement, on ne vit pas vraiment une période de « relative stabilité des prix », mais nous prendrons la déclaration de M. Minerd pour argent comptant : le ratio de couverture en or est en réalité à un plus bas historique de 17%… ce qui entraîne deux possibilités fascinantes.

« La moyenne historique du ratio de couverture en or », écrit Minerd, « est grosso modo de 40%, ce qui signifie que le prix actuel de l’or devrait plus que doubler pour atteindre la moyenne ».

Encore mieux : « le ratio de couverture en or est monté au-dessus de 100% deux fois au cours du XXe siècle, en dernier lors du pic de l’or de 1980. Si cela arrivait aujourd’hui, la valeur d’une once d’or dépasserait les 12 000 $ ».

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