La Chronique Agora

Or et euro/dollar : une fin d’année difficile

▪ Les festivités du 31 décembre ont été splendides à Paris et l’année 2012 démarre en force.

En effet, le CAC 40 bondit de 4% en trois séances… les valeurs bancaires retrouvent la confiance des marchés… le pétrole retombe sous les 100 $… les démocrates et les républicains sont le point de trouver un compromis sur l’imposition des super-riches aux Etats-Unis… l’Espagne devrait ramener son déficit sous les 3% avant fin 2013… la Chine révise à la hausse ses perspectives de croissance au-delà des 10%.

Ha ha ha… il n’y a pas un mot de vrai dans tout ce qui précède –à part une seule proposition : c’était juste pour voir si vous étiez bien remis du réveillon du Jour de l’an.

▪L’austérité jusque sous le sapin
A Paris, nous avons eu droit à une splendide « non fête » de la Saint-Sylvestre : pas de feu d’artifice sous la Tour Eiffel (alors que Londres, Dubaï, Rio et Sidney n’ont pas sacrifié à la tradition des fééries pyrotechniques), pas de super concert de Lady Gaga à la Concorde (comme à Time Square à New York)… des voeux présidentiels sinistres… et n’oublions pas ceux de la mairie de Paris qui sont représentés par une Tour Eiffel constituée en foin fraîchement coupé.

Le message subliminal ne vous aura pas échappé : Français, préparez-vous à finir sur la paille !

Bienvenue en 2012 !

Seule consolation pour se remonter le moral, le CAC 40 qui gagne encore 0,8% après une heure de cotation (et donc 4% en trois séances) dans des volumes dignes de la Bourse de Tasmanie un 15 août ; c’était cela la seule affirmation véridique de ce débutde chronique.

Sauf que ces 4% ne reposent sur rien, sinon du vent et la manipulation de cours.

Quand les marchés sont creux, difficile de résister à la tentation, comme nous le prouve la performance des plus singulières réalisée vendredi par le S&P. Ce dernier, par un merveilleux hasard (dont les robots de trading ont le secret) reculait certes de -0,43% mais évitait de terminer l’année dans le rouge.

▪ Qu’en disent les indices boursiers ?
Le S&P affiche une performance 2011 parfaitement nulle à 1 257,60 points (contre 1 257,64 au 31/12/2010).

Le Nasdaq a terminé en repli de 0,33% et perd 1,8% sur l’année, mais par chance, le Nasdaq 100 progressait symétriquement de 1,7%.

Pour se consoler un peu d’une fin 2011 exempte du traditionnel rally de fin d’année, les actionnaires se consoleront avec une performance mensuelle de 1,4% pour le Dow Jones et de 0,9% pour le S&P– mais le Nasdaq Composite cède 0,6%. Il doit ce score en grande partie à la chute de 40% du titre Sears la semaine passée, suite à un profit warning lourdement sanctionné par le marché.

Paris avait terminé la semaine au plus haut après avoir accéléré son rebond à l’issue du dernier quart d’heure pour la seconde séance consécutive (score final de 1%).

L’ultime coup de reins est survenu (tout comme la veille) au moment du fixing — grâce à Société Générale qui bondissait de 2% à 17h35. Cela a permis au CAC 40 de gagner 1,86% sur la semaine mais également de terminer décembre sur une note très légèrement positive de 0,16%.

▪ Or et euro/dollar : une fin d’année difficile
Le fait marquant de la dernière semaine de l’année 2011 a été la chute de l’once d’or sous le support majeur des 1 565$. Mais alors qu’un plancher de 1 525 était testé, une petite correction sur l’euro/dollar a permis au métal précieux d’entamer un rebond technique vers 1 570 $. Pour rappel, malgré une fin d’année difficile, l’or vient d’aligner une dixième année consécutive de hausse.

Si l’euro remonte vers 1,2960 $ ce 2 janvier, il perd cependant 3% sur les douze derniers mois. La plupart des spécialistes sont convaincus qu’il va poursuivre sa décrue en direction des 1,24$ puis des 1,20 $, ce qui pourrait valoir à l’once d’or une décrue sous les 1 500 $.

C’est à peu près la seule classe d’actif sur laquelle nous disposons d’un peu de visibilité en ce début d’année 2012. Un sursaut technique vers 1 600$/1 620 $ pourrait constituer une bonne opportunité de jouer une poursuite de la décrue moyen terme.

Mais le marché de l’or restera très calme ce lundi puisque Londres et Wall Street seront fermés.

Et nous aimerions bien comprendre pourquoi NYSE-Euronext n’a pas décidé que Paris devrait en faire autant !

 

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