La Chronique Agora

L’or frappe aux portes de la Chine (2)

▪ D’où proviennent ces chiffres curieusement précis des réserves d’or chinoises, dont nous discutions vendredi dernier ? Hélas, impossible de le savoir : l’étude de M. Nichols est protégée par un système de péage informatique.

Cependant, nous connaissons déjà la réponse…

David Franklin, de chez Sprott, écrivait le 8 novembre dernier : « Andrew Cosgrove et Kenneth Hoffman de Bloomberg Industries estiment que les réserves de la banque centrale chinoise sont probablement plus proche de 2 710 tonnes — ce qui est bien supérieur au montant déclaré ».

De toute évidence, M. Franklin a eu en primeur entre les mains le rapport de Bloomberg Industries ; en effet, les chiffres n’ont pas été dévoilés par Bloomberg News avant le 10 janvier de cette année — plusieurs jours avant que paraissent des tas d’articles citant tous ce chiffre de 2 710 tonnes précisément.

A présent nous nous retrouvons avec un média chinois… citant un expert américain… prédisant que la banque centrale chinoise fera sa « grande révélation » bientôt. Or, les histoires comme celles-là n’apparaissent pas dans les médias chinois par hasard.

Lorsque le moment arrivera, « ce sera un séisme », nous expliquait déjà Jim Rickards l’année dernière. « Même les opposants à l’or, ceux qui le dénigrent, les Nouriel Roubini de la planète, devront en prendre note. Si l’or est une relique barbare, si l’or ne joue aucun rôle dans le système monétaire, si l’or est un investissement stupide — ce ne sont pas mes mots mais les leurs ; ils affirment que les gens qui investissent dans l’or sont des idiots et des fanatiques et d’autres termes que je tairai — et bien, si c’est vrai, pourquoi les Chinois en détiendraient-ils 5 000 tonnes ? »

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« Dès qu’on met côte à côte l’or et l’argent papier, dès qu’on pense qu’ils ont une relation, on arrive immédiatement à ces niveaux de prix de 7 000-8 000 $ l’once. Ces chiffres ne sont pas inventés. Ils ne sont pas là pour être provocateurs. Ils sont des résultats mathématiques. Ce sont les chiffres qu’on obtient simplement en divisant la masse monétaire par la quantité d’or sur le marché ».

▪ Un autre indice : l’Allemagne
Pour corser l’affaire, nous avons en plus le rythme incroyablement lent auquel l’Allemagne parvient à rapatrier ses propres réserves d’or.

Comme vous le savez peut-être, la Bundesbank, la banque centrale allemande, a demandé il y a un an aux Etats-Unis et à la France de lui rendre ses réserves d’or. Il y a encore plusieurs dizaines d’années, cela se comprenait de garder les réserves d’or allemandes hors du pays, au cas où l’armée soviétique entrait par la Trouée de Fulda pour envahir le pays. Mais avec la disparition de l’Union soviétique depuis plus de vingt ans, les Allemands exigent à présent qu’on leur rende leur or.

Trois cents tonnes des réserves allemandes sont détenues par la Fed de New York. Celle-ci a répondu qu’elle achèverait le rapatriement de l’or en Allemagne… d’ici 2020. Ce qui pose la question de savoir si l’or se trouve réellement dans les coffres.

Un an plus tard, seulement cinq tonnes sont en fait retournées dans leur pays d’origine. La Bundesbank espère retrouver 30 à 50 tonnes supplémentaires cette année. Ce qui soulève encore plus de questions.

Cet état de fait offusque au moins un membre du parlement allemand. Philipp Missfelder appartient à la coalition gouvernementale de la Chancelière Angela Merkel. Il demande à ce que tout l’or gardé à New York et à Paris — et à Londres — soit rapatrié en Allemagne.

Supposons que les banques centrales occidentales comme la Fed aient « loué » leur or à des banques commerciales. Supposons que ces banques commerciales aient vendu cet or à des acheteurs asiatiques et qu’on ne le reverra jamais plus. Cela accélère l’arrivée de l’Heure Zéro, lorsque qu’une grande bourse des marchandises fera défaut sur un contrat et remboursera en cash plutôt qu’en métal. A ce moment, tout le monde voudra avoir du métal réel en sa possession, au lieu de promesses en papier.

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