La Chronique Agora

A propos de l’or, du bitcoin, de rien et de quelque chose

bitcoin

Les monnaies fiduciaires pilotées par les banquiers centraux ont désormais deux concurrents. Lequel sera l’abri le plus efficace lors de la prochaine crise ?

L’or vient de franchir le cap des 1 300 $ l’once et fait couler un peu d’encre. Bloomberg, ce matin : « L’or séduit de nouveaux fans ».

Comme vous le savez, cher lecteur, nous avons un biais favorable vis à vis de l’or. Pendant des millénaires, il fut monnaie ; les gens n’avaient pas nécessairement besoin de devises et de banquiers centraux pour échanger.

L’or et l’argent sont les monnaies des peuples, simples à comprendre. On en a ou pas.

La monnaie fiduciaire est technocratique. Elle repose sur le crédit, adossé à rien, sans contrepartie. Elle permet aux banques de percevoir des intérêts sur de l’argent qui n’existe pas. Elle permet aux gouvernements de créer de l’argent à partir de rien et de fausser les prix. Elle crée des illusions.

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L’or et l’argent furent jusqu’en 1974 des monnaies mondiales, c’est ce que rappelle le dernier livre de Jim Rickards, désormais disponible en France (exclusivement aux Publications Agora, ceci dit — plus d’informations ici).

En voici un extrait :

« Une période de 70 ans sans monnaie mondiale s’achève. Depuis 1974, la substitution de la monnaie fiduciaire à l’or s’est toujours beaucoup trop appuyée sur des universitaires jouant au responsable de banque centrale, sur des partenaires commerciaux conciliants et sur des populations confiantes.

Ces trois piliers sont fissurés, désormais. La croissance stagnante, les bulles d’actifs, l’inégalité des revenus, les crises financières et les guerres des devises sont les conséquences prévisibles de l’absence de monnaie mondiale. Les élites mondiales préfèrent l’ordre.

Lors du prochain effondrement, une monnaie mondiale réapparaîtra. Le plan de l’élite est de réécrire les ‘règles du jeu’ du système monétaire international, comme cela a été fait en 1922, 1944 et 1974. L’instrument choisi ne sera ni le dollar, ni l’or, mais les… »

Je vous laisse en proie au suspens, cher lecteur. Pour connaître cet instrument, il vous faudra lire En marche vers la faillite.

Les élites de Jim Rickards (que Bill Bonner appelle Deep State ou marigot, que j’appelle la Parasitocratie) détestent l’or. Le métal jaune est trop simple à leur goût, pas assez manipulable, trop contraignant. Les élites mondiales préfèrent l’ordre mais celui qu’elles ont imaginé pour vous. Ce n’est pas l’ordre spontané qui émergerait d’une société libre et paisible.

Pour camoufler ses prébendes, la Parasitocratie préfère la complication, son arme préférée. Il faut que M. et Mme Michu puissent penser « tout ceci est très compliqué, laissons ces experts compétents s’occuper de la question ».

Pourtant…

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement,
et les mots pour le dire arrivent aisément »

disait joliment notre bon Nicolas Boileau. C’est pourquoi la complication et une formulation confuse doivent nous rendre suspicieux et non pas admiratifs.

Remarquons que les élites détestent l’or mais qu’elles n’ont pas osé faire le dernier pas : les banques centrales ont encore une réserve d’or.

Mais récemment, les élites sont confrontées à un autre problème : l’apparition des cryptomonnaies, une concurrence inattendue.

Bitcoin, ethereum et compagnie ne sont rien, tout comme euro, dollar, livre sterling… Ce sont des réseaux de transaction qui opèrent avec des unités de compte qui leur sont propres. Mais ces réseaux ne dépendent pas des gouvernements ou d’organisations internationales. Ils sont privés. Les unités de comptes n’y sont pas manipulées par le FMI ou une quelconque banque centrale. Aucun gouvernement ne peut « geler un compte ».

Des monnaies conçues pour ne pas être inflationnistes

De plus, il existe un point commun très important entre l’or – palpable et concret – et ces cryptomonnaies immatérielles : ce sont des monnaies non inflationnistes.

On ne peut pas multiplier l’or « à volonté » ; de même les cryptomonnaie ont été conçues dès l’origine pour ne pas être multipliées à l’infini.

Or l’inflation est ce qui nourrit la Parasitocratie. En gonflant les prix, elle permet de prélever des impôts sur des valeurs fictives, elle permet d’appauvrir celui qui épargne et n’emprunte pas et d’enrichir celui qui emprunte et dépense.

Désormais, les monnaies technocratiques ont donc deux ennemis. A vouloir enfermer par la contrainte les gens dans leur ordre artificiel, les élites risquent de les pousser vers l’un ou l’autre de ces concurrents.

Que valent vraiment le bitcoin, l’ethereum, l’or ? La valeur que vous voudrez leur conférer en vous les appropriant ou pas.

Récemment, avec la baisse des marchés et le retour de la volatilité, et l’or et les cryptomonnaies se sont envolés.

Evolution comparée en dollar depuis le 1er juillet

Visiblement, ces derniers temps, le public préfère les cryptomonnaies à l’or. Toutefois en capitalisation (somme d’argent investie au total), l’or évalué à 1 300 $ l’once pèse 8 000 Mds$. Les crytomonnaies quant à elles pèsent moins de 170 Mds$.

Pour terminer, souvenons-nous que les cryptomonnaies ont besoin pour exister de réseaux fonctionnels (contrairement à l’or). Qui contrôle vraiment les réseaux ? En cas de conflit, menace… qui a le pouvoir de les éteindre ? « Rien » peut-il remplacer « quelque chose » dans toutes les circonstances ? L’or n’a besoin de rien ni de personne.

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