▪ « Vous venez d’arriver à Aiken ? » nous a demandé une jolie femme de 70 ans environ. Nous sortions de l’Hôtel Wilcox. Elle avait repéré que n’étions pas du coin et nous offrait son aide.
Elle portait une vaste capeline. Elle a admiré nos chapeaux. Nous avons admiré le sien. Plus tard, nous avons appris qu’elle est connue localement comme « la dame au chapeau ».
« Venez, je vais vous faire visiter un peu la ville ».
Avec Elizabeth, nous nous sommes regardés, étonnés. Nous avons voyagé un peu partout dans le monde. Jamais encore un étranger ne nous avait offert de nous faire visiter un endroit sans un motif ultérieur.
Nous étions en Caroline du sud pour accompagner Elizabeth, qui avait un concours d’équitation.
Nous étions censés être à Bombay. Mais en arrivant à l’aéroport de Dulles, nous avons réalisé que nous n’avions pas de visa pour l’Inde. Saisissant l’occasion, nous nous sommes dirigé tout droit vers le comptoir d’US Airways… et avons pris un avion pour Charlotte, en Caroline du Nord, où une tempête de neige a arrêté notre voyage. Ou presque. L’avion vers Augusta, en Géorgie, a été retardé… retardé… et retardé encore. Nous en avons finalement eu assez et avons loué une voiture… rejoignant Elizabeth à Aiken, en Caroline du sud, vers minuit.
C’est exactement comme ça que la vie est censée se dérouler. On ne va pas toujours là où on avait l’intention d’aller, mais on termine toujours là où on devrait être.
Ce qui fait naître un certain nombre de questions profondes et dérangeantes. Si on finit toujours là où l’on devrait être, pourquoi se donner le mal d’aller quelque part ? Ne finira-t-on pas par parvenir là où il faut ? Non, cela ne pourrait pas fonctionner.
▪ Le sens de la vie
Il faut essayer d’arriver quelque part, dans la vie. Sinon, vous n’irez jamais nulle part. Si vous n’essayez pas d’aller quelque part, bien entendu, vous n’y arriverez probablement pas. Et alors, nulle part est là où vous devriez être… mais pas là où vous voulez être.
Vous suivez, cher lecteur ?
Ce n’est pas grave.
Elizabeth a gagné un ruban bleu lors de son concours. Il comportait trois parties — cross-country, dressage et saut. Elle a gagné le ruban bleu parce qu’elle s’entraîne depuis de nombreuses années. Si elle n’avait pas fait tous ces efforts, elle n’aurait pas gagné. La première marche du podium serait là où elle ne devrait pas être.
L’effort porte ses fruits. Mais ça ne signifie pas qu’on arrive forcément là où on veut aller.
C’est vrai aussi de l’investissement. On n’obtient pas toujours ce qu’on veut, mais on finit toujours avec ce qu’on devrait avoir. C’est-à-dire qu’on obtient ce qu’on mérite.
La semaine dernière, l’or a chuté… et semble se diriger sous les 1 600 $.
Oh oh. Comment se fait-il, s’il est vrai que les banques centrales inondent le monde de cash et de crédit, que l’or ne grimpe pas ? L’or n’anticipe-t-il pas l’inflation ? Les investisseurs — en particulier les banques centrales elles-mêmes — n’accumulent-ils pas de l’or pour se protéger de la dégradation et la dégénération de leur devise ?
Apparemment pas.
Ce qui ne fait que rendre les points d’interrogation plus gros. Est-ce que quelque chose ne va pas avec notre théorie ? L’impression monétaire ne cause-t-elle PAS d’inflation des prix à la consommation ? Est-ce qu’il se passe autre chose… quelque chose d’important ?
Réfléchir profondément à toutes ces questions ne garantit pas le succès. Cela ne fait que garantir que nous n’aurons pas mérité de perdre de l’argent… et c’est le mieux que nous puissions faire.